Aujourd’hui s’ouvre à l’Hôtel de ville de Paris une exposition réalisée par des membres de l’ancienne agence L’Œil Public, en partenariat avec Amnesty International. Dignité présente cinq reportages engagés, effectués sur autant de continents.
Le photographe Johann Rousselot, auteur du sujet La guerre des terres dans l’État de l’Orissa, effectué en partenariat avec Amnesty International. Photo : Benjamin Favier
L’Œil Public n’est plus. Mais le projet Dignité, mené de concert avec Amnesty International, dans le cadre de la campagne mondiale de l’organisation, Exigeons la dignité, a tout de même pu voir le jour. Philippe Brault, Guillaume Herbaut, Jean-François Joly, Johann Rousselot et Michael Zumstein se sont rendus dans cinq pays, dans le but de mettre en exergue le rôle central des droits humains dans la lutte contre la pauvreté.
Le reportage sur les miniers de l’État de l’Orissa (La guerre des terres dans l’État de l’Orissa), en Inde, s’imposa comme une évidence pour Johann Rousselot. « L’Inde c’est ma deuxième patrie depuis 2003. J’y vais non-stop. J’avais déjà commencé à travailler sur un projet personnel intitulé India Shining/India crying, sur cette problématique des compagnies minières qui éjectent les populations issues des basses castes, souvent des indigènes. Je faisais des allers et retours entre la nouvelle Inde urbaine, riche, qui se construit, et les oubliés, qui écopent de ce développement : je souhaitais montrer les liens de cause à effet. C’est très violent. Le système des castes, aboli dans la constitution, est toujours là. » Pour la série exposée, il est resté un mois sur place. Sans contact avec les compagnies minières locales. « C’est difficile d’obtenir des autorisations en tant que photographe indépendant, sans être envoyé par un titre comme Le Monde. Et si je dit que je travaille pour Amnesty International… Mais j’avais une bonne connaissance du terrain et des problématiques. Cette commande m’a permis de concrétiser ces travaux réalisés en amont. Avec une liberté totale. » Au fil de la discussion, le photographe indépendant avoue se pencher de plus en plus sur la vidéo, dans la perspective d’effectuer des documentaires. Cet adepte du moyen format vient ainsi de passer au numérique, avec le Canon EOS 5D Mark II…
À voir également : Les oubliés du Caire (Égypte) signé Philippe Brault, La discrimination des Roms (Macédoine) par Jean-François Joly, Les violences dans la Montana (Mexique) de Guillaume Herbaut et Les délogés de Lagos (Nigéria), signé Michaël Zumstein. Des œuvres engagées, mais aussi très personnelles, qui bénéficient d’une belle vitrine en plein cœur de Paris. Une exposition gratuite, à voir à l’Hôtel de Ville, jusqu’au 3 juillet. À noter, des tables rondes auront lieu dans l’auditorium les 1er, 15, 21 et 22 juin. En marge de l’exposition, un ouvrage est disponible aux éditions Textuel.