La vie de châteaulundi 29 octobre 2007, par Bruno Calendini
Je suis en reportage dans un site absolument magnifique, le Château de la Caze. Le gérant des lieux possède déjà une belle photothèque mais il désire d’autres images. 2 axes l’intéressent en particulier : faire ressortir l’ambiance et l’atmosphère qui règnent dans le château, et obtenir des clichés de quelques pièces compliquées à photographier, notamment certaines petites salles de bain rondes, situées dans les donjons. En découvrant ces salles de bains, je constate que seul un fish-eye (nous ferons abstraction de la déformation – c’est un parti pris) peut me permettre de les montrer dans leur quasi intégralité. J’opte donc pour un 10,5mm f/2,8 Nikon. Avec cette optique, la profondeur de champ est déjà considérable dès la pleine ouverture. Pour assurer, je ferme à f/5,6. Le manque de place m’interdit l’usage du pied. Accroupi dos au mur, je me cale et m’immobilise pour déclencher au 1/4 de seconde en ajoutant un éclair de flash que je dirige dans mon dos pour un éclairage indirect plus doux.
Dès mon arrivée au château, j’ai pris le parti de régler le D-range (dynamique du capteur) à 400%, son maximum, pensant qu’entre les coins sombres des couloirs aux lumières tamisées et les rayons de soleil qui percent à travers de petites ouvertures, les contrastes allaient être particulièrement sensibles à gérer. Je cherche maintenant une situation dans laquelle le capteur va pouvoir s’exprimer. Je choisis un magnifique escalier qui accède aux chambres et dont les marches sont polies par les innombrables pieds qui les ont gravies depuis 5 siècles. Au sommet de l’escalier, la lumière du jour entre par une petite fenêtre. Je suis allongé à même le sol au milieu du hall d’entrée et je cale mon boîtier en appui sur la première marche de l’escalier. Je pense que je fais un peu tache dans le décor, allongé en treillis au pied de l’élégante clientèle qui me jette des regards circonspects, mais je suis tellement affairé à ma tâche que personne ne juge bon de me le faire remarquer ;)
Je passe à la salle de restaurant, un espace feutrée qui respire la grande cuisine. Je choisis de me mettre dans la peau du client pour faire une image avec très peu de profondeur de champ et un cadrage penché dont la diagonale suit le sens de la lecture et donne une touche de dynamisme.
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