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Trois questions à Kares Le Roy

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17/12/2020 | Sandrine Dippa

Pendant de nombreuses années, Kares Le Roy a collaboré à MDLP à travers la rubrique Paroles de Photographes où l’on a pu découvrir son travail, avec force détails. Il vient de lancer Amu Darya, une galerie en ligne sur laquelle on retrouve ses tirages et ses livres, dont Iran Immortel, son dernier ouvrage faisant la part belle aux portraits, aux paysages et aux scènes de vie.

Le Monde de la Photo : Vous venez de lancer Amu Darya, une galerie en ligne sur laquelle il est possible de commander vos tirages, des reproductions ainsi que vos ouvrages. Parlez-nous de cet espace...
Kares Le Roy  : En plus de mon site web qui est une vitrine exhaustive de mon travail avec tout ce que cela comprend en termes de contenu (actualité, histoires, explications, biographie...), je voulais un espace dédié à la vente de mes livres et de mes photographies. Il était important que cette galerie en ligne soit très épurée pour que l’on puisse commander facilement mes œuvres ou une photographie issue d’un de mes trois ouvrages. Pour l’instant, une sélection de 100 photographies en reproduction Fine Art est proposée en trois formats : 30x40, 40x50 et 50x70 cm. Elles sont toutes disponibles en 100 exemplaires non numérotés et non signés. Ce ne sont pas des œuvres originales, leurs prix restent donc accessibles (99, 149 et 199 €). D’ici 2021, en fonction de ce qui se passera, j’ajouterai dans cette galerie les œuvres d’art tirées en trois exemplaires et aux dimensions suivantes : 80x120 et 100x150 cm. Il s’agira de photographies encadrées avec un bois précieux, sous un verre antireflet de type musée. Elles seront toutes numérotées, signées et certifiées, comme il se doit. Toutes les œuvres généralement exposées en galerie ou dans des musées seront alors accessibles sur mon site. Par la suite, je ne m’interdirai pas d’ouvrir la galerie à d’autres artistes ou photographes.

MDLP : Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans ce projet ?
K L : J’ai décidé de créer cette galerie car le monde change et je dois prendre le train en marche. Beaucoup de projets importants étaient prévus en 2020, c’est-à-dire juste après la sortie de mon livre Iran Immortel. Pour les raisons que nous connaissons, tout a été annulé. Dans un premier temps, j’ai essayé de ne pas trop y réfléchir, pensant comme tout monde que la « vie normale » allait reprendre, mais je me suis vite rendu compte que je ne pouvais plus raisonner comme cela. Économiquement, le monde de la culture, du livre, de l’art est en train de s’écrouler et j’entends des chiffres hallucinants qui me font peur pour notre avenir. Depuis le début de la pandémie, surtout lors du premier confinement, plusieurs photographes ou artistes que je connais ont décidé d’arrêter et de changer de métier. En ce qui me concerne, je ne compte pas me reconvertir alors je cherche des solutions jusqu’à ce que, peut-être, des jours meilleurs arrivent. Avec ce projet, j’ai voulu donner à ceux qui souhaitent continuer à lire, à échanger, à observer, à collectionner, un accès à l’art. Pour l’heure, tout est physiquement fermé. Je ne vois donc aucun autre format que celui du web. 

MDLP : Comment votre activité de photographe s’articule-t-elle avec cette fonction ?
K L : Actuellement, la plupart des pays du Moyen-Orient ou d’Asie Centrale où je voyage sont fermés en raison du confinement. J’ai désormais du temps à passer en France pour m’occuper de cette galerie. Pour l’instant, je gère moi-même les envois de mes livres. Picto, le laboratoire avec qui je travaille, s’occupe de l’expédition des photographies imprimées aux clients. Il faut savoir, qu’à la base, que je n’ai jamais été très porté sur « Internet », car mes livres et mes œuvres se vendaient bien en librairie et durant mes expositions. J’ai toujours pensé que chacun devait faire son travail et mes collaborateurs s’occupaient très bien de la partie vente. Une grande partie de l’année, j’étais en déplacement et jusqu’à mars 2020, toute cette organisation me convenait parfaitement. Quand j’ai compris, fin octobre, à l’annonce du deuxième confinement, que j’allais devoir annuler une nouvelle fois une importante exposition à Bordeaux et la tournée de promotion de mon livre, j’ai ressenti une énorme frustration. En discutant avec une amie, j’ai réalisé que j’étais encore au « Moyen-Âge » et qu’il était temps pour moi de vendre en ligne, ce que je refusais de faire jusqu’à maintenant. Mon travail de photographe est, quant à lui, en stand-by. J’attends patiemment l’ouverture des frontières.  

- Karesleroy.com
- Amudarya.com

Crédits photos : Kares Le Roy

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