Autour de Santiago du Chili, les vignobles sont légion et les domaines accueillent beaucoup de touristes dans "la vallée centrale". Mais qu’en est-il plus au sud ?
S’il reste des endroits sur terre où le tourisme prend son temps pour se développer, alors la Patagonie en fait certainement partie et il est encore possible de se sentir seul au monde dans des lieux qui méritent d’être visités.
Le somptueux parc de "Las Torres del Paine" au Chili annonce ses chiffres : 8 338 visiteurs en 1986 - 211 886 visiteurs en 2016. Une hausse de fréquentation certes notable, mais qui reste raisonnable au regard de l’intérêt majeur de cette "Réserve de la biosphère" classée par l’Unesco. Cela se traduit par des chemins de randonnée sauvages et des pistes carrossables peu fréquentées. Pourtant, dans la tête des Patagons avec lesquels j’ai pu échanger, l’accueil des touristes semble un objectif privilégié pour remplacer des activités commerciales en perte de vitesse.
Et les idées ne manquent pas ...
Angel gère une exploitation agricole qui appartient à sa famille depuis des générations. Elle se situe au bord d’un lac isolé, dans des steppes arides, à des heures de piste de la première route goudronnée. Ses rares voisins ont quitté la région les uns après les autres. Lui, refusait d’abandonner ses racines. La situation était de plus en plus précaire et son affaire était à l’agonie lorsque son père eut la géniale idée de déverser quelques milliers d’alevins de truites dans le lac, ... juste pour voir ! Quelques années plus tard, ces truites à la croissance exceptionnelle sont considérées comme les plus grosses du monde et le lac jouit d’une réputation internationale auprès des pêcheurs sportifs qui débarquent des 4 coins du globe ! Angel loue désormais ses terrains autour du lac à de prestigieux lodges de pêche. La gestion du site interdit de prélever les poissons qui sont systématiquement remis à l’eau et des études scientifiques régulières sont diligentées pour suivre l’évolution de la population piscicole. Pour Angel et sa famille, une nouvelle ère commence ...
Dans d’autres fermes patagonnes (appelées fazendas) les propriétaires se posent aussi beaucoup de questions. Certaines fonctionnent encore avec la vente de leur production (ovins/bovins), mais presque toutes commencent à louer des chambres plus ou moins luxueuses aux touristes qui veulent vivre quelques jours en immersion au milieu des chevaux, découvrir l’élevage des vaches, la tonte des moutons, les asado (barbecue) au clair de lune, ... et autres traditions paysannes locales.
D’autres essaient de surfer sur la vague touristique comme cet ancien orpailleur qui fait des "workshop" pour enseigner ses méthodes, ou encore ce curieux personnage qui propose aux photographes de rencontrer le puma (je vous en parle un peu plus loin).
Autour de ces nouvelles activités naissent des infrastructures d’accueil qui semblent parfois chercher leur modèle. Notamment parmi celles qui se prétendent "haut de gamme". Finalement mon ressenti après ce (court) séjour est le suivant : En Patagonie, mieux vaut voyager simplement et profiter des ambiances authentiques, tant qu’elles existent encore.
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