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Spéculations objectives sur Photoshop CS5

08/10/2009 | LAURENT KATZ

08/10/2009 – Si la sortie d’un nouvel opus de Photoshop n’est pas à l’ordre du jour, on peut préjuger de l’arrivée de certaines fonctions… décrites dans la zone technologique du site américain, faisant état de la recherche en matière de manipulation d’image.

L’adresse Advanced Technology Lab mérite d’être consultée de temps à autre. Différents articles, émanant de chercheurs d’Adobe et d’universités américaines, développent des investigations en computational photography, une branche informatique de la recherche sur l’image qui porte sur des algorithmes servant à améliorer la prise de vue et le traitement des photos. La technologie HDR et l’assemblage de panoramas, la fusion intelligente d’images en dépendent. Justement, on remarque dans la section Technology > Graphics & Imaging > Digital Imaging des articles intéressants. Par exemple sur l’extension de la profondeur de champ, « une fonction fondée sur une recherche détaillée en 2004, dans un article sur le photomontage numérique interactif, sorti dans une publication de l’ACM SIGGRAPH (NDLR : une association américaine, mondialement réputée sur l’imagerie informatique 2D et 3D). ». Un papier très technique qui parle aussi de la manière de fusionner plusieurs images en ne retenant que certaines parties de chacune d’entre elles. Des fonctions qui sont apparues dans les versions récentes de Photoshop et de Photoshop CS4.

Dans la même section, un article a retenu mon attention, PatchMatch, téléchargeable ici. Ses auteurs viennent des universités de Princeton et de Washington, et d’Adobe. Une vidéo, plus accessible mais en anglais, est présentée sur le site Adobe, ici, montrant des modes de retouche pour supprimer ou déplacer des objets, voire reconstituer des parties manquantes par approximation (la « restauration » d’un temple antique est étonnante). On imagine bien que cela puisse figurer parmi les fonctions les plus spectaculaires de la prochaine version de Photoshop.

Cela montre aussi combien la proposition de loi de la députée UMP des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, est parcellaire et circonstancielle. Puisqu’elle propose que seules les « photographies d’images corporelles retouchées », dans un contexte éditorial et publicitaire, soient mentionnées comme ayant fait l’objet d’une modification dans un logiciel de traitement d’images.

Maintenant, si l’on passe du côté de l’Université de Berkeley, avec la collaboration d’Adobe, un autre article montre - DxO gère déjà ce type de distorsion - que l’on peut prendre une photo au grand-angle et corriger les déformations périphériques. Pour obtenir un rendu plus réaliste, préservant mieux le naturel de la scène, notamment parce que les personnes et objets en périphérie sont moins déformés.

D’autres évolutions concernent aussi le traitement des défauts optiques. Comme la correction automatique des aberrations chromatiques dans Camera Raw, déjà présente dans la version actuelle, mais, à ma connaissance, non revendiquée par Adobe. Pour les distraits, j’ai dit « automatique » et non manuelle, ce qui existe déjà !

Pour quels appareils ? Je n’ai pas cherché à le savoir vraiment, mais en tout cas, je l’ai vérifié pour les images sortant d’un Panasonic DMC-G1, et la collaboration entre Panasonic et Adobe sur le sujet m’a été confirmée. On sait que le processeur Venus Engine du DMC-G1 prend les données Raw et mouline les pixels pour améliorer l’image. D’ailleurs les tests optiques sur le zoom 14-45 mm montrent un niveau de qualité qui n’a étonné. Comme ils portaient sur le Jpeg, j’ai pris la même photo en Raw et en Jpeg. Le Jpeg, nickel ! Le Raw ouvert par Silkypix, convertisseur Raw fourni par Panasonic, montre un niveau important d’aberrations, signe que l’optique n’est pas si bonne que cela et que la qualité qui lui est imputée relève des prouesses logicielles. Par curiosité, j’ai ouvert la même photo dans Camera Raw 5.3 (en version bêta à l’époque). Surprise, plus d’aberrations, alors que le convertisseur Raw d’Adobe n’est pas censé corriger cela. D’ici à penser qu’il faut s’attendre à ce qu’un Camera Raw 6 émerge avec ce type de technologie, étendue à d’autres appareils, voire à la distorsion, il n’y a qu’un pas. Attendons de voir s’il sera vraiment franchi par Adobe.


Ouverte dans Silkypix, la photo présente un niveau élevé de franges colorées vertes et magentas, marques de fabrique des redoutées aberrations chromatiques.

Dans Camera Raw 5.3 (version bêta de l’époque), on note que la correction manuelle des aberrations est désactivée. pourtant l’image en est totalement dénuée !

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