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Jean-Baptiste Pellerin : « Mon travail rend compte de cette diversité en présentant les gens tels qu’ils souhaitent se montrer »

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04/03/2020 | Sandrine Dippa

Derrière le projet Backtothestreet, il y a Jean-Baptiste Pellerin. Depuis 2014, le photographe capture des portraits d’inconnus, dans la rue, qu’il colle ensuite dans ce même espace. Trois cents de ces images seront exposées du 12 mars au 26 avril à la Librairie/ Galerie parisienne ARTAZART.

Le Monde de la Photo : Quelle est la genèse du projet Backtothestreet ?
Jean-Baptiste Pellerin : Il y a cinq ans, après avoir vu le vrai-faux documentaire de Banksy Faites le mur, l’idée de rendre à la rue ce que je lui ai pris m’est apparue comme une évidence. Sous le nom de Backtothestreet et selon ce concept, je colle ces photos sous verre sur les murs des grandes villes comme Paris, Marseille, Londres, New York, Tokyo, Lisbonne… Mais il faut aussi savoir qu’à la base, je suis sorti d’une école de photo en 1990 et que je suis photographe-vidéaste depuis 2001. Parallèlement à mon activité, je me suis toujours réservé du temps pour photographier Paris et pour partir à la découverte des grandes villes du monde afin de développer mon travail artistique. À partir de ces nombreux travaux, j’ai fait plusieurs expositions dans des galeries parisiennes au cours des années 90. À cette époque, ces photos montraient, pour la plupart, des personnes prises à leur insu dans des paysages urbains. Mon travail a pris une nouvelle dimension lorsque j’ai réalisé deux documentaires et un reportage sur les réfugiés à Paris en 2014. Grâce à ces expériences, j’ai réussi à dépasser mon inhibition et ma timidité et j’ai décidé d’aller enfin à la rencontre des gens pour les photographier. Je pense que c’est à ce moment-là que la notion de portrait de rue est née.


MDLP : Comment ces prises de vues se passent-elles ?
J.B Pellerin : Je ne sors jamais sans mon appareil photo et consacre beaucoup de temps à arpenter les rues à la recherche de sujets originaux. A priori, tout le monde peut m’intéresser, mais il faut un petit quelque chose en plus ; une couleur, une forme de vêtement, une aura… Puis, dans un second temps, il faut trouver un décor pour former un ensemble. Au moment de la prise de vue, je ne donne aucune indication. Tout va très vite. Nous construisons la photo ensemble. Je me concentre sur la partie esthétique (composition, lumière, fond…) et mon modèle choisit sa pose et la façon dont il veut être vu. J’ai fait le choix de photographier les gens en pieds et en légère contreplongée, pour les montrer dans toute leur grandeur. Jusqu’à il y a quelques mois, j’utilisais uniquement un reflex. Aujourd’hui, j’utilise également un hybride, le Nikon Z6, plus léger, mais tout aussi efficace. Je ne travaille qu’au 50 mm. Cette focale me permet de rester proche de mes modèles sans les déformer.

MDLP : À l’issue de la prise de vue, vous cimentez vos images dans la rue. Comment organisez-vous cette étape de votre travail ?
J.B Pellerin : À paris, j’aime coller dans les lieux que je fréquente, sur les chemins que j’emprunte. Et lors de mes déplacements en province, j’emporte toujours des plaques. Ces petites photos au format cartes postales scellées entre un carreau de céramique et une plaque de verre sont ensuite cimentées sur les murs des villes. C’est parfaitement illégal et je colle la nuit le plus discrètement possible. La technique est maintenant bien rodée, cela ne prend que quelques minutes.

- Le site de Backtothestreet

Retrouvez l’interview intégrale dans le numéro 124 de MDLP en kiosques le 15 mars !

Propos recueillis par Sandrine Dippa

Crédit image d’accueil : JBmurbichat
Photos : Jean-Baptiste Pellerin / Backtothestreet

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