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Lucien Clergue : décès d’une grande figure de la photographie

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16/11/2014 | Benjamin Favier

Le père des Rencontres d’Arles est décédé hier à Nîmes, à l’âge de 80 ans. Grand ami de Picasso, il fut élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 2006, devenant le premier photographe à siéger à L’institut de France.

C’est par les hauts-parleurs du Salon de la Photo – où la rédaction de MDLP se trouve en ce moment – que nous avons appris, hier après-midi, la disparition de Lucien Clergue. Le fait qu’il avait été membre du jury des Zooms, sur ce même événement, en 2011, est anecdotique : l’Arlésien à la barbe blanche et à l’accent méditerranéen était une grande figure de la photographie, qu’il a toujours érigé et considéré comme un art majeur.

Bach, Picasso, Weston

Enfant, sous l’impulsion de sa mère, il apprend le violon sur les sonates de Bach. Il pose l’instrument et s’investit totalement dans la photographie suite à une rencontre avec Izis, qui le pousse à persévérer, après avoir vu ses images à un club photo : « Je ne sais pas où vous voulez en venir, mais je vous supplie de continuer la photographie. » Mais c’est surtout en 1953, alors qu’il n’a pas 20 ans, que se produit le tournant. À l’issue d’une corrida à laquelle Picasso était présent, il court chercher des photos pour les montrer au Minotaure. Des cadavres d’oiseaux sur les berges du Rhône. Le peintre demande à en voir d’autres. Une grande amitié est née entre les deux hommes.

La même année, Lucien Clergue achète le magazine toulousain Photomonde : la vision des nus d’Edward Weston le bouleverse. Il découvre également les travaux de Bourdin et Brassaï, dans la même revue. Il réalise ses premiers nus, les montre à Picasso qui l’encourage à aller voir Jean Cocteau pour trouver un éditeur : Corps mémorable paraît en 1957. « J’ai eu la chance de publier mon premier livre avec un carré d’as : Picasso pour la couverture, Cocteau pour le poème-préface, l’ensemble des seize poèmes de Paul Eluard, chez l’éditeur Pierre Seghers », confie Clergue dans le « Grand entretien » vidéo publié sur le site des Rencontres d’Arles. Ses nus féminins les plus marquants sont édités en 1968 dans l’ouvrage Née de la vague.

Clergue l’Arlésien

Lucien Clergue et sa ville natale sont indissociables. Il fonda la manifestation arlésienne en 1969. Son fils spirituel, François Hébel, a souhaité lui rendre hommage cette année à travers l’exposition Les hommes et les femmes de Lucien Clergue alors qu’il s’agissait de sa dernière année à la tête des Rencontres internationales de la photographie, et que Clergue fêtait ses quatre-vingt printemps. S’il restera comme le premier photographe à avoir été élu membre de l’Académie des Beaux-Arts à l’Institut de France en 2006 (il en fut le président en 2013), Lucien Clergue était avant tout un artiste, volcanique, exigeant, passionné. Ce que sa mère, peut-être la personne la plus influente de tous les hommes et femmes qui ont marqué sa vie, lui souhaitait.

- Photo d’accueil : Lucien Clergue à Arles, en 2011. © Didier de Faÿs/Photographie.com

- À voir, le « Grand entretien » consacré à Lucien Clergue, sur le site des Rencontres d’Arles
- L’exposition Les Clergue d’Arles au musée Réattu, jusqu’au 4 janvier à Arles

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