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Olympus : un capteur multi-couches sensible à l’infrarouge

Materiel
26/09/2014 | Franck Mée

Olympus a déposé un brevet pour un capteur à deux couches, analogue aux Sigma. Mais la marque n’élimine pas la matrice de Bayer : la couche supplémentaire capte l’infrarouge, principalement pour des applications scientifiques.

Olympus est un opticien avant tout, spécialisé dans les objectifs photo et le matériel médical. Cela n’empêche pas la marque de s’intéresser aux semi-conducteurs, comme le prouve son nouveau brevet : celui-ci concerne un capteur empilant deux couches de photosites.

Le schéma ci-dessus pourrait bien vous rappeler quelque chose : il ressemble beaucoup au capteur Foveon du récent Sigma DP2 Quattro. Comme lui, la proposition d’Olympus utilise des tailles de photosites différentes sur les différentes couches. La principale différence, c’est qu’il ne compte que deux étages, le second étant enfoncé plus profondément dans le silicium : au lieu d’être sensible principalement à la lumière jaune-rouge comme chez Sigma, il voit dans le spectre du proche infrarouge.

La décomposition des couleurs n’est donc pas assurée par la profondeur de la structure : ici, la couche supérieure est naturellement panchromatique, comme sur un capteur normal. Elle reçoit donc des filtres colorés rouges, verts et bleus pour percevoir les différentes teintes, et l’image qu’elle capture demande un dématriçage.

Photo visible ou IR ?

L’intérêt, me direz-vous ? Il est simple : ce capteur n’a pas besoin de filtre anti-infrarouges. Il peut « soustraire » la lumière infrarouge capturée par les photosites les plus profonds aux données de la première couche, pour obtenir une image normale ; il peut tout aussi bien, au contraire, utiliser la lumière infrarouge en plus de la lumière visible pour élargir le spectre capturé, comme sur un appareil dont on aurait supprimé le filtre anti-IR.

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Photo prise avec un appareil sans filtre anti-infrarouge. ©Mark Taylor, licence CC-BY.

Pouvoir basculer à volonté d’une image normale à une image prenant en compte le proche infrarouge a des applications dans différents domaines. Pour les photographes, l’infrarouge permet de faire ressortir les végétaux, de contraster les ciels ou encore de lisser les peaux. Pour les scientifiques et policiers, il peut avoir d’autres utilités pour apporter des informations sur l’état de la végétation, la surveillance nocturne… Fujifilm avait d’ailleurs, voici quelques années, proposé des appareils dépourvus de filtres anti-IR pour de telles utilisations, tandis que le Canon EOS 60Da est plutôt destiné aux astronomes.

Reste maintenant à savoir si cette technologie est destinée à apparaître un jour sur des appareils photo, ou si elle restera cantonnée à l’imagerie médicale et scientifique, domaine où la marque fait partie des leaders mondiaux.

- Le site d’Olympus

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