Il y a quelques jours, nous sommes revenus sur le Konost, projet d’appareil hybride plein format amorcé début 2015. Son concepteur, Bob Lian, a en effet publié un long message pour conclure l’année et donner rendez-vous fin 2017, pour le lancement du ou des produits. Il a pris le temps de répondre à nos questions, ce qui nous permet d’avoir une idée plus précise de ses intentions, dont la première est de proposer un boîtier numérique plein format à visée télémétrique accessible au plus grand nombre.

 MDLP : Dans votre lettre mise en ligne sur le site de Konost vous annoncez vouloir sortir des produits à des prix compétitifs. Uniquement par rapport aux Leica M ou cela vaut pour tous les appareils numériques plein format ? Lancerez-vous seulement des appareils 24 x 36 ?

 Bob Lian : Ma volonté est de proposer des tarifs compétitifs par rapport aux hybrides et reflex plein format comme le Canon EOS 6D ou le Sony A7. Nous sortirons uniquement des boîtiers plein format, de type télémétrique et hybride. Pour l’instant, nous employons le terme Konost, par exemple, « Konost Rangefinder » et « Konost Mirrorless ». Mais cela peut évoluer au cours de la production. Les appareils seront fabriqués en Chine et à Taiwan, ainsi qu’aux États-Unis, pour certains composants.

 L’appareil hybride aura-t-il un viseur également hybride comme celui du Fujifilm X-Pro2 ou X100T ?

Le boîtier hybride aura uniquement un viseur électronique et un écran LCD orientable et tactile. Sur l’appareil télémétrique, il s’agira d’un viseur optique, avec un afficheur électronique pour faire la mise au point, un peu comme sur les Fujifilm. Mais il ne sera pas possible de basculer entre un mode optique et un mode hybride.

 Vous évoquez deux définitions de capteur, 20 et 24 Mpxl. De quelle origine est le capteur ? Pouvez-vous nous en dire plus sur le ratio ? Le Raw sera-t-il au format DNG ?

 Nous ne pouvons pas communiquer sur l’origine du capteur, en raison d’accords commerciaux confidentiels. En revanche, je peux vous dire que le processeur sera une version du Xilinx FPGA/CPU SOC. Concernant le capteur, nous faisons en sorte de disposer de deux modèles 24 x 36 de 20 et 24 Mpxl. Dans un premier temps, il est fort probable que nous sortions celui de 20 Mpxl. Il sera au format 3/2, avec la possibilité d’opter pour un mode 4/3, moyennant un recadrage. Le Raw sera bien au format DNG et il sera possible pour l’utilisateur de créer ses propres profils de couleur.

 Y aura-t-il une fonction vidéo ? Pouvez-vous nous apporter quelques précisions sur les caractéristiques ?

 Il y aura un mode vidéo sur l’appareil hybride. Pas sur le télémétrique. Les écrans seront tactiles et nous travaillons sur l’intégration du focus peaking. Il n’y aura pas de mémoire interne, les boîtiers fonctionneront avec des cartes SD à la norme UHS-II. Il y aura un déclencheur électronique.

 Vous insistez sur la dimension collaborative du projet : comment cela se traduit-il ?

 Nous espérons créer une plate-forme pour favoriser une approche « open source ». Mais cela exige plus d’efforts à notre petite équipe. Nous voulons dans un premier temps nous assurer qu’il y ait suffisamment d’intérêt pour le mettre en place. Pour cela, il suffit de souscrire en ligne sur notre site ou de nous contacter par mail.

 Qu’en est-il des optiques ? Comptez-vous fabriquer des objectifs pour vos boîtiers ?

 Nous n’avons pas la capacité de produire nos propres optiques à l’heure actuelle. Nous étudions les possibilités en matière de partenariat dans ce domaine. Le boîtier télémétrique acceptera toutes les optiques en monture M déjà sur le marché.

 Propos recueillis par Benjamin Favier