Sony revendique pour son nouveau 600 mm un record de légéreté, soit une masse de 3 040 grammes, Canon est battu de…10 grammes. En fait le vrai gain de poids s’apprécie une fos l’objectif monté sur un boîtier, alors que les produits concurrents dédiés au sport sont généralement utlisés avec un reflex « pro monobloc » pas loin de 50% plus lourd que l’α9 doté de sa poignée.
Le G Master 600 mm f/4 est la seconde longue focale fixe commercialisée par Sony dans cette gamme résolument pro, après le 400 mm dévoilé en juin 2018. Il est d’entrée présenté comme une solution globale en très longue focale, puisque couplé avec les multiplicateurs de focale il offre aussi un cadrage de 840 mm à f/5,6 et de 1 200 mm à f/8.
Il découle de la même conception technique que le 400 mm, avec une construction en magnésium et une formule optique très regroupée sur l’arrière afin de ramener le centre de gravité au plus près du boîtier, lequel apparaît quand même bien petit par rapport au gabarit de l’objectif. L’autofocus est assuré par deux moteurs linéaires très rapides qui agissent sans contact mécanique, la reprise de point manuelle se fait par action directe de la bague de mise au point sans débrayage préalable.
Le stabilisateur intégré comporte trois modes (normal, panoramiques, et sports dynamiques) et les possesseurs du 400 mm remarqueront que le tableau des commandes est strictement identique entre les deux longues focales. Le support de pied comporte trois pas de vis, dont un de diamètre 3/8 de pouce, ce qui est sécurisant quand un utilise un monopode utilisant ce diamètre de serrage. La formule optique comporte 24 éléments en 18 groupes, dont une très large lentille asphérique XA (extrême asphérique) dont l’état de surface présente des irrégularités de 0,01 µm seulement pour améliorer le bokeh.
Outre un verre à très faible dispersion l’optique intègre trois lentilles en fluorite et un filtre neutre inséré à l’arrière du fût, on peut lui substituer un filtre assombrissant ND notamment pour les filés à basse vitesse pratiqués en sport mécanique, pour ce type d’usage fermer trop le diaphragme diminue l’effet de bokeh souhaité par le photographe. L’objectif est bien entendu entièrement protégé contre les intempéries, il dispose d’un pare-soleil en fibre de carbone et sa frontale est traitée par un revêtement fluorine pour éliminer les gouttes de pluies résiduelles.
Sony a organisé une prise en main d’objectifs de pré-série autour d’un terrain de polo, ce sport présentant des mouvements assez rapides avec des changements de direction parfois brusques a permis de vérifier la réactivité de l’autofocus à la cadence de 20 images par seconde proposée par l’α9. Une fois la cible acquise en début de séquence le suivi est généralement excellent, que le sujet s’approche du photographe ou qu’il s’en éloigne.
Sur presque 2 000 vues du match de polo on compte seulement 47 images floues, le plus souvent pour quelques dixièmes de seconde en début de séquence. Le suivi autofocus a été très efficace que les chevaux viennent de face, soient de profil ou s’éloignent sans que la visée ne soit gênée par du lag.
Reste que pour une pleine efficacité à cette cadence, qui ne sera pas toujours indispensable pour traduire des actions rapides, il est impératif d’utiliser des cartes mémoires très rapides afin d’éviter tout essoufflement du buffer, une SD SF G Tough par exemple, qui offre une vitesse de 299 Mbits/s en écriture… certes elle est chère, mais par rapport à un ensemble de prises de vues proche de 20 k€ faut-il lésiner sur ce point ?
Il sera sera commercialisé au mois de septembre 2019 à un tarif proche de 14 000 €.
Le site de Sony
https://www.sony.fr/electronics/objectifs/t/camera-lenses