Par la pertinence de ses conseils, bien sûr, mise en valeur par son expérience sur le terrain, mais surtout grâce à son approche profondément humaine de la photo. « Du fond d’un bazar poussiéreux, ce marchand avait posé en moi les bases de mon métier de photographe : avoir un prétexte pour échanger avec les autres. » Olivier Föllmi se souvient de son premier voyage en tant que photographe, en Afghanistan, à l’âge de 17 ans.

Une destination qui en appelle bien d’autres par la suite, sur tous les continents du globe, avec un penchant pour l’Asie et l’Himalaya, où il passe vingt ans de sa vie et adopte quatre enfants, avec sa femme Danielle. Le chapitre Mes plus belle histoires photographiques s’arrête sur un passage émouvant. Une famille du Zanskar confie à Olivier et à sa femme la garde de leurs deux enfants, Motup et Diskit, afin qu’ils reçoivent une éducation scolaire. Les sentiers de l’école se dessinent après quatorze jours de marche sur un lac gelé. Le foisonnement d’anecdotes, tout aussi passionnantes les unes que les autres, n’enraye pas la démarche didactique de l’auteur. Il traite ainsi de la difficulté de marier vie professionnelle et familiale, en soulignant que cet aspect est encore plus vrai pour les femmes, si elles viennent à mettre un enfant au monde. De la magie des endroits parcourus, des rencontres effectuées. De sa magie : il ne se sépare jamais de son bâton noir. Quelques tours joués à des enfants lui permettent de se faire accepter dans un nouvel environnement, une étape essentielle avant toute prise de vue. Le photographe rend hommage à ses assistants, disponibles dans toutes les contrées du monde.

Au bout, peu d’argent, mais une autre richesse, bien plus gratifiante. Conseils d’un photographe voyageur est un guide autobiographique bourré d’astuces, dont le format a été pensé… pour le voyage.

 Conseils d’un photographe voyageur
 Éditions de la Martinière
 128 pages
 19 €