Comment susciter l’intérêt du public avec un livre de photo animalière ? Non pas que le sujet soit inintéressant. Il compte de nombreux adeptes. Chaque espèce qui peuple le continent africain mérite un livre à elle seule. Mais tant d’ouvrages existent déjà… Reste à offrir un regard singulier. Bruno Calendini (Sauvages, coédition Cacimbo/Le Monde de la photo) et Nick Brandt (L’Afrique au crépuscule, éditions La Martinière) ont montré la voie récemment dans le secteur de l’édition. Laurent Baheux les suit à la trace, en optant lui aussi pour un traitement particulier de ses images.

C’est en noir et blanc qu’il voit la faune africaine. Dans sa préface, le photographe ne cache pas son admiration pour le précurseur en la matière, Peter Beard, auteur de l’indémodable The end of the game : « Son travail a été pour moi source d’inspiration autant que de compréhension. Je tenais ici à lui rendre hommage. » Les images s’avèrent pourtant moins alarmistes que celles du légendaire photographe anglais. Serrés de préférence, les cadrages trahissent l’affection portée par le photographe à ses sujets. Les citations, empruntées aux plus illustres individus, d’Aristote à Montaigne en passant par Léonard de Vinci, se chargent de faire passer le message. La sagesse dont elles sont empreintes souligne un peu plus la nécessité de préserver la nature intacte. Laurent Baheux a d’ailleurs pu compter sur un partenaire de choix, avec WWF-France. Ainsi, un euro sera reversé à l’organisation mondiale de protection de l’environnement pour chaque livre acheté. Un énième signal d’alarme, « Beau et Vital », pour reprendre l’intitulé de l’exposition du photographe.

 Crédits photos : Laurent Baheux

 Note aux lecteurs : sorti en octobre, cet ouvrage n’est parvenu que récemment à la rédaction, d’où cette chronique tardive.

 Terre des lions
 Éditions Altus
 Par Laurent Baheux
 144 pages
 36,90 €