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[Photokina 2016] Argentique : ruée sur l’instantané !

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11/10/2016 | SEPULCHRE Jean-Marie

Paré de l’irrésistible argument de « l’œuvre d’art unique en un instant décisif », la photo instantanée à fait un retour remarqué à la Photokina, de Leica le débutant à Polaroid le revenant…

À la Kina 2014 on sentait poindre un renouveau de la photo instantanée, selon nos sources chez Fujifilm c’était même la seule niche rentable de la marque en argentique. Mais Impossible Project rénovait (en public !) d’anciens Polaroid, Polaroid vendait un Fujifilm Instax rebadgé… en fait on ne voyait là qu’un seul acteur, le constructeur japonais qui était étonné de l’ampleur de la demande.

Deux ans après, la sensation de la Kina est le lancement en grande pompe du Leica le moins cher jamais proposé par la marque (279 €), le Sofort instantané dont les entrailles sont les mêmes que celles du Fujifilm Instax Mini 90 Neo classic mais, dont le prix est nettement plus élevé… pastille rouge et nouveau design oblige. Leica va commercialiser des films, mais l’appareil est compatible avec les chargeurs Instax Mini et on ne risquera nulle part de pénurie en l’absence de Leica Stores. Le discours officiel surfe sur la vague de l’art « pièce unique », à rebrousse-poil de l’Instagram posté à des millions de fans dans la minute.

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Leica a créé la surprise en axant toute sa communication sur le seul Sofort. Photo : Jean-Marie Sepulchre

Le bénéficiaire indirect de ce lancement était bien entendu Fujifilm qui diversifiait de son côté sa gamme (de 79 à 149 €) et proposait un modèle badgé « Colette » du nom d’un magasin branché parisien (série limitée à 179 €), ses appareils sont certes challengés par Leica et Lomography, mais il garde une part très prépondérante du marché des films instantanés, les deux concurrents cités plus haut utilisant ses consommables.

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Fujifilm décline sa gamme de toutes les couleurs et sous plusieurs formes de boîtier. Photo : Jean-Marie Sepulchre

Lomography de son côté s’est lancé sur ce marché avec plusieurs modèles, utilisant pour la plupart l’Instax Mini et pour certain l’Instax Wide qui fournit de plus grandes images, et cultive l’originalité avec des kits proposant plusieurs objectifs adaptables. La finition est jolie, mais alors que sur les Leica et Fujifilm le viseur est petit, mais clair et net, Lomography réussit l’exploit de vendre de plus grands appareils, mais avec des viseurs plus petits et moins nets… Les prix varient de 79 à 239 € selon le modèle.

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Une partie de la gamme Lomography avec des compléments optiques très ludiques. Photo : Jean-Marie Sepulchre

Seul à produire un film concurrent à l’Intax, Impossible Project s’échine à essayer de produite à nouveau des films fidèles à la taille exacte et au rendu des Polaroid originaux que l’on utilisait sur les SX70 ou série 600 de la marque américaine. L’entreprise fondée par d’anciens employés de Polaroid a racheté une ancienne usine mais n’a pu acquérir ni la marque ni surtout la formule d’origine, certains produits chimiques toxiques ayant depuis été interdits au niveau international. La dernière génération de films Impossible souffrait de ne pas être vraiment instantanés, nécessitant un développement de 30 minutes dans le noir pour donner tout leur potentiel, gênant pour le geste spontané au cours d’une petite fête. Nous n’avons pas encore pu essayer les nouveaux films présentés à la Kina avec le premier boîtier I-1 (299 €) construit par la compagnie : doté d’un très beau design et d’un viseur dépliant très clair et assez grand, ce modèle présente la particularité de proposer des réglages avancés, mais en l’absence de tableau de commandes sur l’appareil il faut un smartphone pour y accéder.

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Impossible présentait son nouvel appareil très séduisant, mais le développement des films et l’ergonomie du boîtier posent encore questions. Photos : Jean-Marie Sepulchre

La marque Polaroid enfin revenait sur le salon avec un grand stand, mais c’en est fini de la technologie argentique sauf pour le modèle Pic 300 qui utilise des films… Instax. En revanche, le Snap Touch (179 $) est un gros appareil numérique contenant un petit capteur… et une mini imprimante utilisant le papier Zink qui utilise un procédé thermique pour produire une image en moins d’une minute. Une alternative qui ressemble à l’argentique de très loin, mais le papier reprend la technique de base qui est de comporter plusieurs couches contenant des colorants chimiques superposés, alors qu’une imprimante thermique courante utilise des rubans contenant des colorants.

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Polaroid se relançait sur le marché des instantanés…mais sans film argentique. Photo : Jean-Marie Sepulchre

Là où le bât blesse dans ce retour dans l’instantané, c’est dans le coût des consommables. Fujifilm vend en direct les chargeurs 10 vues Instax Mini (image de 54 × 86 mm) au prix de 10,99 € soit près de deux fois plus cher au cm² que les Instax Wide (86 x 108 mm) qui sont proposés à 11,99 €. Mais il existe très peu d’appareils au format Wide et ils sont assez encombrants. Mais ce budget à plus de 1 euro la photo souvenir est éclaté chez Impossible qui propose différentes nuances de films (88 x 107 mm pour une image carrée) entre 20 et 30 € la boîte de… 8 photos. La technologie Zink est alors beaucoup moins chère, car pour environ 30 € la boîte on obtient 50 images (51 x 73 mm). Reste que pour prendre un exemple chez un constructeur qui ne propose pas d’instantané mais des solutions moins ludiques mais aussi rapides, un kit Canon Selphy revient à 38 € les…108 feuilles 100 × 148 mm et l’imprimante ad-hoc est proposée à 125 €. Un appareil de prise de vue WiFi est moins à la mode mais permettra de faire aussi vite de plus grandes photos pour un coût bien moindre.

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