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Nikon D7200, héritier sans panache

Materiel
02/03/2015 | Franck Mée

Comme tous les deux ans, Nikon renouvelle son reflex expert, le D7200 succédant logiquement au D7100. Au programme : une connexion WiFi, une plage Iso étendue et l’ajout de fonctions déjà vues sur d’autres modèles de la gamme.

Présentation

On ne peut guère parler de surprise : hormis le petit retard du D7100, justifié par le ralentissement japonais après l’accident de Fukushima, Nikon a toujours renouvelé ses reflex experts tous les deux ans. Le D7200 arrive donc précisément vingt-quatre mois après le précédent modèle pour répondre au Ricoh Pentax K-3 et au Sony Alpha 77 II, et se glisser entre les Canon EOS 70D et 7D Mk II. Nikon en profite évidemment pour apporter quelques évolutions : depuis la fin du D300s, cette gamme est le porte-étendard des Nikon au format APS, et il était inimaginable que le D7200 n’adopte les nouveautés apparues sur les modèles des séries 3000 et 5000.

La recette

Le premier point à noter est bien entendu l’apparence extérieure. Sur ce point, Nikon fait dans le statu quo le plus absolu : le boîtier du D7200 est identique à celui du D7100 jusqu’au dernier détail. C’est d’ailleurs presque étonnant : le D750 et le D5500 ont tous deux fait l’objet d’évolutions ergonomiques, avec notamment des poignées plus creusées et plus confortables que leurs aînés. Le D7200 conserve, lui, la prise en main de son aîné, avec sa poignée assez courte qui oblige les grandes mains à contracter un peu les doigts pour le tenir efficacement. Le bon point, c’est que la disposition générale des commandes est tout à fait satisfaisante et que le D7100 permet d’accéder aisément à la plupart des réglages ; le mauvais, c’est que certains détails discutables sont donc conservés, en premier lieu l’ambiguïté agaçante entre zoom, qualité d’image et Iso, qui complique la modification de la sensibilité en Live View.

Outre le boîtier, le viseur et l’écran sont identiques : pas question pour Nikon de courir après Canon et Sony en équipant son boîtier d’un écran orientable – là encore un choix étonnant, puisque le D750 en profite. Le module autofocus est toujours le même, mais dans la version utilisée sur le D810, sensible jusqu’à -3 IL. Le communiqué présente cela comme « une première pour un appareil photo au format DX », une affirmation quelque peu discutable : le D7200 égale juste l’EOS 7D Mk II et le K-3. Nous ne masquerons tout de même pas une déception : la rafale, élément assez important des fiches techniques à ce niveau de gamme, n’a pas bougé, restant à 6 images par seconde. Le mode recadré 1,3x, qui laisse 15 Mpxl, permet de passer à 7 im/s, mais le D7200 est sans conteste le moins vif du segment, derrière même le pourtant moins ambitieux EOS 70D.

Les nouveautés

Si le capteur reste à 24 Mpxl (sans filtre passe-bas), l’électronique évolue, le processeur passant à la génération Expeed 4 : le traitement du bruit amélioré permet d’atteindre 25 600 Iso en plage normale et 102 400 Iso en plage étendue et la vidéo 1080p passe à 60 images par seconde. Enfin… Presque : l’extension de sensibilité Iso bloque l’appareil en noir et blanc, une première, et les 60 im/s ne sont accessibles qu’en mode recadré 1,3x. Le grand-angle du 18-105 mm deviendra donc l’équivalent en 24 x 36 mm d’un 35 mm et non d’un 27 mm !

Cela peut être vu comme un avantage pour filmer des animaux farouches, mais c’est clairement un inconvénient pour les plans larges et c’est un cas assez unique sur le marché actuel – certains appareils utilisant des capteurs extrêmement similaires filment en 1080p à 60 im/s en employant toute la largeur de l’imageur, notamment chez Sony… Dommage car, avec un style « flat » plus conservateur que le réglage par défaut, un contrôle complet du son (avec sortie casque pour vérifier) et une sortie HDMI non compressée, le D7200 pourrait plaire à des utilisateurs exigeants en vidéo – Nikon a d’ailleurs eu la bonne idée de regrouper toutes les fonctions vidéo au sein d’un onglet dédié.

L’autre nouveauté est bien entendu la connexion WiFi, que Nikon généralise brusquement après l’avoir longtemps boudée ; las, comme sur les D750 et D5500 (testé dans ce numéro), celle-ci ne sert qu’à partager et prendre des photos depuis un périphérique iOS ou Android, et l’application Nikon WMU est sensiblement moins avancée que certaines concurrentes.

Lancé à 1 199 € nu (1 399 € avec le 18-105 mm ou 1 499 € avec le 18-140 mm), le D7200 arrive dès la fin mars à un tarif classique pour ce niveau de gamme.

Premier avis

Les Sony Alpha 77 II et Pentax K-3 avait apporté des surcroîts de performances appréciables et distancé le D7100 sur au moins un point important : la rafale. 6 images par seconde, à ce niveau de gamme, cela devient un vrai argument pour la concurrence – même l’EOS 70D, pourtant moins cher et moins ambitieux, est plus rapide. Le D7200 ne se met pas à niveau sur ce point ; c’est emblématique d’un appareil qui se contente trop souvent de mises à jour glanées sur le reste de la gamme.

Nikon semble curieusement renoncer à l’ambition de prendre l’ascendant sur la concurrence, ne serait-ce que sur un point que le marketing pourrait mettre en avant. Du coup, le D7200 passe aisément inaperçu ; il ne fait aucun doute qu’il sera un reflex expert de haute volée, efficace et performant, mais il lui manque clairement un élément qui le distingue du lot.

Fiche technique

- Capteur : Cmos 23,5 x 15,6 mm, 24 Mpxl, sans filtre passe-bas
- Définition maximale : [3/2] 6000 x 4000 pixels
- Coefficient multiplicateur : 1,5x
- Sensibilité : 100 à 25 600 Iso, jusqu’à 102 400 Iso en noir et blanc
- Vidéo : 1080p, 24 à 30 im/s (jusqu’à 60 im/s en recadrage 1,3x)
- Formats de fichiers : Jpeg, Raw (Nef) 12 ou 14 bits, Mov
- Protection du boîtier : oui
- Stabilisateur : -
- Wi-Fi : Transfert de fichiers et déclenchement à distance (application Nikon WMU)
- GPS : -
- Monture : Nikon F avec moteur AF et couplage AI
- Mise au point auto. : Détection de phase TTL sur 51 points dont 15 croisés
- Mise au point  : Manuelle ou automatique simple ou continue, suivi 3D
- Mode d’exposition : Auto, sans flash, PASM, scènes (7), personnalisé (2)
- Exposition : Multizone (2016), pondérée centrale, spot
- Compensation d’exposition : +/- 5 IL par 0,3 IL
- Vitesse : 1/8 000 à 30 s , B, T
- Rafales : 6 im/s (7 im/s en recadré 1,3x)
- Balance des blancs : NC
- Flash intégré : NG 12 à 100 Iso, contrôle des flashs distants
- Visée : Reflex 100 %, 0,94x
- Moniteur : LCD 3,2 pouces, 1,22 Mpts
- Stockage : 2 SD (UHS-I)
- Interfaces : USB 2, HDMI non compressée, accessoires, micro, casque, griffe flash
- Alimentation : accu Li-Ion EN-EL15
- Dimensions / Poids  : 135,5 x 106,5 x 76 mm / 765 g

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