Anne-Laure Jacquart est arrivée il y a plusieurs années dans l’écriture de livres consacrés à la pratique de la photographie avec une vision éditoriale originale, empreinte d’empathie et de connivence. Elle remet le couvert avec son interprétation de la prise de vue en noir et blanc.
Composez, réglez, déclenchez, Photographier au quotidien, réédition de Vivez, déclenchez, partagez, Retouchez vos photos pas à pas, Mission Photos pour les 8-12 ans et 52 défis photographiques pour le photographe composent le patrimoine littéraire d’Anne-Laure. Ce dernier livre, sorti en 2017, appartient à une lignée d’ouvrages proposant des activités orientées sur des prises de vues spécifiques. Idéal pour un amateur en panne d’idées cherchant à explorer de nouveaux territoires, mais aussi pour un groupe d’amis photographes aimant la compétition ou encore pour un club-photo pour organiser une année d’activités. Une manière de clore une orientation... mais quelques années plus tard, Anne-Laure revient avec une thématique très ciblée, la photographie en noir et blanc.
La structure du titre et les propos liminaires montrent la démarche de l’auteure : ne pas aborder le monochrome comme un prolongement de la prise de vue en couleurs que différents procédés techniques transforment en image noir et blanc, même si elle ne néglige pas l’apport de la postproduction pour renforcer l’intention du photographe. Le titre principal « Le regard en noir & blanc » le prouve. Dès les premières pages, les premiers paragraphes, elle plante le décor : « Noir et blanc… Technique ou vision (…) Le noir et blanc est l’occasion de poser un œil neuf sur son environnement. Une manière d’appréhender les contrastes, les dynamiques lumineuses, la structure du monde qui nous entoure, autrement. C’est la magie d’une vision simplifiée qui nous recentre sur l’essentiel. Une façon de sublimer l’humain, l’urbain, comme le moindre objet quotidien. ». Voilà, tout est dit… mais je continue quand même à vous parler du livre.
Le découpage en sections et paragraphes est l’occasion d’une mise en valeur de l’œil monochrome d’Anne-Laure par le biais de ses photos, et de louer la qualité d’impression sur un papier qui rend justice à la subtilité des rendus, y compris dans les luminosités extrêmes. L’emploi du « je » de connivence plutôt que du « vous » directif ou de l’impératif impersonnel donne un ton spécifique… et parfois verbeux il faut le reconnaître, qui passerait sans problème lors d’un atelier photo, car l’intonation apporte un contraste absent de l’écrit. Les pages sont parsemées de petits encadrés, par exemple « Dans la tête du photographe » ou encore « Exercez votre œil » constitué de mini exercices et questionnements dont les réponses sont apportées en fin d’ouvrage.
Comme pour les autres livres, l’auteure se montre toujours pertinente quand il s’agit d’être didactique. Je n’en finirais pas de citer des exemples montrant les différents aspects de la transition noir et blanc pour « ouvrir » l’œil de l’impétrant en monochromie. Aussi, ne vais-je pas commencer une revue de détail et plutôt clore cette chronique par une chaude recommandation.
Sommaire
Le regard en noir & blanc, d’Anne-Laure Jacquart
