Cet hybride vient s’intercaler entre les A6300 et A6500. Il intègre des fonctions de mise au point vues à l’échelon supérieur, un écran tactile… mais n’a pas droit à la stabilisation.
Depuis la sortie de l’A6500, en octobre 2016, on se demandait comment Sony allait se positionner, en matière de compact à optique interchangeable au format APS-C. En attendant un modèle éventuellement plus haut de gamme, le nouveau venu surprend, puisqu’il succède plus à l’A6300 qu’à l’A6500. Si les évolutions ne sont pas négligeables, notamment au niveau de l’autofocus, on s’étonne de l’absence de système de stabilisation, alors que tous les Alpha récents en disposent. Bonne nouvelle en revanche, le tarif est revu à la baisse, en comparaison avec l’A6300, lors de sa sortie.
On retrouve le capteur Cmos Exmor APS-C de 24 Mpxl. Contrairement à l’imageur de même définition intégré dans l’A7 III, il n’est pas rétroéclairé. Et, comme nous l’avons évoqué en préambule, la stabilisation sur cinq axes, incorporée dans les A 24 x 36 de seconde et troisième génération, ainsi que dans l’A6500, manque ici à l’appel. La plage de sensibilité augmente toutefois sur l’A6400 par rapport à ses aînés au format APS-C, passant de 100 à 32 000, avec la possibilité d’aller à 102 400 Iso. Sony a logé le processeur Bionz X de dernière génération, à l’œuvre sur ses hybrides 24 x 36. Les fichiers Raw sont en 14 bits (pas de choix avec ou sans compression, ils sont de facto compressés). Au niveau des formats disponibles, en plus des traditionnels 3/2 et 16/9 chez Sony, on trouve désormais le ratio 1/1 (4 000 x 4 000 pixels), privilégié sur les réseaux sociaux.
La possibilité d’articuler l’écran LCD à 180° – dont la taille et la définition demeurent inchangées par rapport à celui de l’A6300 – va d’ailleurs dans ce sens, et fait écho à ce que proposait Sony sur ses feus Nex et Alpha d’entrée de gamme, comme l’A5000. Mais contrairement à ces modèles, l’A6400 intègre un viseur, le même que l’on trouve dans les A6300 et A6500 : soit un Oled de 2,36 Mpts, avec un grossissement 0,70x (en équivalent 24 x 36).
Au niveau de l’autofocus, l’AF hybride repose sur 425 points à détection de phase, et autant à détection de contraste, pour une couverture d’environ 84 % de la surface du capteur. Il intègre en outre des fonctionnalités inaugurées sur l’A9, fleuron de la gamme hybride Sony, telle ma mise au point automatique « Eye AF en temps réel avancé ». On peut ainsi choisir de faire le point sur l’œil gauche ou droit en modes AF-C ou AF-A. Sony annonce qu’une mise à jour sera disponible l’été prochain dans ce domaine (également pour les A9, A7R III et A7 III), avec une optimisation de cette technologie pour photographier les animaux domestiques ou sauvages. Autre nouvelle fonction par rapport aux A6300 et A6500, l’ajout du système de suivi en temps réel « Real-time Tracking », qui repose sur la reconnaissance d’objets basée sur l’intelligence artificielle, et prend en compte la couleur, la distance du sujet et la luminosité.
Du côté de la cadence, rien de neuf, avec onze images par seconde au compteur, mais une mémorisation de l’exposition et de la mise au point uniquement sur la première prise de vue. L’obturateur culmine toujours à 1/4000s : pas d’obturation électronique. Il est donné pour une durée de 200 000 déclenchements par la marque. Contrairement aux hybrides plein format, l’A6400 dispose d’un flash intégré (NG 6 pour 100 Iso). En vidéo, le tournage s’effectue en 4K UHD à 25 im/s, ou en 1080p à 50 im/s (l’A6500 atteint lui 100 im/s). Il est possible de filmer en 4:2:2 sur 8 bits sans compression via la sortie HDMI et on pourra brancher un micro pour enregistrer un son de meilleure qualité. Un profil d’image HLG est disponible pour faciliter le flux de travail vidéo HDR. Un intervallomètre figure enfin dans les menus (il fallait auparavant acheter une application dédiée). Mais pas de casque. La batterie NP-FW50 est reconduite et se recharge en USB 2, puisque le chargeur secteur est optionnel. Un seul port pour cartes mémoire, de type SD ou Memory Stick. Le poids du boîtier nu est de seulement 403 g (avec carte et accu).
L’A6400 sera disponible courant février au prix de 1050 € nu, ainsi qu’en kit à 1150 € avec le 16-50 mm OSS ; ou 1450 € avec le 18-135 mm OSS. Rappelons qu’à sa sortie, l’A6300 était positionné à 1250 € nu (1700 € pour l’A6500).
Sony n’abandonne pas le créneau de l’APS-C. Et c’est plutôt cohérent, au vu de la gamme optique constituée en monture E, et de la complémentarité de ce format avec le 24 x 36. Mais alors que nous attendions plutôt un modèle de course, sorte de D500 hybride, ou alors à l’inverse un boîtier d’entrée de gamme, Sony surprend avec cet A6400… qui fait quelques pas en avant par rapport au 6300, au niveau de l’écran et de l’AF… et un grand pas en arrière en comparaison avec l’A6500 (suppression de la stabilisation), avec à la clé, un tarif bien plus doux, par rapport à ces prédécesseurs.
C’est une bonne chose, sur le papier, car nous fustigeons, depuis quelques années, des prix trop élevés, toutes marques confondues. Après Fujifilm, qui a proposé un X-T3 moins cher que le X-T2 à sa sortie, on salue donc la décision de Sony, de revoir de 200 € à la baisse, le tarif de l’A6400 par rapport à l’A6300. Bien sûr, 1050 €, cela reste une somme importante. Toutefois, en dépit de l’absence de stabilisation, le capteur, même s’il n’est pas rétroéclairé, devrait procurer de belles images, et l’autofocus s’annonce performant : nous vérifierons tout cela lors de nos essais, dans les semaines qui viennent.
L’année débute ainsi en douceur, et nous attendons désormais un éventuel successeur de l’A7S II, un APS-C plus haut de gamme… ou un successeur de l’A9, à un an des Jeux olympiques de Tokyo. Prochain rendez-vous, le CP+, qui ouvrira ses portes le 28 février, jusqu’au 3 mars, à Yokohama.