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Sony RX100 IV et RX10 II : 4K et capteur empilé

Materiel
12/06/2015 | Franck Mée

Sony annonce le renouvellement de son compact et de son bridge experts. Comme pour l’α7R II, les nouveautés sont principalement cachées à l’intérieur : le capteur n’est plus un « simple » BSI Cmos, mais un « stacked Cmos », technologie jusqu’ici réservée aux petits capteurs de smartphones.

Avec le RX100, premier du nom, Sony avait frappé fort : un compact très compact, une bonne ergonomie, et un capteur de 8,8x13,2 mm (alias « format 1" ») qui lui offrait une qualité d’image supérieure aux autres compacts experts, limités à des imageurs de 6,6x8,8 mm (format 2/3"). La deuxième génération avait adopté un nouveau capteur : de définition identique, il adoptait la technologie BSI Cmos et gagnait nettement en sensibilité.

Mais après le RX100 III, Sony avait vu arriver la concurrence, d’abord sous la forme du Canon G7 X, puis avec le Panasonic LX100. Chacun avait des avantages et des inconvénients, mais Sony n’était plus seul à faire des compacts à grand capteur. Le même phénomène s’était produit avec le RX10, bridge disposant du même capteur : Panasonic avait suivi le mouvement avec le FZ1000, certes moins lumineux, mais doté d’un zoom plus long et qui marqua une étape dans la démocratisation de la vidéo 4K. Idéalement, Sony avait donc besoin d’une nouvelle avancée technologique pour reprendre la main sur ces marchés.

Après le BSI…

C’est chose faite avec le RX100 IV et le RX10 II, annoncés discrètement hier. Le compact RX100 IV reprend le boîtier et l’optique du RX100 III, à quelques détails près (les deux modes Auto ont fusionné et un mode HFR est apparu) ; de même, le bridge RX10 II est extérieurement identique au RX10. Faute de temps pour préparer ces actualités (Sony ne nous a pas informés de ces lancements), nous vous renvoyons donc aux présentations de ces modèles, ainsi qu’aux tests publiés dans MDLP n°68 et 62 respectivement.

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Schéma de structure du capteur : 1- zone de capture ; 2 - circuit de lecture ; 3 - mémoire tampon.

Leur grande nouveauté, c’est une nouvelle fois une évolution de la technologie de capteurs. Si taille et définition sont conservées, le nouveau capteur est de type Cmos empilé (« Stacked Cmos » en anglais, « Exmor RS » dans la terminologie Sony). Ce type de capteur est une évolution du BSI Cmos dans laquelle les pistes électriques ne sont plus gravées autour de la photodiode, mais carrément en dessous : la surface de la photodiode est donc augmentée, donc sa sensibilité à la lumière, sans modifier la densité du capteur.

Cette technologie n’est pas neuve : elle est apparue il y a déjà près de trois ans, sur des capteurs de smartphones – dont les photosites minuscules profitent du moindre accroissement de la surface réellement sensible. Elle est assez courante sur ce type de produits et a participé à la domination de la marque sur le marché des capteurs pour mobiles, bien qu’OmniVision ait rapidement développé sa propre technologie de Cmos empilé (utilisée par exemple sur son capteur à 1 micron).

Mais plus encore que le BSI Cmos, le Cmos empilé semblait réservé aux capteurs les plus petits : le plus grand capteur utilisant cette technologie était à notre connaissance le Sony IMX220, qui entassait près de 21 Mpxl sur un format 1/2,3". Passer directement au 1" sans l’étape du 2/3", cela veut dire quadrupler d’un coup la surface des capteurs !

Il conviendra bien entendu de juger sur pièces, mais le comportement en haute sensibilité des derniers smartphones augure du meilleur : si le Cmos empilé est aussi bon en version 1" qu’en version miniature, c’est prometteur.

Mémoire intégrée

Sony ne s’est pas arrêté là : ce capteur a, en outre, une puce de mémoire vive dynamique (Dram) intégrée. Ce tampon permet d’accélérer la lecture des données : non seulement les RX100 IV et RX10 II filment en 4K UHD (chose déjà possible sur le précédent capteur, comme en atteste le Panasonic FZ1000), mais ils proposent un mode HFR pour filmer en Full HD jusqu’à 250 im/s, voire jusqu’à 1000 im/s en 800x270 pxl. Casio (qui propose cette cadence depuis des années, mais en 224x64 pxl seulement) et Nikon (1200 im/s en 416x144 pxl sur le 1 V3) sont largement battus.

Ce tampon de lecture permet également une synchronisation extrêmement rapide de l’obturateur électronique : non seulement celui-ci monte au 1/32 000s, mais le décalage entre haut et bas de l’image serait négligeable et éliminerait le rolling shutter, sans nécessiter la complexité supplémentaire d’un véritable obturateur global (comme le Sony Pregius annoncé en 2014). Le mode rafale en profite également, avec 16 im/s sur le RX100 IV et 14 im/s sur le RX10 II « pour une longue période » – autant d’affirmations que nous sommes curieux de vérifier.

Comme pour l’Alpha 7R II, Sony fait payer cher l’innovation technologique : le RX100 IV est annoncé à 1150 € (ou 1000 $…) et le RX10 II grimpe à 1600 € (1300 $), à comparer aux 849 € du RX100 III et aux 999 € du RX10.

- Le site de Sony : RX100 IV et RX10 II

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