L’adrénaline du reportage

Chères lectrices, chers lecteurs, plus que jamais, nous avons, besoin de vous. Rassurez-vous, Le Monde de la Photo et son petit frère Workflow se portent bien ! Nous ne sollicitons pas votre aide pour nous tirer d’un mauvais pas. Bien au contraire. Il s’agit pour nous d’entamer une nouvelle aventure éditoriale, inédite à notre niveau, puisque nous avons décidé de nous lancer dans la réalisation d’un film documentaire de 52 minutes. Pour y parvenir, nous menons une campagne sur la plate-forme de financement participatif KissKissBankBank, afin d’atteindre le budget escompté, en sus des fonds investis de notre part et du soutien technique de nos partenaires.
Pourquoi un documentaire ? Dans quel but ? C’est finalement un prolongement logique de nos « Expériences digitales », qui mêlent reportage et test terrain. Au cours de notre rencontre avec la photographe Ami Vitale en 2012, dans le Montana, nous avons eu une révélation, en plein cœur de la Centennial Valley, une contrée immense et sauvage où la présence humaine se fait très rare. Dans cette région, des artistes ont trouvé refuge, séduits par la quiétude des lieux. Parmi eux, de nombreux écrivains, qui ont formé la fameuse école de Missoula. Triste coïncidence, l’une de ses figures emblématiques, Jim Harrison, à qui l’on doit notamment Légendes d’automne, nous a quittés le 26 mars dernier. Nous nous sommes plongés dans les œuvres de ces nature writers, édités par Gallmeister en France. Chacun à leur manière, Pete Fromm, David Vann, John Gierach, Doug Peacock et Mark Spragg, pour ne citer qu’eux, entretiennent la flamme de ce mouvement méconnu chez nous.
Nous aimerions aller à leur rencontre. Partager leur quotidien au cœur des Rocheuses, dans les plaines du Montana ou près des grizzlys en Alaska. Revenir sur les lieux où ils ont élaboré leurs récits. Comprendre ce qui anime ces hommes confrontés aux grands espaces et à une faune sauvage abondante. Nous voulons mettre tout cela en images, avec un rendu très « photogénique », puisque nous tournerons avec des reflex numériques, en 4K. En fil rouge, nous vous convierons dans les coulisses du projet au travers de making-of et de contenus techniques sur un site dédié et dans le magazine. À notre échelle, celle d’une PME indépendante, la tâche s’annonce immense. Mais depuis la création du magazine, il y a presque dix ans, ce type de défi parfaitement déraisonnable constitue notre ADN. Cette fois, nous plaçons la barre encore plus haut. Objectif automne 2017 pour la projection. Le compte à rebours est lancé !
Par Benjamin Favier