Cette version « S » est une première dans la série GH de Panasonic. Le but, concurrencer les Sony A7S. Plus performant que son aîné en basses lumières, le GH5s devra toutefois être utilisé sur pied, car la stabilisation n’est pas de la partie.
Il y a un an, Panasonic officialisait la commercialisation du GH5, annoncé en amont, lors de la Photokina 2016. Un boîtier hybride dans la plus pure tradition de la gamme GH. C’est-à-dire particulièrement doué en vidéo. Depuis, d’importantes mises à jour ont été proposées aux utilisateurs du GH5, notamment l’arrivée de l’enregistrement 10 bits 4 :2 :2 ALL-Intra. Au mois de novembre, la veille du Salon de la Photo, le G9 a surpris tout le monde : avec ce modèle – dont vous pourrez lire le test dans notre numéro 103, à paraître début février – Panasonic vise avant tout les photographes, avec une ergonomie plus adaptée à la prise de vue fixe (écran de rappel, poignée mieux dessinée, fonctions dédiées comme le mode haute résolution). Et donc, pour commencer l’année, voici le GH5s.
Ce nouveau membre de la saga GH ne remplace pas le GH5. Il arrive en complément de celui-ci. Exactement comme chez Sony, où les A7s cohabitent avec les A7 et A7R. À l’instar d’un A7S II, le GH5s est doté d’un capteur moins défini que les GH5 ou G9. Exit le Live Mos de 20 Mpxl ; la définition passe à 10,2 Mpxl. Un nouveau capteur, avec filtre passe-bas, et doté de photosites plus grands par rapport au GH5. L’objectif étant bien sûr d’optimiser la qualité d’image en conditions de tournage en basse lumière, et ainsi tenir la dragée haute à l’A7S II, qui jouit d’une sorte de monopole dans ce domaine. Le GH5 bénéficie de la technologie Dual Native Iso, dont les vidéastes sont familiers, sur les VariCam ; ainsi, deux sensibilités natives sont au menu, sur le GH5 : 400 et 2 500 Iso. Elles passent à 800 et 5 000 Iso en mode V-Log et HLG. Panasonic insiste aussi sur les efforts mis en œuvre pour supprimer le rolling shutter, lors de la conception de ce capteur. En revanche, contrairement à l’A7S II ou au GH5, le GH5s n’intègre pas de système de stabilisation. Un choix délibéré des ingénieurs d’Ôsaka, qui souhaitent ainsi éliminer les risques de vibration, susceptibles de survenir lorsqu’on active la stabilisation sur cinq axes du GH5. Alors forcément, le recours à un support stable (Ronin, trépied) sera de rigueur avec le GH5s.
Le processeur n’est pas celui du G9 : il s’agit du Venus Engine déjà vu sur le GH5. Toutes possibilités d’enregistrement vidéo ajoutées au GH5 via les mises à jour successives 1.1 et 2.0 sont de facto intégrées dans le GH5s. En outre, il sera possible, uniquement sur ce dernier, tourner en C4K à 25 ou 50 im/s (30 ou 60 im/s via le système NTSC), en 4 :2 :2 10 bits, avec une compression de 150 Mbps, en plus d’une cadence à 24 im/s (400 Mbps). Sur le GH5, seul le 24 im/s est accessible en 4K DCI (4096 x 2160 pixels).
Le slow motion passe de 180 im/s sur le GH5 à 240 im/s sur le GH5s. Le profil V-Log, disponible à l’achat, figure d’emblée dans les entrailles du nouveau venu. En confiant l’enregistrement du son au micro intégré (stéréo), il sera possible d’activer la fonction « Suppression de bruit active ». Autre nouveauté, qui ne laissera pas insensibles les adeptes du multicam, l’apparition d’un générateur de Time Code intégré. Via un câble BNC (fourni), il sera possible de raccorder plusieurs boîtiers ou caméscopes et de les synchroniser avant l’enregistrement. Ainsi, pas besoin de le faire en postproduction. Nous reviendrons plus en détail sur des fonctions plus spécifiques (vectorscope, écran avec Wave Form), qui s’adressent aux vidéastes avertis, en confiant le test à un spécialiste en la matière.
Parmi les autres évolutions du GH5s, Panasonic indique que le temps de rafraîchissement, désormais de 120 im/s, du viseur Oled (toujours 3,68 Mpts) a été amélioré sur le GH5s. Étant donnée la définition, deux fois inférieure par rapport au GH5, le GH5s se contente d’un mode Photo 4K et non 6K comme sur les GH5 et G9. En mode Rafale « classique », la cadence est de 7 im/s en AFC, si on opte pour des Raw sur 14 bits ; ou 8 im/s avec des Raw 12 bits.
On retrouve toutes les caractéristiques du GH5. Avec notamment un double compartiment pour cartes SD (compatibles UHS-II), l’accu DMW-BLF19E, dont la remarquable autonomie a été louée (notamment grâce au mode éco, évidemment reconduit ici) sur le G80, le GH5 et le G9. Le grip optionnel DMW-BGGH5 (349 €), conçu pour le GH5 fonctionnera avec le GH5s, tout comme la mixette DMW-XLR1E (399 €).
D’un point de vue ergonomique, le GH5s est strictement identique au GH5. Tout juste note-t-on la bague rouge sous le barillet de modes de prise de vue, à gauche du viseur ; et la touche REC, qui rougit de mille feux (on a vu plus discret) ; sans oublier, le S en façade, qui emprunte le même code couleur, symbolisant l’obédience haut de gamme du produit chez Lumix (comme le G9 ou le TZ100). Dommage, étant donné les prédispositions supposées du GH5S en basse lumière, que Panasonic n’ait pas pensé à rétroéclairer les touches. Voilà une idée de bonne résolution pour un futur GH…
Le GH5s devrait être disponible dans le courant du mois de janvier, au prix de 2499 € (boîtier nu).
Article modifié le 16/01/2018 à 9h45 (ajout de la mention « avec filtre passe-bas »)
Excellente initiative que de proposer un boîtier moins défini, les performances en hautes sensibilités étant le talon d’Achille des appareils Micro 4/3. En revanche, pour rivaliser à armes égales avec l’A7S II, il aurait été préférable que Panasonic dote le GH5s de la stabilisation… ce qui aurait eu pour effet probable de « tuer » le GH5.
En l’état, ce dernier demeure donc au catalogue et sera plus à l’aise que le GH5s en reportage sur le vif, tant la double stabilisation s’avère redoutable à main levée. Quant à la complémentarité entre les GH5 et GH5s, elle est loin d’être évidente sur le papier. La différence de qualité d’image ne sautera peut-être pas aux yeux en plein jour, ou dans de bonnes conditions d’éclairage. Mais dans l’obscurité, le GH5s sera vraisemblablement hors d’atteinte.
Le haut du panier de la gamme G a fière allure avec les GH5/GH5s/G9. On aimerait désormais que Panasonic poursuive son effort sur le créneau expert et dévoile un successeur du LX100, excellent compact Micro 4/3, avec un autofocus à jour et une ergonomie inspirée du trio expert de la série G…