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Mali Twist : l’idole des jeunes

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04/01/2018 | Benjamin Favier

L’exposition consacrée au photographe malien Malick Sidibé, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, se termine le 25 février prochain. À cette occasion, les éditions Xavier Barral ont publié un superbe beau livre. L’un de nos coups de cœur de l’année écoulée.

« Si Dieu me garde en vie, vous me trouverez toujours dans mon studio, dans la poussière, avec les mêmes habits. Je travaillerai toujours, ça donne un sens à la vie et la prolonge. » Quartier de Bagadadji, rue 30, angle 19, porte 632. Tous les Bamakois connaissent l’adresse. C’est là, au Studio Malick, près de la Grande Mosquée, dans la capitale du Mali, que les habitants avaient pour habitude de se faire prendre en photo, ou de confier leur appareil mécanique pour réparation à « l’œil de Bamako ». Malick Sidibé, décédé le 14 avril 2016, laisse un héritage photographique considérable, admirablement présenté dans ce livre (et dans l’exposition éponyme), cosigné par le commissaire d’exposition André Magnin, à l’origine du projet, et la journaliste Brigitte Ollier. Lors de l’accession du Mali à l’indépendance en 1960, Sidibé effectue ses premières armes en tant que photographe, après avoir été l’apprenti de Gérard Guillat. Il ouvre son atelier, Studio Malick.

JPEG - 442.2 ko
Nuit de Noël, 1963
Tirage gélatino-argentique
100,5 x 100 cm
Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
© Malick Sidibé

Il fait des photos de studio avec un Agfa 6 x 6 à soufflet pliant, mais aussi du reportage, avec un Foca Sport 35 mm. Il côtoie la jeunesse bamakoise, ivre de musique : plutôt les riffs fiévreux de Hendrix et les mélodies hippies des Beatles que les arrangements traditionnels. « Malicki » se rend dans les surprises-parties et signale son arrivée par un coup de flash. « Je crois, mais ça n’engage que moi, que la jeunesse à cette époque a beaucoup aimé les musiques twist, rock ou afro-cubaine, car elles permettaient aux garçons et aux filles de se rapprocher, de se toucher, de se coller », confia Sidibé à André Magnin. Grâce à son humour, les jeunes l’adorent et l’acceptent. Lors de ces soirées, ou à l’occasion de pique-niques au bord du fleuve Niger, Sidibé capte la ferveur et l’excentricité d’une jeunesse en rupture avec les « identités » plus classiques, immortalisées par Seydou Keita lors de la période coloniale. Mali Twist contient tout cela. Un magnifique hymne à la joie, intemporel, soutenu par des témoignages lumineux.

- Crédit image d’accueil :
Un yéyé en position, 1963
Tirage gélatino-argentique
60,5 x 50,5 cm
Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris © Malick Sidibé


- Mali Twist
- Par André Magnin et Brigitte Ollier
- Éditions Xavier Barral
- 21,2 x 27,3 cm, 256 pages
- 45 €

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