Canon renouvelle le haut du panier de sa gamme PowerShot en lançant deux modèles simultanément. Les G5 X Mark II et G7 X Mark III adoptent un design très proche et le même capteur, un Cmos empilé. Ils diffèrent néanmoins sur deux points importants : la visée et l’optique. À noter, ils ne remplacent pas leurs aînés, mais enrichissent le catalogue.
Depuis janvier 2017 et la sortie du G9 Mark II, nous n’avions pas vu l’ombre d’un PowerShot G à capteur 1 pouce. À l’automne, la même année, Canon dévoilait un G1 X Mark III doté d’un capteur APS-C, prenant place au sommet de la gamme, au-dessus des G5 X et G7 X Mark II. Ces derniers restent au catalogue, malgré l’avènement des G5 X Mark II et G7 X Mark III. Deux boîtiers compacts au design similaire, taillés pour ferrailler avec les Sony RX100…
Avec les TZ signés Panasonic, les RX100 font figure de compacts experts incontournables. Canon en a tenu compte au moment de concevoir le G5 X Mark II : le design rompt totalement avec le premier G5 X, pour se rapprocher du de la série G7 X, en adoptant un gabarit « de poche ».
Il a donc fallu sacrifier la griffe flash, pour loger, en interne, un viseur Oled extractible – la même dalle qui figure sur les deux précédents modèles de la série ainsi que sur le G5 X. En revanche, le G5 X Mark II se voit pourvu d’un nouveau 24-120 mm f/1,8-2,8 en équivalent 24 x 36, stabilisé, comme son homologue.
Une plage de focales qui devrait accroître la polyvalence, d’autant que la distance minimale de mise au point, en mode Macro, s’établit à 5 cm au grand-angle, et seulement 20 cm en position télé. Sur le G7 X Mark III, elle sera respectivement de 5 et 40 cm. Les deux optiques bénéficient de la stabilisation IS, pour un gain revendiqué de quatre vitesses, d’après Canon.
Outre ces différences, les deux boîtiers partagent de nombreux points communs. À commencer par le capteur Stacked Cmos de 1 pouce et 20 Mpxl. Une technologie apparue sur ce type de capteur il y a quatre ans, avec les RX10 II et RX100 IV. En quoi consistent ces Cmos dits « empilés » ? Contrairement à ce que l’on constate sur les capteurs BSI, les pistes électriques ne sont plus gravées autour de la photodiode, mais en dessous, ce qui signifie que la surface de ces dernières est augmentée, d’où un meilleur rendement en hauts Iso. La plage s’étend par défaut de 125 à 12 800 Iso sur les G5 X Mark II et G7 X Mark III et peut culminer à 25 600 Iso.
Par ailleurs, une puce de mémoire vive intégrée au capteur accélère le traitement des données. La cadence des deux PowerShot atteint ainsi les valeurs folles de 30 im/s, en Raw sur quelque 70 vues ; et 20 im/s, sur quelque 89 photos. Dans ces deux cas, l’autofocus et l’exposition sont effectués uniquement sur la première vue. En Ai Servo (AF continu), le mode Rafale passe à 8 im/s et engrangerait 320 Jpeg, d’après Canon.
La conjugaison du capteur Stacked Cmos et du processeur Digic ouvre les portes de la vidéo 4K UHD à 25 im/s sur les deux appareils, sans le moindre recadrage en largeur : rappelons que sur les EOS, reflex et hybrides, il faut composer avec un coefficient 1,74x dans ces conditions. En 1080p, on accède à une cadence de 100 im/s. Sur le G7 X Mark III, plus orienté vidéo, il sera possible de brancher un micro via la prise 3,5 mm, absente sur le G5 X Mark II. Et de diffuser des vidéos en streaming sur YouTube.
En plus du chargeur, fourni, on pourra recharger l’accu NB-13L, hélas reconduit, qui n’autorise qu’environ 180 vues, selon les normes CIPA, avec l’EVF sur le G5 X Mark II (240 vues sans) via un câble USB-C. Un accessoire optionnel permettra un chargement plus rapide. WiFi et Bluetooth sont de la partie. En mode Lecture, on pourra développer les fichiers Raw, et appliquer différents Styles d’images. Comme sur les EOS. À noter, une fonction de panorama par balayage, horizontal et vertical, investit les menus.
Le G7 X Mark III sera proposé à 779 €, tandis que le G5 X Mark II coûtera 929 €. Commercialisation prévue fin juillet.
L’annonce de nouveaux appareils PowerShot n’est jamais anecdotique, tant cette saga est devenue mythique, à l’ère numérique. Malgré quelques déceptions, depuis la sortie du vénérable G12, qui fait office de référence en matière d’ergonomie, au sein de la rédaction. Canon a revu sa copie, le G5 X Mark II lorgnant clairement du côté des Sony RX100. Fini le sympathique design vintage du premier G5 X. La recherche de compacité aboutit à une apparence proche de la série G7 X, qui a mûri depuis deux générations, pour aboutir à un modèle plus orienté vers la vidéo. Deux appareils esthétiquement très proches, donc, pourvus d’un capteur éprouvé depuis plusieurs générations, sur les compacts experts et briges Sony – ainsi que l’A9 – et d’optiques polyvalentes.
Surtout celle du G5 X Mark II, équivalent à un 24-120 mm f/1,8-2,8, très séduisante sur le papier. Il nous tarde de jauger le rendement de l’autofocus et la qualité d’image de ces PowerShot, proposés à des tarifs certes élevés, mais qui demeurent inférieurs aux RX100 Sony équivalents. Lors de la conférence de presse, Canon nous a indiqué qu’un kit avec un accu NB-13L supplémentaire serait à l’étude, ce qui irait dans le bon sens, son acquisition étant à nos yeux indispensable. Même s’il est désormais possible de le recharger au sein du boîtier.
Finalement, comme les EOS R sur le segment hybride plein format, ces deux PowerShot G semblent arriver un peu tard, avec des attributs déjà vus chez Sony depuis quatre ans. Attendons tout de même de les juger sur pièce, car le savoir-faire de Canon en matière de compacts experts n’est plus à démontrer. Le tarif, inférieur par rapport à Sony, l’ergonomie des menus et la polyvalence des zooms pourraient ainsi trouver leur public, à condition que les performances soient au rendez-vous.