Historiquement, les HTC One faisaient un pari original : réduire la définition pour améliorer la qualité d’image. Avec le One M9, le constructeur fait un brutal demi-tour, passant d’un coup à la plus haute définition disponible et abandonnant les fonctions spécifiques du précédent modèle.
Depuis l’apparition du One « tout court », il y a deux ans, le haut de gamme HTC est très particulier sur le plan photographique. Son capteur photo se contente en effet de 4 Mpxl, ce qui permet d’utiliser des photosites plus grands (2 µm), donc plus sensibles : il sacrifie la possibilité d’agrandissement, secondaire pour des photos surtout publiées en ligne, au profit de la qualité d’image en particulier en basse lumière, essentielle pour des images souvent prises en soirée.
Avec le One M8, l’an passé, la marque ajoutait un deuxième capteur, permettant par analyse de la parallaxe de reconstituer une cartographie du relief de la scène et donc de limiter la profondeur de champ a posteriori, en refaisant au besoin la mise au point sur tout élément net de l’image. Moins sophistiqué qu’un Lytro, mais tout de même appréciable pour qui veut des photos sortant de l’esthétique « smartphone ».
C’est donc la petite surprise du HTC One M9 : exit le capteur « Ultrapixel », place à une module de… 20 Mpxl, pas moins ! La taille des photosites passe ainsi d’un généreux 2 µm à, sans doute, moins de 1,2 µm – l’origine du capteur et sa taille exacte n’ont pas été précisées. L’optique n’est pas améliorée, l’ouverture descendant de f/2 à f/2,2 au passage, et HTC n’a pas non plus jugé utile d’employer un module stabilisé : il paraît donc peu probable que la qualité d’image en basse lumière soit réellement au niveau du précédent modèle.
Exit également le second capteur, et donc la gestion de la profondeur de champ et la retouche de la mise au point. Dommage pour tout ceux qui aimaient donner une allure un peu plus soignée à leurs images.
HTC peut mettre en avant l’amélioration de l’appareil frontal (qui, lui, utilise le capteur de l’an passé : ne fait-on donc que des selfies une fois le soir tombé ?) et la vidéo 4K. Certes, mais cela ne saurait masquer une réalité simple : le One M8 avait un appareil photo particulier, avec des avantages et des inconvénients, mais au moins la qualité de sortir du lot. À l’inverse, son successeur rentre dans le rang et se transforme en photophone ordinaire, avec des fonctions ordinaires et un argumentaire ordinaire à base de mégapixels à l’utilité douteuse.