« Martin Parr trouve aux quatre coins du monde le bric-à-brac de l’Empire américain », peut-on lire dans la préface de l’ouvrage. Son thème de prédilection : la mondialisation.
Le photographe britannique de l’agence Magnum se délecte de ses effets sur l’espèce humaine. Petite planète, déjà paru en 1995, ressort aujourd’hui, agrémenté de 30 images inédites. Comme pour signaler que le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter. Pamphlet violent, caricature acerbe, cet ouvrage dénonce les méfaits du tourisme de masse et la propagande orchestrée, notamment par les agences de voyage.
Le procédé est simple : « Mes images montrent les gens tels qu’ils sont », déclare l’intéressé. Décalés, provocant, hilarant, parfois cruels, ses clichés sont sans appel. Comme le visage de cet homme, enveloppé dans un sac plastique, devant la splendide Basilique Saint-Marc, à Venise, ou encore cette immense queue de touristes japonais, avides d’embarquer sur les vaporetti, symboles de la cité italienne, qui semblent tout à coup trop petite pour accueillir cette marée humaine. Les mêmes exemples, souvent proches du ridicule, se reproduisent en Egypte, au Japon, en Inde… avec ce constat récurrent : les gens photographiés ont rarement l’air heureux. Plutôt perdus, déboussolés, face à un pays ou une civilisation qui leur échappe. Une œuvre documentaire ultra réaliste.
Petite planète
Éditions Hoëbeke
96 pages
38 €