Nous avions déjà eu un avant-goût du successeur du GR II lors de la Photokina. Le GR III est enfin officialisé, et nous avons pu le prendre en main le temps d’un après-midi, en marge de la conférence de presse, au siège de la marque, à Londres.
Il s’agit du douzième GR, depuis la création de cette lignée de compacts experts, en 1996. Le troisième doté d’un capteur APS-C. Père du concept, Tomohiro Noguchi, souligne, pendant la conférence de presse, au siège londonien de Ricoh Imaging, que les dimensions (109,4 x 61,9 x 33,2 mm / 257 g) ont été réduites par rapport à celles du GR II, et font écho à celles du GR Digital IV… qui était pourvu, lui, d’un capteur de seulement 1/1,7 pouces ! En mettant côte côte les GR II et GR III, on constate en effet une compacité accrue sur ce dernier. Principale victime de cette cure, le flash intégré, qui disparaît sur le GR III, alors qu’il était présent sur les deux premiers GR APS-C (il servait même de flash maître dans une configuration sans fil sur le GR II). La prise micro HDMI tire également sa révérence. Seul port disponible, une fiche USB 3, par où passe la recharge du boîtier : il ne sera hélas pas possible de photographier quand il sera branché.
En regardant les deux boîtiers de dos, on constate de nombreuses différences. Exit le levier pour basculer entre les modes AEL/AFL et C-AF, ou encore les touches +/- pour agir sur la correction d’exposition. L’ergonomie du GR III se veut plus épurée. Une roue codeuse apparaît autour du pad, ainsi qu’une touche Fn paramétrable à proximité. La correction d’exposition en désormais accessible en actionnant la bague supérieure vers la gauche ou la droite. En pressant celle-ci, les cinq fonctions du mode « Adj » surgissent, comme sur le GR II. On peut les définir dans le menu C. Les habitués des GR trouveront rapidement leurs marques.
On pourra, par exemple, accéder au fameux mode Snap, en indiquant une distance de prédilection ; ainsi que le type de mise au point (AF sélectif, Auto, AF précis, AF de suivi, AFC ou MF) ; ou encore les filtres (dix sont proposés) ; le mode de mesure de l’exposition ou le format d’image : 3/2 ou 1/1. Par contre, on ne peut opter pour la fonction « Rogner », dans ces raccourcis. On peut en revanche l’attribuer à la touche Fn, ou au bouton « Vidéo », sur la tranche gauche de l’appareil. On peut alors photographier avec un équivalent 35 mm (la définition est alors de 15 Mpxl) ; ou 50 mm (7 Mpxl).
Sur le dessus de l’appareil, peu de choses ont changé. Il faut toujours presser le bouton pour actionner le barillet de réglages. Sur celui-ci, on note la disparition du mode « vert », ainsi que du mode vidéo (relégué sur la tranche comme évoqué plus haut).
Le mode TAV disparaît aussi. Restent uniquement les modes PASM et utilisateurs (U1, U2, U3). Ricoh, selon les dires de son concepteurs, souhaite garder une approche minimaliste, et ne pas jouer dans la surenchère fonctionnelle.
Pourtant, en plongeant dans les menus, dont l’interface a été totalement revue, on constate toujours une grande richesse fonctionnelle. Et de nouvelles fonctions, par rapport au GR II, détaillées ci-dessous :
On retrouve bien sûr quelques attributs emblématiques :
Pour ce qui est des caractéristiques, nous les avions déjà détaillées ici, dans les grandes lignes. Elles sont désormais complètes. On trouve donc un capteur Cmos APS-C de 24 Mpxl, sans filtre passe-bas (fonction de simulation de filtre anti aliasing proposée dans les menus), avec la possibilité de monter jusqu’à 102 400 Iso ; comme sur un certain Pentax K-70. Une stabilisation intégrée sur trois axes (gain de quatre vitesses revendiqué par Ricoh). Et une fonction de nettoyage du capteur par vibrations ultrasoniques (DR II), déjà vue sur les reflex Pentax. Un autofocus à détection de phase et de contraste.
Et une optique, toujours équivalent à un 28 mm f/2,8 en 24 x 36, dont la conception a été améliorée, avec le renvoi d’un verre à forte réfraction et à faible dispersion, ainsi qu’une lentille en verre moulé. Le diaphragme comporte neuf lamelles. En mode Macro, on la distance minimale de mise au point est de seulement 6 cm.
Enfin, le temps de mise en route du boîtier est plus rapide (0,8 secondes, donnée fournie par Ricoh). Le nouveau processeur GR Engine 6 joue un rôle clé dans l’amélioration des performances. L’écran LCD de 3 pouces et 1,04 Mots n’est toujours pas inclinable, mais il est possible de faire le point par ce biais. Le GR III dispose d’une mémoire interne de 2 Go, ce qui pourra toujours dépanner (on peut engranger une trentaine de Raw, toujours au format DNG).
Divers accessoires seront proposés, exactement comme pour les deux premiers GR : le convertisseur GW-4, conçu pour le GR III, pour obtenir un équivalent 21 mm en 24 x 36 ; la gamme de flashs Pentax, ou encore un viseur optique, qui prend place sur la griffe porte-accessoire. Des bagues et caches de griffe porte-flash ainsi que des étuis seront commercialisés en même temps que le boîtier. La disponibilité est annoncée pour fin mars, au prix de 899 €.
Crédits photos : Benjamin Favier
Les Ricoh GR sont des compacts experts singuliers. Pas de surenchère au niveau des caractéristiques. Pas de fioriture esthétique. Ces boîtiers conçus pour accompagner le photographe au quotidien jouent la carte de la sobriété et de la discrétion. Se dire que l’on embarque un capteur APS-C dans la poche a quelque chose de jouissif. Le GR III perpétue cette tradition, et comporte quelques évolutions bienvenues. La stabilisation est une excellente chose, même avec une focale grand-angle. Le fait de pouvoir photographier à 102 400 Iso en dit long sur la confiance de Ricoh au niveau du capteur de 24 Mpxl. Le format DNG permet de traiter ses fichiers bruts sans arrière-pensée, avec n’importe quel dématriceur. Dans la rue, on se délecte du mode Snap, et de la discrétion procurée par le GR III. Le LCD tactile se révèle très utile pour faire la mise au point du bout des doigts. L’autofocus est en progrès par rapport au GR II. Sans toutefois être aussi tranchant que sur des appareils hybrides vendus au même prix. Filtre ND, intervallomètre, surimpression… Le GR III ne déroge pas à la règle et offre pléthore de fonctions.
Est-ce à dire que le tableau est idyllique ? Nous regrettons le retrait du flash, dans le sens où il rendait de précieux services en mode « fill-in » notamment. Dans les faits, l’apport de la stabilisation et les performances, censées être bien meilleures, en hauts Iso, devraient pourtant pallier à cette absence.
Jouer la carte du minimalisme, pourquoi pas ! Mais quand on voit ce qu’est parvenu à faire Sony sur ses compacts RX100, on se demande pourquoi Ricoh n’a pas prévu un écran inclinable (sans parler de viseur extractible…). Reste que le ravalement de façade dont les menus ont fait l’objet, l’interface plus épurée au dos du boîtier, enfoncent le clou du concept GR, qui repose avant tout sur une approche minimaliste. La mise sous tension plus rapide, et l’autofocus, plus tranchant que celui du GR II, contribuent au plaisir que l’on éprouve avec ce boîtier.
Attention toutefois. Lors de nos essais, nous avons du changer d’accu après avoir effectué quelque 140 vues, et ce, sans faire de vidéo. Nous attendrons de mettre la main sur une version commercialisée pour nous prononcer. Mais il se pourrait bien qu’il faille prévoir d’emblée l’achat d’un second accu, en plus du boîtier. Nos premières sensations sont bonnes avec le boîtier. Rendez-vous dans notre prochain numéro pour un test complet.
Capteur : Cmos, APS-C, 23,5 x 15,6 cm, 24,3 Mpxl sans filtre passe-bas
Sensibilité : 100 - 102 400 Iso
Objectif : éq. 28 mm f/2,8, macro à 6 cm (six éléments, dont deux asphériques, en quatre groupes), diaphragme à 9 lamelles
Protection : NC
Stabilisation : Stabilisation par déplacement du capteur sur trois axes
Définitions et formats : 6000 x 4000 pixels (3/2) ; 4000 x 4000 pixels (1/1)
Format de fichier : Jpeg, Raw (DNG sur 14 bits), MP4
Vidéo : Full HD 1080p, 24, 25 ou 50 im/s, son stéréo
Balance des blancs : Auto, Multi-P AUTO, Extérieur, Ombre, Nuageux, Incandescent 1, Incandescent 2, Lumière du jour, Blanc Neutre, Blanc froid, Blanc chaud, Manuel, Détails, Fonction Bracketing balance des blancs, Tungstène, CTE, température couleur
Exposition : TTL multizone, pondérée centrale, spot ; correction sur ± 4 EV, bracketing sur ± 2 EV
Obturateur : 1/4 000 s (1/2500s à f/2,8) - 30 s, B, T
Autofocus : AF hybride à détection de phase et de contraste
Rafale : NC
Écran : LCD 3" tactile, 1,04 Mpts
Viseur : -
Flash : -
Modes de prise de vue : P, Av, Tv, M, vidéo, 3 modes perso
Fonctions diverses : Mode Snap, time-lapse, filtre ND 2 (Auto, On, Off), Recadrage 35 ou 50 mm
Wi-Fi/Bluetooth : Transfert de fichiers et contrôle à distance
Connexions : USB Type C, griffe flash
Stockage : SD/SDHC/SDXC (compatible UHS-I)
Alimentation : Batterie Lithium-Ion DB-110, autonomie : environ 200 images
Dimensions / poids : 109,4 x 61,9 x 33,2 mm / 257 g (avec SD et accu)