Quels sont les objectifs les moins fiables ? La question intéresse les acheteurs, mais les chiffres sont rares... Lensrentals, loueur américain, a compilé les pannes des centaines d’objectifs de son parc. Les résultats sont plutôt rassurants, assez variables et fort logiques quand on y réfléchit.
Les études sérieuses sur la fiabilité du matériel photo sont rares. Les constructeurs refusent généralement de donner des chiffres ; ceux des assureurs sont biaisés par le matériel et les clients (on ne prend une assurance que pour du matériel coûteux, et les utilisateurs brise-tout les prennent plus facilement que les autres)...
Les données de Lensrental sont donc particulièrement intéressantes. Cette entreprise américaine propose de la location de matériel à grande échelle, d’objectifs relativement abordables (transstandard à ouverture constante) à très coûteux (téléobjectifs lumineux) et chez toutes les marques. Roger Cicala, leur fondateur, indique sur leur blog acheter environ 5 000 objectifs par an, certains étant disponibles à plusieurs centaines d’exemplaires. Renvoyer des optiques en SAV fait donc partie de la vie quotidienne de l’entreprise et il sera difficile d’obtenir des statistiques plus précises sans s’introduire dans les secrets industriels des constructeurs...
La première bonne nouvelle, c’est que la fiabilité des objectifs est plutôt bonne : en moyenne, il faut une centaine de semaines de location pour qu’un objectif ait une panne — les chocs, rayures et autres accidents dus à l’utilisateur sont exclus des statistiques. Pour un propriétaire un minimum soigneux et qui n’utilise pas son matériel tous les jours, le temps moyen entre deux pannes devrait donc se compter en années.
Les rampes de zooms bougent beaucoup, déplaçant parfois des groupes optiques assez lourds, et finissent par s’user. © Lensrentals
Ceci étant, il y a des variations importantes : les objectifs à très bas prix (Rokinon, Samyang, etc.) peuvent avoir une probabilité de panne élevée dès quelques mois, au point que Roger Cicala les considère comme « les premières optiques jetables » — pas assez chères pour qu’une réparation soit rentable, mais pas construites pour durer. À l’inverse, certains objectifs haut de gamme dépassent allègrement les deux ans et demi sans panne...
Dans le lot, une petite surprise : les 70-200 mm f/2,8, que toutes les marques ou presque proposent au catalogue et qui sont généralement considérés comme des objectifs de choix pour leurs utilisateurs. Le Nikon, le Sigma, le Canon et le Sony sont tous listés dans les dix-huit objectifs qui ont le plus fort taux de panne ! Leur barillet métallique peut donner une impression d’indestructibilité, mais ces objectifs réunissent les technologies les plus évoluées de leurs constructeurs, avec ce que cela entraîne de complexité mécanique et électronique...
De manière générale, d’ailleurs, Roger Cicala considère les gros télézooms comme le type d’objectif le plus enclin à la panne : leur complexité inhérente (mise au point interne, stabilisation, zoom, électronique complexe) multiplie les sources de pannes potentielles, le poids des pièces mobiles met les moteurs de mise au point et les commandes de zoom à rude épreuve et leur utilisation en sport les confronte à des conditions hostiles. Les Sigma 50-500 mm et 120-300 mm sont d’ailleurs également dans la liste des mauvais élèves, de même que le Canon 70-200 mm f/4.
Les motorisations USM ne sont pas toujours exemplaires de fiabilité. Ceci dit, Sigma, réputé pour avoir des problèmes sur les moteurs d’autofocus, aurait beaucoup progressé en 2012-1013. © Lensrentals
À l’inverse, sans rentrer dans le détail, les focales fixes sans stabilisation seraient les objectifs les plus fiables : la simplicité paie...
Le blog de Lensrentals indique également des statistiques sur le SAV : coût de réparation et temps d’immobilisation, marque par marque. Cependant, ces données varient beaucoup selon la politique régionale de chaque constructeur : intéressantes pour les Nord-Américains, elles ne fournissent pas d’indication fiable sur les SAV européens.
L’ensemble du billet fourmille de détails et d’explications supplémentaires : si votre anglais vous le permet, n’hésitez pas à le lire intégralement.
Les données de réparation de Lensrentals (en anglais)
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