4.La sauvegarde et le stockagelundi 9 avril 2007, par Michel Lion Des gigas à la pelle ! Beaucoup de professionnels le confessent : le numérique a entraîné une certaine frénésie du déclenchement. Les reportages sont souvent synonymes de milliers de clichés qui impliquent de longues heures de post-production. Une tendance, si l’on en croit votre courrier, qui s’applique aussi aux amateurs. La vérité est que la course aux résolutions toujours plus élévées en matière de capteur génère des besoins croissants en matière de mémoire et de capacité de stockage.Pour ce reportage, nous avons emporté des cartes mémoires Compact Flash 2 Go de marque sandisk type Ultra II, vingt-cinq au total. Un choix technique conditionné par une vitesse d’écriture/lecture qui se devait d’être à la hauteur du poids des fichiers générés par nos D2x, notamment durant l’utilisation du mode rafale(jusqu’à 8 images/s). De plus, une telle quantité de cartes nous a permis de ne pas devoir effacer systématiquement leur contenu, constituant par là même une sauvegarde temporaire supplémentaire toujours appréciable. Le marché offre aujourd’hui des cartes pouvant contenir jusqu’à 8 Go de données. Mais à capacité de stockage égale, nous préférons quatre cartes de 2 Go.Une façon de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Le choix du mode d’enregistrement des fichiers est très important. Le Jpeg est le format le plus pratique. Il ne prend pas trop de place sur la carte et en qualité maxi (Jpeg fine + taille d’image maxi) il donne des résultats satisfaisants. Les menus des différents appareils offrent des possibilités plus ou moins complètes pour prérégler la saturation, la netteté, le contraste… autoriant une exploitation directe de vos fichiers dès leur sortie du boîtier.
Quelques petites retouches simples sont aussi envisageables. Cependant, il faut savoir que ce format compresse l’image en induisant une détérioration, quasi-négligeable, du fichier. Par conséquent, il ne restituera pas le meilleur de ce que sait faire votre capteur.En contrepartie, le format Raw (appelé Nef chez Nikon) s’impose comme l’équivalent numérique du négatif argentique. Il produit des fichiers bruts, contrairement aux fichiers JPEG, taillés pour la retouche. L’expert n’utilisera pas les préréglages du menu de l’appareil (conseillés plus haut avec le Jpeg), mais utilisera toutes les possibilités d’optimisation des photos offertes par le format Raw. Il accède ainsi, lors de la retouche, à des règlages très fins et sans aucune dégradation de l’image.
Depuis le passage au numérique, les choix opérés au moment de l’achat d’un film argentique se font maintenant après le shooting, devant son ordinateur. Sur son logiciel de retouche, le photographe peut affiner la luminosité, le contraste, la saturation, la balance des blancs, la teinte, la netteté… Du fichier Raw naît alors un nouveau fichier de très bonne qualité et riche en détails. L’idéal pour des applications exigeantes comme l’édition haut de gamme ou du tirage grand format. Mais cette qualité a un prix et engendre quantité de contraintes : des cartes qui se remplissent à vitesse grand V, une mémoire tampon qui sature plus vite (donc des rafales plus courtes) et des fichiers volumineux à traiter sur des ordinateurs toujours plus puissants pour la sauvegarde, la retouche et l’archivage.Un autre inconvénient majeur concerne l’editing : l’impossibilité de visualiser les 800 fichiers Raw pris dans la journée sous Nikon Capture ou Photoshop ; c’est beaucoup trop lent, fastidieux et gourmand en énergie si précieuse dans notre cas. Nous avons donc finalement opté pour la solution Raw + Jpeg basic, les fichiers Jpeg étant simplement là pour pré-visualiser les photos, sélectionner celles à garder et éliminer les autres. Chaque soir, les clichés furent sauvegardés sur les disques durs des Mac et PC portables et sur des disques durs externes type Coolwalker. Régulièrement au cours du séjour, elles ont aussi été gravées sur DVD.De retour en France, la somme de travail qui nous attend est colossale : des jours et des jours de post-production pour extraire la substantifique moelle de ce reportage. Face à ces contraintes, la question se pose de savoir si pour le simple et modeste amateur il est nécessaire de privilégier absolument le format Nef. Il convient alors de prendre en considération le devenir de vos photographies et l’expérience montre que le choix du Jpeg fine/taille maxi, à partir d’un fichier de 6 millions de pixels (soit la définition proposée par exemple par le D50) reste une option standard satisfaisante pour du tirage papier au moins jusqu’au format A3, voire pour de l’impression.Juste un mot sur le format Tiff aussi proposé par le boîtier : il ne compresse pas les images et génère des fichiers encore plus lourds que le Raw. Il ne présente donc pas grand interêt lors des prises de vues. Par contre les fichiers Tiff ont l’avantage de s’ouvrir facilement sans logiciel dédié ce qui en fait un format intéressant pour sauvegarder des fichiers haute définition après retouche et les faire circuler. À titre de conclusion sur ce chapitre, on vous livre pêle-mêle quelques réflexions techniques liées à l’utilisation des cartes mémoire. N’hésitez pas à investir dans de vrais étuis de protection, pratiques et solides. Nous avons testé les étuis néoprène DMC-Z de chez Lowepro. Ils sont aptes à préserver vos préciseuses Compact Flash des agressions extérieures pour un coût très raisonnable au regard de l’importance de leur fonction.Vos cartes devront toujours être rangées au même endroit, en sécurité mais à portée de main. Prenez le temps de vous organiser car vous aurez maintes fois l’opportunité d’en perdre une. Concernant la sauvegarde : il existe une fonction souvent oubliée qui consiste à verrouiller une image dès qu’elle est réalisée de manière à la préserver d’un formatage volontaire ou accidentel. Si en regardant l’écran à l’arrière de votre boîtier vous êtes convaincu de tenir une photo importante, nous ne saurions trop vous conseiller d’utiliser le petit bouton avec l’icône « Clé » (juste à côté de l’écran) pour la sauvegarder directement sur la carte mémoire. On n’est jamais trop prudent ! L’utilisation des cartes mémoire a considérablement élargi le nombre de photos possibles sans changer de support. De 36 images (la traditionnelle pellicule) nous sommes passés à quelques centaines d’images sur des cartes de plusieurs gigas. Vous n’étes pourtant pas l’abri du « syndrome de la dernière vue ». Pensez à vérifier le nombre d’images disponibles avant les scènes majeures.
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