50-200 mm F2,8-3,5 SWD à 200 mm, 1/400e, F3,5, 320 Iso.

Cette image est banale. Elle ne figure pas dans mes divers sélections. Pourtant, elle a failli me coûter cher. En lisant plusieurs guides de voyage (Lonely Planet, Guide du Routard) à propos du Transsibérien, ainsi que des témoignages de photographes sur le sujet (notamment Patrick Bard, auteur d’un superbe ouvrage, sobrement intitulé Transsibériens), j’étais prévenu qu’il ne fallait pas sortir son objectif n’importe où. Il est en effet interdit - en tout cas fortement déconseillé - de photographier des bâtiments administratifs ou des infrastructures militaires, mais surtout dans les gares. Sur la plupart des quais, on peut voir des panneaux signalant cette interdiction. Mais pas partout.

Il est déconseillé de photographier dans les gares, mais bien souvent la tentation est grande face à des bâtiments comme celui-ci… 7-14 mm F4 à 7 mm, 1/125e, F8, 100 Iso.

Lors de cette prise de vue (photo tout en haut), je me suis laissé aller. Le train était sur le point de repartir. Au moment de remonter à bord, j’ai voulu faire un cliché de loin, avec le 50-200 mm F2,8-3,5 SWD. Stupide. En plus d’avoir utilisé la moins discrète des optiques que j’avais à ma disposition (voir liste page 36 dans le magazine), j’ai mal jugé le temps de réaction de la personne en uniforme. Une fois l’œil dans le viseur, j’ai compris. L’homme au képi s’est précipité vers moi et a exigé mes papiers d’identité ainsi que mes tickets de train. Je lui ai fourni des photocopies. Tout s’est bien terminé. Les témoignages dont je faisais mention un peu plus haut soulignent l’importance de ne jamais donner les documents originaux dans ce genre de situation. Les escroqueries sont nombreuses. D’ailleurs, sur le moment, j’étais bien incapable de dire s’il s’agissait d’un militaire ou d’un policier. Ces principes de précaution s’appliquent aussi à la photographie de personnes (lire page 38 dans le magazine)…