Depuis la pré-annonce de LuminarAI début septembre, Skylum, l’éditeur, n’a eu de cesse d’en dévoiler au compte-gouttes les dessous. Mais le jour J est arrivé, celui du lancement officiel d’un logiciel qui met en avant l’intelligence artificielle, sans pour autant priver le photographe des réglages auxquels il est habitué.
La communication de SkyLum sur son logiciel peut être trompeuse. En mettant en avant des Modèles et l’intelligence artificielle, le photographe peu enclin à confier ses photos à des automatismes et des rendus préformatés pourrait s’en détourner, alors qu’il est facile de ne travailler qu’en manuel, dans un contexte non destructif. Ce serait d’ailleurs dommage, car ce que propose Luminar permet de gagner du temps. Nous vous en dirons bien plus dans un banc d’essai à paraître au premier trimestre 2021 dans le supplément Workflow du Monde de la photo.
Sachez toutefois qu’après analyse de l’image en termes de contenus et de problèmes techniques, le logiciel propose des modes de rendus prédéfinis, vous pouvez en choisir d’autre et aller à l’encontre de cette préconisation et appliquer le rendu avec un degré d’intensité personnalisable. Voire basculer directement vers les réglages.
Ensuite, cinq pictogrammes amènent les compartiments fonctionnels de la retouche, certains faisant appel aux techniques d’IA du logiciel. Outils de base ventile sur les corrections les plus courantes, Créatif joue surtout sur des rendus atmosphériques, les interventions sur le ciel, le virage, l’ajout du grain ou de rayons lumineux. Portrait sert à corriger les visages et Pro présente des retouches plus fines, mais avec des absences, comme les courbes ou les modes TSL. On y trouve toutefois la réduction du bruit, le tampon de duplication ou encore le pinceau de densité.
Le dernier pictogramme offre des réglages locaux. Clairement, le logiciel ne vise pas l’occupation des plates-bandes d’un Capture One Pro. Ni d’un Lightroom Classic CC ou d’un ACDSee Photo Studio, car les outils de visionnage et de catalogage sont minimalistes : on peut opérer des regroupements en albums, mais pas d’affectation d’étoiles ni de mots-clés. D’ailleurs Skylum ne revendique pas une telle parenté et pour ceux qui ont besoin de solides fondations organisationnelles, employer LuminarAI comme plug-in de Lightroom Classic CC est la solution. Il présente le profil d’un logiciel simple, avec beaucoup de technologies sous-jacentes, pour que le photographe puisse rapidement améliorer une photo sans avoir à opérer des retouches locales pour agir sur un ciel, un visage, une ambiance. Des mises à jour sont déjà annoncées, comme Ciel AI 2 pour que le remplacement du ciel crée aussi des reflets si un plan d’eau est présent dans l’image, et Bokeh AI pour simuler un flou d’arrière-plan.
Le logiciel est venu 79 € ou 99 €, pour une ou deux installations (74 € ou 89 € en mise à jour depuis une version antérieure de Luminar ou d’Aurora HDR. Francisé, il tourne sous macOS 10.13.6 ou supérieur, et sous Windows 10 uniquement (Win 7 et Win 8.1 ne sont pas compatibles). Il prend la forme d’un logiciel autonome ou d’un plug-in pour Photoshop dès la version CS5, Lightroom Classic à partir de la version 6 et Photos pour macOS. Attention, alors que Luminar 4 acceptait les plug-ins tiers, ce ne sera plus le cas de Luminar AI.