Trio gagnant pour la Martinière !mercredi 3 septembre 2008, par Benjamin Favier
03/09/2008- La rentrée a des allures de fêtes de fin d’année aux éditions de La Martinière : Hommage à l’Asie d’Olivier Föllmi, Mise en scène de Richard Avedon et Equus de Tim Flach. Excusez du peu !
On est loin de la collection de beaux livres en petit format lancée par les éditions la Martinière. Chacun des ouvrages suivants pèse son poids. Les prix restent cependant raisonnables. L’Asie à l’honneur Hommage à l’Asie est le quatrième volume de la collection Hommage, qui a déjà célébré l’Inde, l’Afrique et l’Amérique Latine. Ce superbe ouvrage marque une sorte de retour aux premiers amours pour Olivier Föllmi, grand photographe voyageur. Il a tout de même passé vingt ans de sa vie en Asie, en Himalaya, et y a adopté quatre enfants.
Cette fois, il se concentre sur l’Asie du Sud-est, avec le Japon et la Chine en guest-stars.En 200 photographies couleurs, Olivier Föllmi nous transporte de la Corée à la Birmanie, en passant par le Japon, la Chine, le Cambodge, le Laos, le Vietnam, l’Indonésie et la Thaïlande. Avec des allers-retour incessants à Bangkok, où il s’est installé pendant huit mois pour ce reportage. En feuilletant ce livre, ne manquez pas les légendes bien fournies, illustrant chaque image, placées à la fin du livre, en page 306. Car en plus d’être un immense photographe, Föllmi est un remarquable conteur. Hommage à l’Asie Crinières de luxe On serait tentés de dire, en voyant cet ouvrage : « Si vous n’aimez pas les chevaux, passez votre chemin ! » En le feuilletant, on s’empresse d’ajouter : « Mais si vous êtes photographe, consultez-le ! » Car si Equus est entièrement dédié aux chevaux, ânes et autres zèbres, grande passion du photographe britannique Tim Flach, le contenu dépasse largement le cadre de la photo animalière.
Ce qui frappe, avant tout, c’est l’audace de Flach en matière de composition. Il faut voir cette crinière blonde de Haflinger faisant écho aux crêtes du Tyrol de l’Est en Autriche. Ou ce gros-plan sur l’estomac rouge de terre d’un Marwari pris au Rajasthan, en Inde. On y voit également des placentas ou fœtus de pur-sang. Tim Flach voue une passion à la science et une partie importante de son œuvre est concentrée sur les rapports entre les humains et les animaux. Un ouvrage surprenant. À découvrir. Equus Objectif Stars Rares sont les artistes populaires du siècle dernier qui n’ont pas posé pour lui. Même Charlie Chaplin, pourtant discret à la ville, et fugitif une partie de sa vie, a joué le jeu. Une rencontre unique pour Richard Avedon : « Ce n’est pas moi qui avais fait la photo. Ce fut l’un de ces moments parfaits où la lumière était bonne, où j’étais là, et où le modèle offrait un cadeau au photographe. Le gendre de cadeau que l’on ne reçoit qu’une seule fois dans sa vie. »
Car le reste du temps, le décideur, le maître de la mise en scène, c’était lui. Il savait surtout choisir le bon moment. Quand Marilyn Monroe, après avoir joué à la séductrice pendant des heures, s’effondre, Avedon est témoin de sa mine déconfite, triste, à mille lieux de l’image véhiculée par les médias. Il prend la photo, avec l’accord de cette dernière, trop las ou fatiguée pour refuser. Peut être le seul « vrai » portrait de cette personnalité sulfureuse au destin tragique.
Un exemple parmi tant d’autres : Sean Penn, Jeanne Moreau (voir photo ci-dessus), Igor, Stravinski, Alfred Hitchcock, Les Beatles… tous apparaissent sous un autre jour. Dans un texte attachant, le réalisateur Mike Nichols, ancien collaborateur d’Avedon, livre une confidence glissée par l’artiste : « On garde toute sa vie l’oreille avec laquelle on est né, mais l’œil ne cesse jamais son apprentissage. » Une manière de voir les choses qui en dit long… Mise en scène (en coffret) Réagir à cet article |
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