Tout savoir pour réaliser, optimiser et diffuser ses photos

Nikon

Nuit noire !

Materiel
02/07/2012 | SEPULCHRE Jean-Marie

Quand la nuit est vraiment tombée vient le moment d’essayer le D4 en très hauts Iso, soit entre 25 600 et 102 400 Iso, la position de 204 800 Iso étant vraiment du dépannage qui ne servira pas souvent. Le D4 gagne 1 IL en sensibilité autofocus par rapport au D3s, mais cela n’est pas vraiment indispensable car les voitures ont toujours des lumières sur le côté. Il n’en reste pas moins qu’au cours d’un essai alignant des centaines de prises de vues de nuit, en restant prudent car en prise de vue simultanée il y a forcément deux photographes, nous avons eu un taux de bon suivi AF légèrement meilleur au D4 qu’au D3s, ce dernier étant déjà de très haut niveau à cet égard. Ce qui frappe en reportage de nuit c’est qu’en mode automatique l’appareil expose comme si l’on était au jour en allant chercher des détails et des couleurs dans des zones où l’œil ne peut rien discerner. Évidemment pour rendre une vraie ambiance nocturne il faut corriger l’exposition, par exemple nos séries à 25 600 Iso ont été faites autour de 1/500s f/5,6 à la focale de 200 mm, ce qui permet des photos nettes en suivant le mouvement des voitures. Monter à 102 400 Iso permettrait de passer au 1/2000s ou à l’ouverture de f/11.
Dans ces conditions en réglant les deux appareils de façon identique en mode d’exposition manuel et Iso bloqués, le D3s délivre souvent des images un tout petit peu plus claires que celles du D4, d’environ 0,3 IL.

En Jpeg il n’y a aucun souci à avoir, ni avec un D3s ni avec un D4 pour se servir de Jpeg en presse magazine. Ici la voiture victorieuse de la course aux alentours de 23 heures, le crop 50% donne une idée très fidèle de ce que donnerait l’impression d’une double page magazine. Pour examiner tout défaut éventuel on se positionne en visualisation 100% écran, on voit qu’il existe un léger moutonnement dans les gris, mais pas de dérive chromatique dans les noirs et les blancs.


Prise de vue en Jpeg à 25kISO.


Visualisation des détails à 50% écran à 25kISO.



Extraits à 100 % écran à 25kISO.

Les prises de vues en Raw ont été développées en 100% automatique avec DxO Optics Pro v 7.5, notre logiciel favori pour le traitement en batch des hauts Iso. Ce traitement introduit un petit grain d’aspect très argentiques dans les zones qui « moutonnaient » un peu en Jpeg.



Extraits à 100 % écran du Raw 25kISO traité par DxO.

À 51 200 Iso, l’utilisation en Jpeg atteint ses limites et il est préférable d’adopter le Raw, même si une publication en petit format en presse quotidienne ne poserait absolument aucun problème. Mais en grand format on voit que les ombres sont « sales » et traversées par quelques bandes horizontales, bien que les parties claires de l’image soient bien nettes. La vue au D3s, un peu plus claire, est moins marquée par ces bandes, mais il restera un peu plus de bruit jaune dans les blancs.


Prise de vue en Jpeg à 51kISO.


Visualisation des détails à 50% écran à 51kISO.


Extrait à 100 % écran à 51kISO.

La conversion du Raw par DxO diminue cet effet de « banding » et le remplace par un effet de grain argentique, tout en éclaircissant l’image.


Visualisation des détails de la conversion DxO à 50% écran à 51kISO.


Extrait à 100 % écran à 51kISO.

À 102 400 Iso le Jpeg resterait exploitable pour le web les zones claires étant moins affectées par du bruit chromatique multicolore que les prises de vues au D3s. On note la présence de quelques bandes dans les zones sombres avec les deux appareils. En fait, ce n’est qu’à cette sensibilité que par défaut le D4 apparaît supplanter vraiment le D3s, en procurant des images un plus propres et aux couleurs mieux respectées.


Prise de vue en Jpeg à 100 kISO.


Visualisation des détails à 50% écran Jpeg 100 kISO.


Extrait à 100 % écran Jpeg 100 kISO.

La conversion du Raw par DxO nettoie de façon spectaculaire le bruit chromatique (voir les zones blanches et rouges) et introduit une sorte d’effet d’aquarelle dans les zones floues en dehors de la zone de profondeur de champ, ce qui fait que les bandes de couleurs y sont noyées. Mais cet effet est vraiment peu naturel, et l’ajustement en mode manuel n’est pas si facile et assez long, sans totalement gommer l’effet de moutonnement. Par contre dans Ligthroom 4, où il faut de toute façon régler manuellement la réduction du bruit à sa guise (ici netteté gain 0, réduction de bruit luminance 32 et couleur 16) procure une image plus piquée ne présentant pas ces écarts de rendu entre zones nettes et zones floues.


Visualisation des détails à 50 % écran de la conversion DxO automatique 100 kISO.


Extrait à 100 % écran de la conversion DxO automatique 100 kISO.


Visualisation des détails à 50 % écran de la conversion LR 4 personnalisée 100 kISO.


Extrait à 100 % écran de la conversion LR 4 personnalisée100 kISO.

Ainsi je pense aller un peu plus loin, en essayant de pousser les fichiers NEF dans leurs derniers retranchements, que les conclusions de mon collègue Dominique Simmer, auteur du test dans le magazine… à 102 400 Iso on n’est pas uniquement dans le sauvetage, et même si cela ne marchera pas à tous les coups on pourrait sortir une couverture A4 de magazine qui n’aurait pas plus de grain que celui qu’aurait donné l’Ektachrome 1600 HS de ma jeunesse !

MDLP N°47, Juillet 2012
- Retrouvez l’intégralité de notre test et notre reportage avec le Nikon D800 en Inde dans notre numéro quarante-sept du MondedelaPHOTO.com, actuellement en kiosque.
- Lire le sommaire du N° 47 de MDLP

Pages de l'article

01
02
03
04
05

Cet article vous a plu ? Notez le et partagez le sur les réseaux sociaux !



Pages de l'article

01
02
03
04
05
Archives Le monde de la photo

NOUVEAUTE : Vous recherchez un article, un test ?

Accédez aux archives MDLP