Fotolia nous invite dans ses coulisses pour comprendre le phénomène microstock ! 


Précédent Suivant Lien 

Guillaume Le Beis : « Notre site fédère une grande variété de talents. »

vendredi 12 octobre 2007, par Benjamin Favier

La version V2 du site Fotolia a été mise en ligne au mois de mai dernier. Arrivé au début de l’aventure française de Fotolia, Guillaume Le Beis, directeur de Fotolia France, fait le point sur le succès de cette banque d’image.

- Doit-on considérer Fotolia comme une agence photo ou une banque d’image ?

Fotolia est une banque d’image. Une agence photo engage des photographes professionnels. Notre site s’adresse avant tout à des amateurs. Mais on constate que de plus en plus de professionnels viennent vers nous. Au départ, ils se montrent souvent réticents. Ils jugent que les prix des photos sont trop peu élevés. Cependant, ils réalisent petit à petit que leur revenus peuvent être aussi importants que via des agences.

- Quel est le profil de vos photographes ?

Tout le monde peut s’inscrire. Chaque utilisateur peut ouvrir un compte et proposer des images gratuitement. On constate que 30 % à 40 % de nos photographes sont américains. On recense beaucoup de Russes également.

- Quel est le revenu mensuel moyen pour un photographe ?

Les revenus peuvent être très élevés. Un photographe amateur de bon niveau peut gagner jusqu’à 1 000 euros par mois. Bien sûr, les photographes professionnels s’en tirent souvent mieux, avec des revenus avoisinant les 5 000 euros mensuels. Les plus gros vendeurs tournent autour de 100 000 images par an. Les gens n’imaginent pas que l’on puisse vendre autant. Les volumes sont très importants.

- Combien d’images sont mises en ligne ? Pour combien de visiteurs ?

Plus de 2 millions de visiteurs uniques se rendent chaque mois sur notre site. Parmi eux, on compte 425 000 utilisateurs. Une moyenne de 15 000 images est vendue quotidiennement. Dans le même temps, 10 000 autres sont soumises et 5 000 sont mises en ligne. Il y a actuellement 2,4 millions d’images en ligne

-Qui sont les principaux acheteurs ?

Cela va du graphiste freelance à l’agence graphique traditionnelle, en passant par des entreprises ou des collectivités locales. On a réussi à convaincre un grand nombre d’utilisateurs à acquérir des images légalement, grâce à des prix bas. Je pense que toutes les entreprises du CAC 40 ont aussi recours à nos services. On voit de tout. Fotolia dénonce l’élitisme de ses concurrents.

- En quoi votre site est-il différent des autres ?

Les amateurs peuvent poster leurs photos sans le moindre problème. Nos critères sont beaucoup moins stricts que ceux imposés par la concurrence. Sur cent images soumises, on en prend généralement la moitié. Nous sommes très ouverts. La possibilité d’augmenter les prix n’est pas négligeable. Par exemple, un photographe qui vend 100 photos peut décider de doubler le prix de ses clichés. S’il en vend 1 000, il peut le tripler. Le prix d’une image peut atteindre 200 euros. Chacun peut ainsi évoluer à son rythme. Les stratégies commerciales sont totalement libres. L’élitisme de nos concurrents réside essentiellement dans leurs choix éditoriaux. Leurs regards se tournent presque exclusivement vers les États-Unis. La diversité en pâtit. On trouve beaucoup de clichés liés au monde du business. De notre côté, nous ouvrons nos portes à tout le monde. De tous les pays. Dans tous les domaines.

- Pouvez-vous nous en dire plus sur la communauté Fotolia ?

Elle est surtout constituée de contributeurs. De photographes. Les acheteurs sont plus pragmatiques. Ils ne vont pas forcément se joindre à nos forums de discussion. L’équipe de Fotolia France entretient des contacts permanents avec les photographes, les graphistes… Il y a beaucoup d’échanges. Très souvent, les vendeurs ne se représentent pas l’ensemble de la communauté. Ils cherchent avant tout à prospérer dans leur coin. Mais par ce type de communication, nous pouvons leur donner des conseils de gestion. Et inversement, les photographes nous donnent leur avis sur nos choix d’images. Le marché de l’image low-cost est encore neuf. Il n’existe que depuis cinq ans…

- Comment fonctionne l’équipe de Fotolia France ?

L ’équipe est constituée d’une dizaine de personnes. Tout le monde travaille chez soi. Les moyens de communication actuels tels Skype ou MSN nous permettent cette liberté. Pour la sélection des photos, un staff de quinze personnes est dédié à la réalisation de l’editing sur quinze pays en Europe. Chacune est particulièrement attentive au respect des règles de propriété intellectuelle. Tout le monde est très motivé. Nous n’avons pas besoin de plus de collaborateurs.

- L’achat à moindre coût est-il le meilleur rempart contre le piratage ?

C’est évident. On va être plus tenté de pirater une photo à 1 000 euros qu’une coûtant 1 euro. Mais le phénomène n’est pas si grave pour le monde de la photo. Ce n’est pas comparable avec la musique, par exemple, destinée au grand public. Il n’y a pas de piratage sur Fotolia, car nos images sont achetées en majorité par des professionnels. Ces derniers souhaitent travailler dans la légalité.

- Qu’apporte la nouvelle version V2 du site ?

La rapidité. C’est l’innovation majeure. La première version du site nous a permis d’émerger. Mais le succès immédiat nous a contraint à ajouter de nouveaux outils au fur et à mesure. Sans pouvoir optimiser l’interface. Nous avons mis un an pour développer la nouvelle version. Quelques soucis demeurent. Les mots-clés ne sont pas tous interprétés correctement. Tout devrait rentrer dans l’ordre dans les semaines à venir. Au rang des améliorations, l’API (Application Programming Interface) permet aux partenaires d’intégrer Fotolia dans leurs applications ou leurs produits. C’est une avancée majeure. Concernant les fichiers, il est désormais possible d’acheter et de vendre des images vectorielles au format SVG. Nous réfléchissons actuellement à proposer de la vidéo et du Flash.

Précédent Suivant Lien 

Réagir à cet article






Podcast
Déclencheur est le lien entre la passion pour la photo de Benoît Marchal et son enthousiasme pour le Web 2.0. MDLP*(Monde De La Photo) est heureux d’accueillir Benoît, l’auteur de ce podcast très réussi et plein de bon sens.
Écoutez le Podcast
Pas trouvé




Suivre la vie du site RSS 2.0 | SPIP | | | Le Monde De La Photo sur votre site Web !