Encore un peu de patience. Le site de Munem Wasif est en construction, comme on peut le lire sur la page d’accueil. En attendant, on peut se consoler sur celui de l’agence VU, dont le photographe bangladais fait partie. On y trouve ses derniers reportages, qui dressent un état des lieux de son pays natal. Munem Wasif a le Bangladesh au cœur, et ça se voit. Ses images noir et blanc montrent les difficultés d’une population vivant dans un dénuement extrême. Car malgré des signes d’améliorations encourageants, le Bangladesh reste l’un des pays les plus pauvres de la planète. Cependant, pas de misérabilisme dans l’œuvre du photographe, comme le souligne Christian Caujolle, fondateur de l’agence VU :

« En photographie, l’approche, ou la représentation, de la souffrance et de l’exclusion sont souvent engluées dans un fatras de bons sentiments, généreux par ailleurs, qui produisent de larmoyants appels à la compassion et des clichés qui finissent par nous lasser et qui, parce qu’ils se répètent, finissent par anesthésier notre capacité à réagir. Wasif est le contraire de cela : il nous interroge et nous mobilise. »

L’année 2008 fut particulièrement fructueuse pour le jeune photographe (Munem est né en 1983). Son nom figure au palmarès du Prix Pictet, ce qui lui a permis de financer un reportage sur la sécheresse qui sévit dans le sud-ouest du Bangladesh. On peut en voir des extraits dans Le Monde 2 daté du 11 avril dernier. En outre, il a remporté le prix international de la photographie engagée F25 de La Fabrica, et surtout, le Prix du jeune reporter de la ville de Perpignan, lors de la dernière édition de Visa pour l’image. La route semble toute tracée pour Munem. Nul doute qu’elle le mènera vers les plus hautes sphères du photojournalisme.

Le site de l’agence VU