20/12/2009 - Prolongement du test paru dans le numéro 22 du magazine Le monde de la Photo, voici quelques considérations supplémentaires sur le boîtier et des photos exemples montrant la qualité des images produites.
Le Leica M9 dégage toujours la magie des appareils télémétriques, à laquelle tout le monde n’est pas forcément sensible. Et il véhicule la part d’histoire de la photo liée à la marque. Si la qualité des images aux sensibilités raisonnables est réelle, et même séduisante par son modelé, elle ne doit pas faire oublier qu’il s’agit d’un appareil numérique. Et que les standards que Leica a su imposer au fil du temps pour ce type de matériel doivent s’accompagner d’une mise en œuvre exemplaire au niveau de l’ergonomie des fonctions et s’appuyer, non pas sur un minimalisme techniquement dépassé, mais sur une intelligente intégration des composants et des solutions techniques existantes. Cela s’appelle l’innovation.
On peut s’interroger, à moins de vouloir se baigner dans un passéisme injustifié, sur l’utilité de la semelle pour accéder à la carte SD et à l’accu, d’une capacité insuffisante. Si encore un logement pour y ranger une carte supplémentaire avait été prévu... On peut aussi critiquer toute la section affichage, qu’elle concerne les données techniques ou la visualisation des photos. Alors qu’il aurait fallu compléter l’afficheur du M8 (compteur de vues et jauge de l’accu), par des données comme la sensibilité, la correction d’exposition, Leica a carrément choisi de le supprimer. Impliquant d’allumer le LCD arrière, datant d’un autre âge. Sur un modèle à 5 500 €, le photographe est en droit d’espérer un afficheur de 920 kpxl, plutôt qu’un écran de 230 kpxl, plus petit que celui des compacts valant moins de 200 € ! Et surtout une autre organisation des menus que la simple succession de tous les réglages. Qui oblige à se balader avant d’accéder par exemple aux configurations utilisateurs. Leica aurait pu s’inspirer du G11 de Canon et de son propre X1 pour ajouter une double molette concentrique pour gérer la sensibilité et les profils utilisateur. Et rappeler le tout avec plus de pertinence dans le viseur que ce qui est proposé.
Heureusement, la qualité d’image récompense les aléas ergonomiques. Le M9 a été testé avec le F2,5/50 mm, les photos enregistrées en DNG et Jpeg, avec pour certaines d’entre elles une conversion supplémentaire dans Camera Raw. Un nouveau firmware est attendu pour améliorer le traitement du bruit.
À l’achat, c’est Lightroom d’Adobe qui est livré. Il est probable que de nombreux acheteurs potentiels du M9 en disposent déjà. Tenu compte que le logiciel vaut commercialement 298 €, mais que Leica le paie bien moins à Adobe, au titre d’une licence de diffusion, une alternative commerciale aurait été bienvenue : le choix entre la fourniture de Lightroom et d’un accessoire, par exemple une seconde batterie bien utile.