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Nikon D800 : Vârânasî, le grand saut

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14/06/2012 | CALENDINI Bruno


Photo : www.calendini.com

- EXIF : Nikon D800 + 24-70mm f/2.8G ED AF-S NIKKOR ■ 1/640s ■ f/5,6 ■ 100 Iso

Dans l’imaginaire du voyageur, certains noms évoquent l’inconnu, le lointain, les croyances et les traditions ancestrales. Vârânasî est de ceux là : un univers en total décalage avec nos habitudes d’européens. J’ai découvert cette ville il y a 10 ans et ce fut un choc. Alors, j’en ai vanté les mérites à l’équipe : "Bénarès est la ville de tous les excès, étrange, fascinante, une destination photo incontournable !" Nous arrivons un soir aux heures de pointe. Les grands axes de la ville sont surchargés. Dans un concert de klaxons assourdissant, toutes sortes de véhicules, du vélo au camion, tentent de se frayer un passage. Au milieu des routes poussiéreuses bordées d’étalages multicolores traversent des vaches sacrées, des piétons, des chèvres, des charrettes,... Ce chaos indescriptible contraste avec le calme des habitants. Mais Vârânasî c’est surtout le Gange et ses abords. Pour l’atteindre, il faut s’enfoncer dans la vieille ville. Un labyrinthe de ruelles aux murs très hauts, abritant de nombreux temples cachés, mène alors au fleuve et à ses "ghâts", escaliers sacrés qui accueille chaque jour des milliers de pèlerins. Oubliés les embouteillages, ici dominent le calme et la spiritualité. Heureusement notre hôtel est au bord de l’eau. Après plusieurs jours à avaler des kilomètres, , à dormir 5 heures par nuit, à enchaîner les sites à une cadence infernale sous un soleil de plomb le reportage arrive à sa fin et la fatigue se fait sentir. La sérénité du lieu est bienvenue.


Photo : www.calendini.com

- EXIF : Nikon D800 +14-24mm f/2.8G ED AF-S NIKKOR ■ 1/20s ■ f/8 ■ 6400 Iso

A Varanassi, nous sommes venus chercher des yogis, des laitiers lutteurs, une école de sanscrit, une école de musique, assister aux messes nocturnes et plus généralement arpenter la ville à pied. 2 jours plus tard, c’est carton plein : j’ai engrangé beaucoup d’images et j’ai confronté le D800 à de nombreuses situations. Instructif.


Photo : www.calendini.com

- EXIF : Nikon D800 +14-24mm f/2.8G ED AF-S NIKKOR ■ 1/20s ■ f/5,6 ■ 6400 Iso

Depuis 10 ans la ville a changé. Les bateaux de pèlerins sont désormais peints aux couleurs des compagnies de téléphone ou d’assurances. Les messes au bord du Gange ressemblent plus à des shows qu’à des offices religieux.


Photo : www.calendini.com

- EXIF : Nikon D800 +14-24mm f/2.8G ED AF-S NIKKOR ■ 1/80s ■ f/5,6 ■ 1600 Iso

Les publicités envahissent les murs patinés et le bizness bat son plein. Beaucoup d’indiens, parfois "collants", trainent sur les ghâts et proposent de tout : soie, massage, hashish, tours de bateau, change, ... Les photos sont désormais payantes. Le tourisme fait des dégâts. Mais malgré tous ces travers, Vârânasî reste magique.


Photo : www.calendini.com

- EXIF : Nikon D800 +14-24mm f/2.8G ED AF-S NIKKOR ■ 1/80s ■ f/5 ■1600 Iso

Ce soir nous repartons pour Delhi. J’ai vu beaucoup de choses en 2 jours mais paradoxalement, j’ai le sentiment d’être passé à côté de cette étape. Alors j’éteins le boîtier et je m’accorde une dernière balade. Pour le plaisir. Je m’engage dans les ruelles et longe les échoppes colorées. Mes pas me mènent au milieu d’une foule recueillie. Dans l’air flotte une odeur âcre de chair calcinée. Entourés d’énormes tas de bois, des corps humains se consument à ciel ouvert pendant que d’autres sont jetés dans le Gange. Le Mani Karnika ghât est l’un des sites les plus sacrés de tout le sous continent. Pour le défunt y être incinéré signifie la fin du cycle des réincarnations et l’accession au Nirvana. Je m’assois. Derrière moi, 2 sâdhus s’échangent un shilom et parlent à voix basse. Des familles pleurent. Un peu plus loin, agenouillé dans les détritus, un homme fait sa toilette et nettoie son linge. Vaches, chiens, chèvres, buffles, trainent au milieu des restes calcinés et des ordures. Je préfère ne pas savoir ce qu’ils mangent. Au dessus de moi un macaque regarde le spectacle en cherchant quelque chose à chaparder. Barbier de rue, joueurs de cricket, diseuse de bonne aventure, charmeur de serpent et autres curiosités, jalonnent mon retour vers l’hôtel. Je réfléchis à ce pays dont les codes m’échappent, à la ferveur des indiens, au sens qu’ils donnent à l’existence et à la mort. Cette cour des miracles chargée de croyances et de mystères me fascine comme elle en a fasciné tant d’autres avant moi. Il faudra que je revienne.

MDLP N°47, Juillet 2012
- Retrouvez l’intégralité de notre test sur le Nikon D800 en Inde dans notre numéro quarante-sept du MondedelaPHOTO.com, actuellement en kiosque.
- Lire le sommaire du N° 47 de MDLP

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