À chaque mise à jour de firmware, certains accusent les marques de sortir des appareils non finalisés. Mais ici, c’est le contraire : des possesseurs de Sony RX1 et RX1R ont lancé une pétition pour demander une mise à jour. Quant à savoir si Sony accédera à leur demande…
Le Sony RX1, vous vous en souvenez ? C’est le premier appareil compact numérique à capteur 24 x 36 mm. Lancé en 2012, il associait un capteur de 24 Mpxl et une optique 35 mm f/2 dans un boîtier à peine plus large et haut que celui d’un RX100, et fut décliné six mois plus tard en une version identique, mais dépourvue de filtre passe-bas, le RX1R.
Trois ans ont passé, et le RX1/RX1R est toujours en rayon. Mieux : son prix n’a guère évolué – lancé à 3100 €, il est désormais affiché à 3000 € au catalogue, toujours sans pare-soleil (179 €), sans viseur (449 €), sans housse (249 €) et même sans chargeur (55 €)…
Rien n’a donc changé ? Rien. Et c’est bien ce que reprochent certains utilisateurs à Sony, qui s’étonnent qu’un boîtier aussi coûteux et emblématique n’ait même pas eu de mise à jour logicielle, quand bien même ils ont identifié différents éléments qui justifieraient d’être améliorés. Menées par Benjamin Gutheil, plus de 900 personnes ont même signé une pétition demandant un nouveau firmware pour le RX1/R1R.
Celle-ci a-t-elle des chances d’aboutir ? Pas sûr : la plupart des modifications demandées impliqueraient une puissance de calcul supplémentaire. Prenons la première : activer le focus peaking sans recadrer l’image. En apparence, rien de plus simple, il suffit d’analyser l’image complète au lieu d’un simple extrait ; mais en pratique, cette fonction requiert un calcul du contraste entre pixels adjacents. En activant la loupe, le RX1 peut ne faire son analyse que sur la zone zoomée – en fait, peut-être même ne lit-il que cette zone du capteur, ignorant totalement le reste de l’image. Sans loupe, il devrait capturer la totalité de l’image et analyser l’ensemble des 24 Mpxl. Le processeur du RX1 a-t-il une réserve de puissance suffisante pour ce faire ? Et s’il l’a, risque-t-il de surchauffer s’il est utilisé à pleine puissance ? Seul Sony connaît la réponse, mais il y a peut-être une vraie limite technique à la base – cela expliquerait aussi pourquoi le peaking n’a jamais été disponible en vidéo.
L’amélioration de l’autofocus pose le même problème. De même, utiliser une présélection du diaphragme (viser à pleine ouverture et ne le fermer qu’au moment du déclenchement) peut compliquer l’analyse de la scène, en demandant un calcul supplémentaire pour connaître l’exposition correcte à plusieurs IL de l’exposition courante. Certes, les ressources supplémentaires pour cette modification seraient sans doute bien inférieures à celles nécessaires pour généraliser le peaking, mais Sony a aussi une autre raison de traquer le moindre calcul sur le RX1 : sa batterie n’est guère généreuse et son autonomie est déjà très limitée (220 vues selon la norme Cipa).
D’autres éléments seraient probablement plus aisés à implémenter, comme le choix de la vitesse limite dans le calcul de la sensibilité automatique, l’affichage dans le viseur externe optionnel identique à celui de l’écran ou le choix du sens de la bague de mise au point. Cependant, l’architecture logicielle des Sony semble avoir beaucoup évolué ces dernières années, avec la convergence entre les interfaces des Cyber-Shot et des Alpha. L’entreprise a-t-elle l’intention de mobiliser des ressources pour étudier des évolutions d’un logiciel qui n’apporteraient rien à ses modèles récents ? Rien n’est moins sûr…
En fait, le plus étonnant est sans doute que le RX1 n’ait toujours aucun successeur trois ans après son lancement, alors que le Leica Q est une réplique assez spectaculaire – stabilisé, réactif, et même plus moderne sous ses airs rétro.
Le site de Sony
La pétition pour une mise à jour du RX1 (en anglais)
