Le nom du successeur du D4s était connu depuis la fin de l’année dernière. Nikon lève enfin le voile sur ses caractéristiques, notamment un système autofocus entièrement revu, l’arrivée de la vidéo 4K et une montée toujours plus haut, en matière de sensibilité Iso…
Le D5, comme ses prédécesseurs, s’adresse avant tout aux photographes professionnels et aux agences. Son lancement en cette année olympique (les Jeux d’été auront lieu à Rio) et d’Euro de football, qui se déroulera en France au mois de juin, est logique. L’accent est donc mis sur la rapidité et la qualité d’image. Et sur ces deux points, le D5 évolue de façon spectaculaire par rapport à ses aînés, avec un système AF revisité et la possibilité de photographier à des sensibilités affolantes…
C’est la principale nouveauté du D5. Depuis l’avènement des EOS-1D X et 5D Mark III, Canon avait repris des couleurs et un certain ascendant sur son rival de toujours avec son système autofocus à 61 collimateurs sur ses deux boîtiers plein format (et même 65, tous croisés sur le 7D Mark II). Aussi, le bon vieil AF Nikon à 51 collimateurs, largement éprouvé, a fait long feu. Place à un système à corrélation de phase œuvrant avec 153 points, dont 99 en croix, et 15 exploitables à f/8. Il sera possible en AF dynamique, de sélectionner des groupes de 25, 72 ou 153 points. Le D5 (ainsi que le D500 annoncé simultanément) devient le reflex le plus sensible au niveau du collimateur central (-4 IL) et -3 IL sur tous les autres. Au passage, la cadence augmente aussi, de façon moins spectaculaire, de 11 à 12 im/s, soit au niveau de l’EOS-1D X. Surtout, la mémoire tampon progresse, avec la possibilité de prendre jusqu’à 200 Raw (en 14 bits sans compression) ou Jpeg Fine en une série de rafales à condition d’employer le D5 utilisant les cartes XQD, Nikon ayant doublé les versions, la seconde proposant des CompactFlash seulement.
Ce n’est pas sur ce segment, qui privilégie la vitesse et la réactivité, que l’on s’attendait à ce que Nikon défie les Canon EOS 5DS/5DS R et Sony Alpha 7R II dans le domaine de la définition. Ce sera l’affaire d’un éventuel successeur du D810. Le D5 s’inscrit dans la lignée des navires amiraux de la marque, avec une définition que l’on peut qualifier de raisonnable en 2016. Ce, malgré une hausse, puisqu’elle passe de 16 Mpxl sur le D4s, à 20 Mpxl. A priori, ce ne devrait pas se faire au détriment de la qualité d’image en hautes sensibilités : Nikon annonce une plage allant de 100 à 102 400 Iso, avec la possibilité de l’étendre à 3 280 000 Iso (H5.0) !
L’implémentation du processeur Expeed 5 n’est pas étrangère à cette extension. Ni à l’apparition de la vidéo 4K dans un reflex Nikon. Avec le D90, Nikon faisait figure de pionnière dans le domaine de la vidéo, puisqu’il s’agissait du premier reflex capable de filmer, en HD à l’époque. C’était en 2008. Depuis, le terrain a été occupé par le Canon EOS 5D Mark II, puis par des générations d’appareils hybrides ambitieux, tels les Panasonic GH4 et Sony A7. Il était temps que Nikon réagisse et c’est donc le D5 (avec le D500, annoncé simultanément), qui restera comme le premier reflex de la marque capable de tourner en Ultra HD, à 30, 25 ou 24 im/s. Le tournage en 1080p repose sur la cadence maximale de 50 im/s.
Deux versions du D5 seront disponibles. L’une reposera sur un double compartiment de cartes CF, l’autre sur un double lecteur dédié au format XQD : c’est cette version qui sera disponible en Europe. D’après Nikon France, il faudra recourir au SAV pour avoir droit à la version avec un double compartiment pour cartes CF. La sortie est prévue pour le mois de mars au prix de 6 999 €.
NOTE DE LA RÉDACTION : Nous mettrons cet article à jour au fur et à mesure des informations recueillies en direct depuis le CES, à Las Vegas. À lire aussi, une présentation détaillée du Nikon D500, nouveau reflex expert au format APS-C.