Vaste sujet ! « Une bonne exposition ne produit pas forcément une bonne photo » déclare l’auteur en préambule. Mille fois d’accord, mais qu’est ce qu’une bonne exposition… et par contrecoup une mauvaise ? C’est que vous allez découvrir en dix-huit fiches, cinq d’entre elles étant prolongées par de courts entretiens illustrés avec des photographes.
Ce que l’auteur appelle fiches sont en fait des chapitres parsemés de minis encadrés (À savoir, À retenir, À noter, Conseil…) qui allègent le texte principal. Ce dernier souvent écrit à la première personne, car la pratique prime ici sur la théorie. Le livre vise un large public qui ne demande qu’à apprendre pour tirer le meilleur parti de son appareil et s’initier aux techniques propres au numérique : l’HDR, le développement Raw, la photo au smartphone. Ou plus universelle : la découverte du diaphragme, le coup de zoom, etc. Et pour montrer ce qu’est un diaphragme moderne, l’auteur n’a pas hésité à ôter les groupes avant d’un zoom Canon EF 35-80 mm pour en extraire l’iris et faire découvrir sa structure mécanique composée de lamelles métalliques. Et profiter de l’occasion pour mentionner que le nombre de lamelles influe sur le bokeh, l’aspect du flou d’arrière-plan.
Cet aspect pragmatique plait au fil des pages. D’autant que les exemples visuels sont nombreux et les conseils avisés. Comme se méfier de l’afficheur LCD qui embellit le rendu, l’éloge du Raw pour récupérer des photos mal exposées, soit globalement, soit localement en raison de la plage dynamique limitée du capteur. Illustré par une photo typique d’une situation difficile, celle d’un cygne dérivant sur un plan d’eau plutôt sombre.
Reste que toutes les fiches ne sont pas égales en matière de traitement. Celle sur le smartphone, privilégiant iOS sur Android et Windows Phone, manque de densité et l’épisode Lightroom ne propose pas d’explications, même succinctes, sur la différence entre les paires de réglages Hautes lumières/ombres et Blancs/Noirs. Certains encadrés laissent apparaître des points litigieux. Au fil des pages, j’ai relevé le conseil contestable de ne pas dépasser 200 Iso, car « les hautes sensibilités dégradent votre image], ce qui s’applique aux compacts à petit capteur, mais ne concerne pas un reflex APS-C ou plein format. Ailleurs, il est dit qu’il est impératif d’utiliser un trépied en bracketing HDR pour un alignement irréprochable, alors que les bons logiciels comme Photomatix Pro savent compenser de petites dérives. Plus étonnant, l’auteur conseille d’employer une sonde pour calibrer une tablette pour obtenir une retouche de qualité, quand la solution Datacolor SpyderGallery ne fonctionne qu’en mode visualisation et ne concerne pas les applications comme Snapseed ou Photoshop Touch.
Malgré ces manques ponctuels de rigueur, le livre de par son ton abordable, l’ensemble des sujets couverts et des conseils fournis reste recommandable, tant au débutant qu’à l’amateur en quête d’approfondissement. Avec des incursions sur la pratique argentique qui rappellera des souvenirs à certains d’entre eux et leur fera découvrir les dessous de techniques aboutissant à des photos spectaculaires, comme le light painting ou « l’impact d’une goutte d’eau sur de l’eau ».
Sommaire
Maitrisez l’exposition en photographie , par Jérôme Geoffroy
