Enfin. On désespérait de voir un jour Pentax sortir un hybride APS-C et le voilà qui arrive, après le Pentax Q doté, lui, d’un petit capteur de compact. Reste que certaines options contestables contrastent avec le niveau technologique de l’appareil.
Le choc est visuel, comme si la patte d’un styliste s’était posée sur cet hybride. Et c’est le cas. Marc Newson, designer australien à la renommée internationale, du même acabit que notre Philippe Starck national, a dessiné l’appareil, à l’aspect épuré et moderne. Voire coloré si l’on opte pour la version jaune qui n’est pas sans faire penser à un appareil étanche. Ce qu’il n’est pas, pas plus qu’il n’est tropicalisé si l’on s’en réfère à la fiche technique préliminaire qui nous est parvenue.
Le capteur Cmos de 16 Mpxl, présenté comme une nouvelle version, est stabilisé et muni d’un antipoussière. Cela commence donc bien, mais la déception pointe vite quant aux modes de visée. Le flash intégré et extractible occupe la place du viseur électronique espéré, mais absent. Et en tournant l’appareil, on constate avec effarement que nul connecteur n’est présent. Il n’y aura donc pas de visée électronique optionnelle. Et le LCD de belle facture (définition VGA comme sur les reflex) n’est pas orientable. De la part de l’inventeur du pentaprisme servant à la visée reflex, cela surprend. On admet largement que nombre de photographes amateurs, que cela plaise ou non - on n’a pas à en juger - font fi de la visée à hauteur d’œil. Mais ce ne sont pas souvent ceux prêts à mettre 800 € dans un boîtier nu ! Et qui risquent d’attendre pour voir ce qui va se passer du côté de Ricoh et du système GXR. En effet, un officiel de la marque a indiqué à Amateur Photographer, que le développement d’un module muni d’un capteur de 16 Mpxl et d’une monture K était en discussion, ainsi que celui d’un LCD orientable (l’avenir dira s’il s’agit d’une évolution du boîtier de base, celui qui reçoit les modules).
Richesse fonctionnelle
Le K-01 se place dans la lignée d’un K-r plus que dans celle d’un K-5, au capteur près : pas de double molette, pas de tropicalisation. On y retrouve de nombreux atouts qui séduisent chez Pentax. Si le boîtier est très épuré, les fonctions sont aussi nombreuses qu’à l’accoutumée. Les modes PASM sont pilotés par une molette et une touche activant le correcteur d’exposition. On retrouve une grande variété de modes Scène, huit d’entre eux pouvant être sélectionnés quand le sélecteur est dans la position verte (Auto), qui active Auto Picture. À cela s’ajoutent la commande HDR, la surimpression et l’intervalomètre. Plus les Personnalisation d’image, regroupant des styles habituels et d’autres comme le traitement croisé ou le blanchiment, complétés par des filtres et effets. Les options de corrections sont toujours offertes : gestion de la dynamique dans les ombres et les hautes lumières, réduction du bruit, rejet de la distorsion et des aberrations chromatiques, balance des blancs automatique, prédéfinie ou manuelle. L’expert s’en donnera à cœur joie.
La vidéo n’est pas en reste, pénalisée par la fixité du LCD, mais offrant la Full HD à 24, 25 ou 30 im/s, avec une prise de son stéréophonique. Via des micros internes ou externes, une prise ad hoc étant proposée. À ce niveau aussi, Pentax offre filtres et modes Images, que l’on retrouve en mode Lecture des photos à côté du développement des Raw en interne.
La mise au point est automatique, reposant sur quatre-vingts une zone. On attend Pentax au tournant à ce niveau, car c’est un domaine où elle ne caracole pas en tête. Il faudra aussi voir si les nouvelles optiques et le capteur favorisent l’autofocus comme cela se pratique chez Olympus et Panasonic. Le réglage manuel de la distance bénéficie de plusieurs loupes et de la fonction peaking. Qui met en valeur les zones de contraste local maximal, censées représenter celles qui sont les plus nettes. Déjà vu, et surtout apprécié, sur les derniers hybrides et SLT de Sony.
Le K-01 semble donc bien né. Fonctionnellement du moins, car réserver la visée au LCD est une grave erreur, surtout lorsque l’on montre le K-01 au milieu d’une gamme optique intégrant zooms et téléobjectifs. Contrairement à Sony, Pentax n’a pas joué la carte de la compacité a tout crin et c’est aussi un point qui prête flan à la critique. L’appareil, massif et ramassé, mesure 121 x 79 x 59 mm (560 g avec SD et accu), quand le NEX-5N, vendu nu cent euros de moins, affiche 111 x 59 x 38 mm et ne pèse que 270 g.
Par ailleurs, on s’interroge sur la pertinence d’avoir choisi le 40 mm comme pancake « de base », sauf à produire une optique de 9,2 mm de long, surprenante en diable. La focale n’a rien d’universel et même si j’apprécie sa version standard sur un K-5, il faut admettre que le pancake 21 mm, certes moins spectaculaire visuellement en terme de « platitude », aurait été plus pertinent. On surveillera de près l’évolution de la famille des nouvelles optiques XS. Ne reste qu’à attendre la mi-mars pour juger sur pièce ce nouvel épisode de la saga encore naissante des hybrides.
Le K-01 sera commercialisé le 15 mars, pour 799 € le boîtier nu. Le kit 18-55mm f/3,5-5,6 vaudra 849 €, celui avec le 40mm f/2.8 XS 899 €.