L’idée a germé dans la tête de Yoann Lemoine, alias Woodkid, avant de prendre forme sur le plateau du Grand Journal de Canal+. Diffusé la semaine dernière lors de l’émission, l’artiste réalisateur, musicien et graphiste, a réalisé un clip en reconstruction 4D à partir de vingt-quatre appareils Nikon D800. Découvrez le making-of de cette prise de vue et le clip de Woodkid.
L’idée de base paraît simple, mais la mise en place l’est moins. Pour permettre la capture d’une prestation en live et sa transformation en postproduction sous différents angles, il fallait disposer de suffisamment d’images réalisées dans des axes donnés pour permettre de recréer des volumes. L’équipe de production a évalué ce besoin à vingt-quatre appareils et a orienté son choix vers des Nikon D800 munis de zooms 24-70 mm f/2,8. Les appareils ont été placés sur un rail circulaire de manière à être équidistants de l’artiste. L’ensemble devait également pouvoir être piloté à distance pour éviter toute erreur ou décalage dus à la manipulation. Alain Xerri, responsable R&D au studio d’effets spéciaux One More, a eu accès au SDK (kit de développement) Nikon pour développer un logiciel permettant le contrôle des paramètres de prise de vue de tous les appareils depuis un simple ordinateur portable.
Une fois l’enregistrement réalisé, le travail de postproduction consistait à reproduire des volumes à partir des différentes vidéos et ainsi « remodeler » la réalité en 3D, pour obtenir au final des données à quatre dimensions — trois spatiales et une temporelle. Le montage final, qui a demandé trois semaines de travail, a été présenté la semaine dernière lors du Grand Journal, sur Canal+, émission présentée par Antoine de Caunes. Sur les images, on peut voir que le résultat n’est pas encore parfait. L’effet est « très craquelé, ça clignote un peu » explique Eddy Richard, superviseur effets spéciaux chez One More. « Ces vibrations, ces changements, c’est ce que recherchait Woodkid » explique-t-il. « Il nous a beaucoup briefé sur le fait d’avoir des bugs, des artefacts de reconstruction 3D, ça donne l’aspect du live ».
Alors si le résultat final n’est pas encore parfait et si des progrès restent à faire, la prestation qui a été diffusée sur Canal+ n’en est pas moins exceptionnelle. Et pour reprendre les mots d’Eddy Richard, ce « pourrait être la télé de demain ».
Le clip sur le site de Canal+