sous le signe de la mode
Du 15 mai au 29 juin 2008, le festival des Transphotographiques décline sa septième édition dans la métropole lilloise sur le thème « Photo et mode ». Autour de la super guest star Karl Lagerfeld, la programmation rend hommage à de grands noms comme Peter Knapp, Jeanloup Sieff et David Seidner, et met en avant la génération montante, comme l’espagnol Eugenio Recuenco, la française Sabine Pigalle et la tchèque Tereza Vlcková (voir portrait). Aperçu.
C’est désormais une tradition, le mois de mai-juin à Lille est celui des Transphotographiques. Après le succès de l’édition 2007 sur le thème « Photo et cinéma », avec ses presque 100.000 visiteurs, l’édition 2008 compte bien renchérir avec un thème au moins aussi fédérateur : « Photo et mode ».
De prime abord, on est tenté d’attribuer à ce souci de popularité le choix en tête d’affiche de Karl Lagerfeld, plus connu du grand public comme styliste de Chanel que comme photographe. Son exposition One man shown, au Tri postal, exhibe le mannequin Brad « all american boy » Kœnig sous tous les angles : en débardeur, en polo, en gilet, en costume trois pièces, en smoking, en robe de chambre, nu sous la douche, en Tarzan, en James Dean, en Sergent Pepper, en tommy, les cheveux gominés, coiffé à la Gatsby, à la tektonik, à la Zidane, à la Amadeus, avec un masque de plongée, avec la gourmette et la chaîne en or qui brille, rasé, pas rasé… jusqu’à l’obsession. Façon « Unes de Têtu », pour reprendre le mot d’une visiteuse. Au moins, les fans des intéressés en auront pour leur argent (façon de parler, toutes les expos sont gratuites). « Karl est une icône de la mode. One man shown est fondée sur un travail personnel de sept années », défend Aurélie Le Gall, des Transphotographiques. « Cette exposition permet de créer un décalage et de sortir des stéréotypes. D’ailleurs, si notre objectif était mercantile, nous ferions payer l’entrée : le seul nom de Lagerfeld attire les foules. »
En dehors de « Karl » donc, les Transphotographiques revendiquent 34 expositions et 137 artistes, pour moitié étrangers, dans une vingtaine de « lieux d’exception » de la métropole lilloise. Pas question de les énumérer ici, vous retrouverez le programme sur www.transphotographiques.com.
Sachez néanmoins que le cœur des Transphotographiques bat au « Tripo », le Tri postal, près de la gare Lille-Flandres. Autour de One man shown, vous y verrez par exemple les séries de Sabine Pigalle et Joseph Chiaramonte. Mention spéciale pour la jeune artiste tchèque Tereza Vlcková (voir portrait) et le madrilène Eugenio Recuenco, maître du clair-obscur, esthète vidéaste et auteur du calendrier Lavazza 2007, avec ses superhéroïnes.
Au rayon grands anciens, vous aurez du David Seidner au Palais des Beaux-Arts, du Jeanloup Sieff au Tri postal et du Peter Knapp (directeur artistique du magazine Elle dans les années 60) au Colysée de Lambersart. Au passage, faites un crochet par l’église Saint-Maurice pour voir Le sixième jour de Sabine Pigalle, inspiré de tableaux de la Renaissance italienne. Et un saut dans le Mongy – le tramway métropolitain – jusqu’à la Condition publique, une ancienne usine de conditionnement de la laine, à Roubaix. Vous y verrez le travail des photographes qui ont contribué au catalogue La Redoute, entre autres la série de Jane Birkin et Lou Doillon par Kate Barry, fille de Jane B. et du compositeur John Barry (James Bond, Amicalement vôtre), et la série d’Emmanuelle Béart par Dominique Issermann.
Transphotographiques à Lille, du 15 juin au 29 mai 2008.