On a rarement vu un éditeur dévoiler au compte-goutte, depuis l’été dernier, quelques aspects de la future version de Luminar. Qui est maintenant arrivée avec une forte dose d’intelligence artificielle à la clé et un important remodelage ergonomique de la section relative aux traitements de l’image.
Pour parler intendance, sachez que le logiciel est francisé et qu’il tourne sous macOS et sous Windows. En version autonome ou en tant que plug-in pour Photoshop, Photoshop Elements, Lightroom Classic CC, plus, sous macOS uniquement Aperture et Photos. En matière de système d’exploitation, il faut au moins macOS 10.12 ou Windows 7 (64 bits). Question prix, il n’y a pas d’abonnement, juste une licence universelle pour deux ordinateurs. Skylum propose en ce moment le logiciel pour 89 €. Espérons que le prix reste le même au fil du temps, car autrement c’est 138 €, la différence correspondant au prix d’un pack de rendus prédéfinis offert « gratuitement »… ce qui commercialement n’est pas très heureux, car ce pack n’a rien d’indispensable. Sinon, c’est 74 € en tarif de mise à jour.
En ce moment, jusqu’au 2 décembre, Skylum propose le logiciel pour 79 € avec deux bonus, pour 99 € avec 4 bonus et pour 129 € avec tous les bonus qui sont des utilitaires, des livres et des packs de rendus prédéfinis. Vous en trouvez la teneur ici.
La version 4 s’articule principalement autour d’une interface remodelée de la section de traitement des photos et de l’ingérence massive de l’intelligence artificielle. La section Édition a vu son ergonomie fortement bousculée. Tant mieux, car trouver les bons outils relevait du jeu de piste dans la version antérieure, faute d’avoir structuré l’affichage des palettes en fonction des outils les plus souvent employés. Il y a encore du travail à faire, car la répartition via quatre pictogrammes (Essentiel, Créatif, Portrait, Pro), sans parler de quelques problèmes de traduction, ne suffit toujours pas à proposer une approche et un regroupement logiques des commandes. L’interface est aussi plus aérée, avec des polices agrandies.
L’intelligence artificielle, déjà présente via AI Accent, pour corriger la tonalité et les couleurs, est prolongée ici par une fonction qui laisse bouche bée par son immédiateté, son automatisme et la qualité du masquage sous-jacent. Remplacement de ciel IA, qui substitue un nouveau ciel à celui de la photo – avec des nuages ou des étoiles, une ambiance de coucher de soleil, etc. – faisant fi des structures complexes comme le feuillage. Reste que ce que l’on souhaite souvent n’est pas de remplacer le ciel, mais de le corriger et là, Luminar 4 ne met pas le masque qui distingue le ciel des autres éléments à disposition. La fonction est réellement impressionnante, d’autant qu’elle s’accompagne d’une modification de la colorimétrie et de l’intensité lumineuse du reste de l’image, pour la rendre en accord avec le nouveau ciel. Et vous pouvez en ajuster la netteté, pour créer un effet de profondeur de champ si la fonction s’applique à un portrait. Dernier point, il est facile de détourner la fonction de son but originel, ce que je vous montre ci-dessous.
Autre nouveauté, Structure IA répond à une autre problématique : modifier l’accentuation, faire ressortir les petits détails, sans pour autant toucher aux visages éventuels de la scène dont la peau ne mérite pas une amplification des détails fins. Une sorte de netteté adaptative que Luminar applique après avoir opéré une détection des composants essentiels, comme le ciel, les personnes ou encore le paysage.
Un autre compartiment concerne les visages, avec AI Amélioration de la peau, à la dénomination auto-explicative qui assure un lissage dont la progressivité est assurée par une réglette, pour supprimer les défauts, pas totalement au profit du naturel. Des ajustements plus fins sont opérés par Amélioration de portrait, avec des réglages différentiés, le logiciel opérant un masquage interne des yeux, des lèvres, des dents, du contour du visage, sans possibilité de les visualiser et de les ajuster comme le fait Portrait Pro d’Anthropics. Ce qui conduit parfois à des débordements, par exemple le rouge des lèvres qui affecte aussi les dents.
Voilà les modifications principales, auxquelles il faudrait ajouter un réglage du contraste adaptatif, plus respectueux des couleurs et moins « rentre dedans » que le réglage habituel. En revanche, il n’y a pas d’évolution pour ce qui touche au visionnage et au catalogage, qui restent incomplets. Par exemple, les mots-clés ne sont pas traités. L’éditeur propose ici une feuille de route montrant certaines des évolutions envisagées, en réalité celles de la version précédente, Luminar 3 qui est maintenue. Avec la gestion des IPTC de base (saisie et recherche) que l’on imagine sans risque intégrer la version 4 courant 2020. Nous vous en dirons plus dans le test du logiciel prévu dans le supplément Workflow, intégré dans MDLP n° 123, prévu pour début février. Pour vous faire une idée, une version d’essai est disponible sur le site consacré à Luminar 4, lui aussi francisé.