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New York vue par Elliott Erwitt en noir et blanc

28/12/2011 | Benjamin Favier

Il existe tant d’ouvrages d’Elliott Erwitt. Celui-ci, qui est une réédition, ne se hisse pas au rang des incontournables. II contient cent trente-quatre photos noir et blanc prises au cœur de la Grande Pomme par le membre de l’agence Magnum. Une ville qu’il a fait sienne, à travers le viseur de son Leica. Une parution dans la lignée des ses travaux sur Paris et Rome, également publiés aux éditions teNeues. On reconnaît le style léger et le ton parfois cocasse de certaines situations, caractéristiques de l’œuvre d’Erwitt. La qualité des images, de l’impression, ou de la mise en page, ne font pas débat. La déception vient du texte d’introduction. Le fait que la prose d’Adam Gopnik soit déclinée en cinq langues (anglais, allemand, italien, espagnol et français) n’a rien de grave en soi. Même s’il aurait été préférable de se limiter à une édition bilingue, pour éviter l’effet d’accumulation. En revanche, l’adaptation dans la langue de Victor Hugo laisse à désirer. Tant sur le fond que sur la forme. Certaines phrases semblent lourdes et maladroites, comme celle-ci : « Quand on voit cette petite fille rigide et hiératique, alignée sur ces autres divinités égyptiennes hiératiques à tête de chat, l’esprit réside dans une métaphore rapide. » Tandis que l’on relève quelques coquilles, assez grossières. Pas du meilleur effet sur un texte aussi court. Le traducteur a voulu rester le plus fidèle possible à la version originale, comme on peut le constater à la lecture de cette dernière. Mal lui en a pris. Cela donne le sentiment d’un travail effectué dans l’urgence. Pas à la hauteur du mythe. Les plus fervents admirateurs du photographe - ou de la ville de New York - y trouveront néanmoins leur compte, car Elliott Erwitt’s New York propose des images inédites et constitue un bel hommage à la fameuse cité de la côte Est. Quant à ceux qui souhaitent découvrir le travail d’Erwitt, ils auront plutôt intérêt à se rabattre sur le magnifique Instantanés, paru chez Phaidon (lire la sélection des livres de l’année de la rédaction dans le numéro 42, actuellement en kiosque). Cruelle comparaison.

- Elliott Erwitt’s New York
- Éditions teNeues
- 21,6 x 28,8 cm
- 144 pages
- 19,90 €

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