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Polarr Photo Editor : traitement de photos en ligne

Materiel
09/04/2015 | LAURENT KATZ

« Traumatisés » à l’adolescence par le prix de Photoshop et des ordinateurs capables de le faire tourner, l’équipe menant le projet Polarr souhaite « rendre Polarr Photo Editor accessible à tout public intéressé par son apprentissage et son usage, qu’il travaille sur un Macbook Pro à 2 000 $ ou un Chromebook à 200 $ ». Belle profession de foi.

Présentation

Le fondement de cette déclaration d’intention est lisible sur un blog dédié aux « polarristes » : l’usage d’un simple navigateur pour accéder au logiciel. Pas d’installation, de clé d’activation ou de mise à jour. Tout est déporté sur un site distant qui ne propose même pas un semblant de nuage informatique pour stocker et sauvegarder les photos. D’ailleurs le dialogue d’importation d’un ou plusieurs fichiers Raw ou Jpeg va chercher ces derniers dans votre configuration ou sur le Cloud (voir ci-dessous).

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L’accès aux photos depuis de nombreux sites de stockage distant.

Polarr en est à sa version 2, au stade d’une bêta publique. Pour l’instant, la revendication professionnelle de l’éditeur en fera sourire plus d’un. Il ne suffit pas qu’une palette de réglages Basic copie furieusement celle d’un catalogueur bien connu signé Adobe, pour que cela soit le cas. Mais on a connu pire comme entrée en matière. D’autant que Polarr Photo Editor lit les fichiers bruts, avec des corrections manuelles des défauts optiques, plus étendues dans la bêta 1 que dans la dernière mouture préliminaire d’ailleurs . Une connexion Internet haut débit est indispensable si l’image est importée depuis un serveur distant.

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L’interface adhère aux canons des logiciels de retouche, à commencer par ceux de Lightroom (cliquer pour agrandir).
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Des rendus spécifiques sont sauvegardables (cliquer pour agrandir)..
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Les options d’exportation au format Jpeg.

L’ouverture multiple est permise et les fichiers Raw des capteurs X-Trans de Fujifilm sont gérés. Outre ces réglages de base, le logiciel propose des ajustements en saturation, teinte et luminosité sur huit plages de nuances, ainsi qu’un ajustement des courbes (global ou par canal RVB). Au menu, la bichromie, l’ajout de grain et du vignetage. Il est aussi permis de jouer sur un ou plusieurs filtres radiaux ou dégradés linéaires pour localiser quelques corrections, mais il n’y a pas de brosse pour peindre ces dernières ou éliminer les défauts.

La section gauche de l’interface propose des rendus prédéfinis (les looks) et la sauvegarde de ses propres réglages. L’exportation se contente de quatre niveaux de compression Jpeg. Pas encore complet, le logiciel offre de bonnes bases et s’avère indépendant du système d’exploitation puisqu’il s’exécute au travers du navigateur. Une affaire à suivre dans un contexte réjouissant où de nombreux éditeurs font feu de tout bois, à l’image de Serf et de son logiciel Affinity Pro.

Mini entretien

Le Monde de la Photo : Quelles personnes composent l’équipe de Polarr ?
Xia Lang (cofondateur et directeur des opérations) : La page d’accueil de Polarr, via l’onglet Team, donne toutes les infos à ce sujet.
(NDLR : ce sont plutôt des universitaires américains, certains de Stanford, avec des passions annexes qui ne relèvent pas forcément de la photo : cuisine, planche à roulette... et le chat Almond !)
MDLP : Quel est votre modèle économique ?
XL : La commercialisation d’autres logiciels nous apportera de l’argent. Polarr Photo Editor restera gratuit pour l’éternité.
MDLP : La conversion des fichiers Raw repose-t-elle sur DCRaw, sur des algorithmes propriétaires… ou les deux ?
XL : Les deux !
MDLP : Certaines fonctions de Polarr Photo Editor 1 ont disparu : réglages du masque flou, des corrections optiques et des aberrations chromatiques. Pour quelle raison ? Focaliser les bêtas sur des outils spécifiques, puis tout regrouper dans une version finale ?
XL : Certains sont absents parce que nous continuons à travailler dessus, mais ils réapparaitront à mesure que le temps passe.
MDLP : Comment s’effectuent les traitements ?
XL : C’est un mode hybride mêlant traitements locaux et distants.

NDLR : des questions plus précises ont été posées, mais les réponses n’ont pas été fournies, l’éditeur arguant d’une certaine confidentialité sur certaines sujets techniques et sur la politique à venir en matière de développement.

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