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Nikon Z9 : 45 Mpxl, 8K et obturation 100% électronique !

Materiel
28/10/2021 | Benjamin Favier

Le voici enfin, l’hybride professionnel selon Nikon. Un monobloc qui cumule les superlatifs et combine tout le savoir-faire de la marque à l’ère numérique. Avec une première : un obturateur uniquement électronique !

Présentation

Depuis le mois de mars et l’annonce du développement du Z9, nous savions que le boîtier serait, à l’instar de l’EOS R3 de Canon, de type monobloc. Qu’il aurait un capteur à structure empilée. Nous savions aussi qu’il serait capable de filmer en 8K. En outre, au gré des récents teasers diffusés par Nikon, d’autres détails ont filtré, tels l’inclinaison – le LCD pivote à l’horizontale comme sur les Z6/Z7, mais aussi en mode portrait – et l’affichage des informations, qui s’adapte, selon l’orientation, pour optimiser le sens de lecture. L’heure est enfin venue de découvrir le porte-étendard dans les moindres détails.

Obturation 100% électronique

La possibilité de tourner en 8K augurait d’une haute définition. Le Z9 ne va pas chercher à battre le record du nombre de pixels en 24 x 36 (détenu par l’A7R IV et ses 61 Mpxl). Avec un Cmos de 45,7 Mpxl, ce modèle se situe juste en dessous de son principal concurrent, l’Alpha 1 et ses 50 Mpxl. Tandis que l’EOS R3 et ses 24 Mpxl reste en retrait sur ce point. C’est en tout cas une définition identique à celle des Z7/Z7 II, ou du D850, assortie d’une plage de sensibilité s’étalant de 64 à 25 600 Iso (extensible de 32 à 102 400 Iso).

À la différence, notable, qu’il s’agit ici d’un capteur à structure empilée. L’incorporation d’une puce accélère le traitement des données : d’après la marque, le Z9 serait ainsi douze fois plus rapide que le Z7 II en la matière. Résultat, le rolling shutter serait… balayé, assure Nikon, qui a pris la décision radicale, et unique, de se passer d’obturateur mécanique. Le Z9 est ainsi pourvu d’un obturateur entièrement électronique, qui peut atteindre 1/32 000s. Le processeur Expeed 7, une nouvelle génération donc, serait dix fois plus rapide que la sixième génération (que l’on trouve sur les Z6/Z7), d’après Nikon. La technologie « Dual Stream » assure deux flux de traitement parallèles pour éviter toute interruption (pas de passage au noir pendant une rafale) au niveau de la visée, tout en gérant la digestion des données simultanément.

Le système de stabilisation sur cinq axes est bien là (dans la famille Z, pour l’instant, seuls les modèles APS-C en sont dépourvus). Nouveauté, la possibilité de le verrouiller lorsque le boîtier est éteint, pour éviter qu’il « flotte ».

Dans les mêmes conditions, un rideau se baisse devant le capteur, qui bénéficie en outre d’un traitement fluorine et antistatique, pour éviter l’intrusion de poussières en changeant d’optique. Dans les menus, Nikon, à l’image de Canon, résiste à la tentation de la haute résolution, fonction nécessitant la stabilisation en interne, qui permet, sur des boîtiers Alpha, GFX, Lumix, OM-D ou Pentax, d’accéder à des fichiers plus riches en pixels. Ceux issus du Z9 offrent néanmoins une belle définition de 8 256 x 5 504 pixels au format 3/2. Plus de Raw intermédiaires M et S, mais des Nef (format propriétaire de Nikon) N-Raw sur 12 bits, d’une qualité sensiblement équivalente aux fichiers non compressés sur 14 bits, pour un poids moindre. Pas de format Heif en vue. Le stockage s’effectuera sur des cartes XQD ou CFexpress Type B, deux compartiments étant prévus.

Autofocus et rafales

Il faudra prévoir des cartes de forte capacité, si vous comptez exploiter les plus hautes cadences du Z9. À pleine définition, en Jpeg, il atteint 30 im/s. Tandis qu’en Raw non compressé, il peut aller jusqu’à 20 im/s. Et, tenez-vous bien, jusqu’à 120 im/s, en Jpeg, en se contentant d’une définition de 11 Mpxl, tout en assurant un suivi de l’exposition et de la mise au point en continu. La mémoire tampon absorbe plus de mille vues en Raw non compressé à 20 im/s, en employant une CFexpress ProGrade Digital Cobalt, précise Nikon.

Le système autofocus hybride à détection de phase et de contraste est connu, sur le papier. Il compte quelque 493 collimateurs, couvrant environ 90 % de la surface du capteur, comme sur les Z6/A7 II. Le collimateur central serait sensible à -6,5 IL. À la clé, trois modes AF dynamiques S, M et L. Et le grand retour du suivi 3D, très apprécié sur les reflex Nikon, et abandonné jusque-là sur les Z. Le suivi et la précision seraient améliorés par rapport au D6 : le système AF du Z9 a par ailleurs fait l’objet d’une refonte totale, avec des algorithmes développés en Deep learning. Neuf types de sujets peuvent être détectés, via le mode de reconnaissance des visages, qu’il s’agisse de personnes (yeux, tête, torse), animaux (oiseaux, chiens, chats…) ou véhicules (trains, avions, motos).

Vidéo 8K

C’était l’un des critères annoncés dès le développement du boîtier. Oui, à l’instar des Alpha 1 ou EOS R5, le Z9 tournera bien en 8K UHD, à 25 im/s, avec la possibilité d’extraire des images de 33 Mpxl. Et cela, pendant 125 minutes sans interruption, Nikon indiquant avoir prévu un système de dissipation de chaleur (des barrettes de graphite sont logées sous l’écran LCD pour éviter toute hausse intempestive). On pourra aussi filmer en 4K, de 24 à 100 im/s, en Apple ProRes 4:2:2 10 bits en interne, en All Intra. À 100 im/s, on filmera sur toute la largeur du capteur, ou bien en optant pour un recadrage 2,3x. Les profils NLog et HLG seront accessibles.

Pas de griffe numérique pour utiliser des micros sans fil. Le son linéaire est capté sur 24 bits. On pourra connecter casque et micro sur le boîtier. Une future mise à jour de firmware, vraisemblablement gratuite, devrait accroître les capacités du Z9 en vidéo, courant 2022, apportant notamment le ProRes Raw HQ 12 bits et le N-Raw 12 bits en interne, de concert avec le 8K 50p.

Visée et ergonomie

Nous attendions une définition en hausse au niveau de la visée. La dalle Oled du Z9 se cantonne à une définition de 3,69 Mpts, celle déjà à l’œuvre sur les Z6/Z7 II, avec un grossissement 0,8x. Il serait cependant plus lumineux (3000 cd/m2), et probablement exempt de passages à l’écran noir, comme évoqué précédemment. L’écran LCD de 3,2 pouces, tactile, offre une définition de 2,1 Mpxl. Monté sur charnière, il peut être incliné en mode portrait, en plus du traditionnel pivotement proposé sur les deux générations de Z6/Z7.

L’ergonomie ne devrait pas dérouter les utilisateurs de reflex professionnels de la série D, un LCD supérieur étant bien conservé (sur les Z6/Z7 aussi), tout comme le doublement des commandes sur la poignée et une touche dédiée à la sélection des modes AF fait son retour, sur la gauche, nous y reviendrons en détail lors du banc d’essai. Les touches sont rétroéclairées, ce qui sera précieux en basse lumière. Entièrement conçu en alliage de magnésium, le Z9 offre, d’après la marque, le même niveau de robustesse que le D6. Il pèse tout de même 1,3 kg, avec carte et accu. Ce dernier, le EN-EL18d (compatible avec le D6), peut être rechargé directement eu USB sur le Z9. Un chargeur, bien plus compact que ceux livrés avec les reflex pros, est tout de même fourni.

Au niveau des transferts de fichiers, plusieurs options seront proposées. Un port Ethernet est prévu. Le WiFi est intégré sur 2,4 ou 5 GHz. Plus besoin d’accessoire donc (adieu le WT-6…). Des applications (compatibles sous iOS et Android) tel NX Mobile Air, une version équivalente à Snapbridge, sur le front professionnel, autorisent un transfert du boîtier vers son smartphone en USB-C, ou encore du smartphone vers un serveur FTP, en modes auto ou manuel. En outre, l’application NX Mobile Tether sera dédiée à la prise de vue connectée.

Disponibilité annoncée courant décembre au prix de 5999 €.

- Le site de Nikon

Premier avis

Tandis que l’EOS R3 laisse de la place à un éventuel R1, au sommet de la gamme hybride Canon, le Z9 ne laisse guère planer de doute. Le nouveau roi, c’est lui. Il cumule plusieurs superlatifs, mais pas tous. Capteur haute définition, rafale à 30 im/s et vidéo 8K d’un côté ; mais définition du viseur limitée à 3,69 Mpts, les impasses sur les fichiers Heif et mode haute résolution, de l’autre. Quoi qu’il en soit, il se pose en concurrent frontal du redoutable Alpha 1. Et il nous tarde de le mettre à l’épreuve sur les terrains où l’action prime. Et de goûter à nouveau au suivi 3D, si efficace sur les reflex, étrangement écarté sur les premiers Z. Alors que la reconnaissance de visages semble franchir une étape importante.

Tout aussi important que la sortie du Z9, le développement et la sortie de longues focales, comme les 400 mm f/2,8 S à convertisseur intégré et le 100-400 mm f/4,5-5,6 VR S, sont de nature à rassurer les Nikonistes, même s’il faut louer la qualité de la bague FTZ, qui permet d’exploiter pleinement les optiques Nikkor F sur les hybrides en monture Z. Le choix d’un boîtier monobloc devrait également parler aux aficionados de la série D et rassurer, quant à la robustesse. Restera à s’habituer à la vie sans obturation mécanique.

Même si plusieurs sons peuvent être simulés, l’abandon simultané du miroir et de ce système d’obturation marque une véritable rupture. Et un adieu, probablement définitif, aux reflex, sur le segment professionnel. Le prix, s’il reste élevé, est en tout cas plus doux que celui du D6 ou de l’Alpha 1, tous deux lancés à 7299 €, ou par rapport à l’Alpha 1. Et équivalent à celui de l’EOS R3, qui apparaît toutefois un ton en dessous vis-à-vis du Z9, sur pas mal de critères. Les dés sont jetés !

Fiche technique

  • Capteur : Cmos 23,9 x 35,9 mm rétro-éclairé, empilé de 45,7 Mpxl
  • Définition maximale : 8 256 x 5 504 pixels (3/2)
  • Montures/Coefficient : Z/1x
  • Sensibilités : 64-25 600 Iso
  • Vidéo : 8K UHD 25p, 4K UHD 100p
  • Formats de fichiers : Photo : Raw (Nef) 14 bits ou N-Raw 12 bits, Jpeg Video : Mov, MP4, Pro Res Raw sortie externe 4:2:2
  • Protection du boîtier : oui
  • Stabilisateur : oui, sur 5 axes
  • Visée : Oled 3,69 Mpts, 100 %, grossissement 0,8x
  • Moniteur : LCD 3,2 pouces, 2,10 Mpts, inclinable et tactile
  • Flash intégré : -
  • WiFi/Bluetooth/GPS : Oui/Oui/-
  • Autofocus : Détection de phase sur 493 points ; couverture à 90 % environ ; sensibilité jusqu’à -4 IL
  • Vitesses : 1/32 000s à 30s électronique
  • Rafales : 30 im/s ; 120 im/s (fichiers de 11 Mpxl)
  • Stockage : 2x XQD / CFexpress B
  • Interfaces : USB 3 Type C, HDMI Type A, prise Ethernet, accessoires, micro, casque, griffe flash
  • Alimentation : accu Li-Ion EN-EL18d
  • Dimensions/Poids : 149 x 149,5 x 90,5 mm/1340 g (avec accu et carte)

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