La corridalundi 1er octobre 2007, par Michel Lion ©Bruno Calendini / www.calendini.com 17H00 - Arènes de Séville. C’est une réelle effervescence qui agite les abords de la Plazza de toros. L’enceinte bâtie en 1761 est magnifique. Les murs jaunes et blancs, sont parcourus de grandes portes rouges s’ouvrant sur des corridors qui mènent aux gradins. Nous voici à l’intérieur de la place ovale déjà bondée. Les emplacements sont étriqués et chaque centimètre carré est occupé. Alors qu’une partie des places assises est à l’ombre, l’autre partie, la notre, fait face à un soleil brûlant. Outre la chaleur étouffante, ce contre-jour ne va pas nous faciliter la tâche Nous nous installons tant bien que mal et nous sortons nos GX-10 : deux boîtiers dont l’un est équipé du 18-55 mm, tandis que l’autre supporte le 50-200 mm. Pare-soleils de rigueur. Nous sommes situés juste au-dessus du toril, la porte par laquelle les taureaux surgissent et font face au torero. Le 18-55 mm devrait nous permettre de faire de bonnes images de la sortie de l’animal, le zoom télé sera plus adapté aux vues de loin. Nous calons nos appareils en mode rafale (3 im/s). Le brouhaha monte. L’arène est maintenant coupée en deux zones distinctes : l’une est au soleil, la seconde plongée dans l’ombre. Nous allons avoir fort à faire pour gérer ces contrastes et nous croisons les doigts pour que l’action se situe le plus souvent possible à la lumière du soleil. Le son des trompettes annonce le début de la faena. A l’irruption paniquée du premier taureau dans l’arène s’ensuivent les premières passes à la cape des hommes en habit de lumière. Force est de reconnaître le caractère photogénique de cette chorégraphie dangereuse entre les toreros et l’animal. Quand le taureau est jugé apte à combattre, le picador entre en action sur son cheval. Son rôle est de piquer le taureau à l’échine afin de l’affaiblir et de lui faire baisser la tête. Le sang coule alors pour la première fois et nous prenons réellement conscience de ce que va être l’issue du combat. La frénésie de nos déclenchements laisse place à un sentiment de malaise … que nous chassons pour nous concentrer sur notre travail. ©Bruno Calendini / www.calendini.com L’autofocus de nos GX-10 montre sa capacité à faire la mise au point rapidement. Il est très nerveux et accroche bien son sujet, mais nous attendons toujours des optiques Samsung à motorisation interne, plus rapides et surtout moins bruyantes. Souvent l’action se passe très loin, de l’autre côté de l’arène et dans l’ombre. On se prend alors à rêver d’un puissant zoom téléobjectif motorisé, doté d’une grande ouverture qui nous serait bien utile dans de telles circonstances pour gagner une ou deux vitesses. En effet, si le stabilisateur a fait ses preuves sur des sujets immobiles, il ne sert à rien face aux sujets en mouvements. Toutefois, le couple GX-10/50-200 mm F/4-5,6 présente de vrais avantages dans cette situation : il est léger, maniable et peu encombrant au regard de son équivalence 75-300 mm. Cela facilite bien les choses quand on est dans la promiscuité d’une arène, où un gros télé serait totalement inutilisable. C’est d’ailleurs ce 50-200 mm que nous emploierons le plus aujourd’hui. Le zoom permet d’alterner rapidement les plans serrés et les plans plus larges. Un jeu de focales fixes aurait été impossible à gérer : peu de place pour manipuler le sac et le matériel sans gêner les autres spectateurs, impossible de ne pas décrocher de l’action pendant le changement d’optiques, risque accru de prendre des poussières sur le capteur, etc. ©Bruno Calendini / www.calendini.com Parfois, le combat se situe à la limite ombre/soleil. Attention dans un tel cas de ne pas coupler AE et AF (exposition et autofocus). Cette option sélectionnable dans le menu peut rendre de grands services. Dans ce cas précis, elle risque de fausser l’exposition. En effet, si vous commencez une rafale alors que le sujet est dans l’ombre l’appareil mémorise l’exposition. Quand le sujet passe au soleil le boîtier n’en tient pas compte et garde le même couple diaphragme/vitesse, ce qui amène immanquablement à la surexposition. ©Bruno Calendini / www.calendini.com Taureaux et matadors se succèdent dans l’arène pour un spectacle en demi teintes. Nous tâchons de sauver les meubles, en dépit des conditions difficiles de prise de vues. Réagir à cet article3 Messages de forum |
|