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Fujifilm X-H1 : prise en main

Materiel
07/03/2018 | LAURENT KATZ

Chose promise, chose due. Voici quelques commentaires glanés suite aux ateliers photo organisés par Fujifilm lors de la présentation presse et suite à quelques ballades photographiques avec le boîtier. Comme le X-H1 mis à disposition ne disposait pas d’un microcode définitif, ce sera au test à paraître dans le magazine que d’apporter des appréciations définitives sur la qualité et les performances.

C’est avec X-H1 muni de son grip d’alimentation que la majorité des images ont été prises, le reste avec les 27 mm f/2,8, 56 mm f/1,2 non APD et les zooms 10-24 mm f/4 et 50-140 f/2,8. Première remarque, l’embonpoint de l’appareil provenant d’une structure plus robuste que celle du X-T2, d’un grip confortable et de la présence du stabilisateur rend ce modèle un chouia plus lourd qu’un hybride plein format comme le Sony A7R III. 673 g contre 657 g. Si la qualité de fabrication est bien réelle et que le grip assure une tenue en main confortable, on s’étonne que la taille de ce dernier n’ait pas incité Fujifilm à y placer un accu d’une plus grande capacité que celui qui équipe un X-T20, assurant aux normes CIPA 300 images. Ce que ma journée de photos m’a montré. Avec trois accus - un dans l’appareil, deux dans le grip - j’ai effectivement pris un millier photos en Raw + Jpeg, et une dizaine de courtes séquences vidéo, avec le stabilisateur actif et un usage quasi exclusif du viseur. Et j’ai entamé le quatrième accu le soir. Ce qui montre qu’une bonne journée de prise de vue plus standard - ici les ateliers photo ont sollicité avec exagération le déclencheur, parfois en rafales - est inenvisageable avec un seul accu NP-W126s qui ne délivre que 7,2 V pour 1 200 mAh.

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Le boîtier est fortement personnalisable, ce qui participe à son ergonomie et son adaptabilité à chaque utilisateur.

Le déclencheur présente une structure mécanique qui minimise les vibrations transmises à l’appareil. Il est ultrasensible. Une légère pression et la photo est prise, parfois involontairement si l’on pratique la mémorisation et le recadrage avant déclenchement. Le grip, qui vaut quand même 329 € avec les deux accus. Son ergonomie mérite quelques remarques. Il ne reprend pas le trèfle fonctionnel, obligeant la main à se décaler si d’aventure le pouce à besoin d’en solliciter une des touches. Par ailleurs, la touche de fonction frontale de l’appareil n’a pas été reconduite. Il offre cependant une tenue en main ferme et confortable, comme le grip intégré.

Le viseur, avec 3,69 Mpts, est évidemment précis, fin, mais comme tous les viseurs électroniques, sa dynamique, qui est aussi limitée par celle du capteur, ne permet pas de distinguer des détails en même temps dans les zones de faible et basse luminosité.

Programmer ce qu’il affiche est un petit parcours du combattant dans les menus. Ces derniers sont toujours aussi touffus, mais se coltiner leur arborescence est indispensable. Un, pour prendre connaissance des possibilités et paramètres. Deux, en profiter pour amener dans Mon Menu - menu personnalisable - des réglages que l’on estime secondaires mais pertinents d’avoir rapidement sous la main, sachant que le menu Q de réglages rapides et les touches de fonctions recevront les ajustements les plus employés. On note que, puisque le barillet du correcteur d’exposition a disparu, que la touche Fn habituellement localisée sur le dessus a migré à l’avant, parfaitement accessibles par l’index de la main tenant le grip, remplacée par la touche +/-.

Au cours des sessions de prise de vue, les commandes sont bien accessibles et le joystick, pour gérer les points AF, toujours aussi efficace. Il faut aussi bien faire attention à gérer le paramétrage des molettes, car s’écarter des valeurs usine modifie l’action de la position A des molettes de sensibilité et d’ouverture de l’optique.

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En bas à gauche, le déclencheur avec un ressort à lame souple, à droite le capteur et son unité stabilisatrice.
(photo LK)
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Portrait pris avec le 56 mm f/1,2, version non APS, à 800 Iso, f/5,6, 1/52s, avec un Filtre avancé (cliquer pour agrandir).
(photo LK)

Le stabilisateur intégré mérite quelques commentaires immédiats. Le banc d’essai à venir sera lui évaluatif, avec des optiques différentes, sur ses performances et les 5,5 IL revendiqués. Avec le 35 mm f/1,4 précise Fujifilm. Que se passe-t-il quand l’objectif dispose aussi d’un stabilisateur ? La répartition des tâches est variable. Avec le 18-55 le f/2,8-4 stabilisé, le boîtier gère 3 axes seulement, les 2 autres l’étant par le zoom. Cependant, avec le 80 mm f/2,8 Macro, l’appareil ne gère que le lacet, les 4 autres axes sont traités par l’objectif.. Avec une optique non stabilisée montée sur un adaptateur (Monture M ou tubes d’extensions macro), seuls trois axes sont stabilisés : roulis, tangage et lacet. Pour l’instant, Fujifilm indique que la stabilisation est réservée au plus volumineux de ses hybrides APS-C, la taille de l’unité stabilisatrice ne permettant pas son incorporation dans un boîtier comme le X-T2.

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Mode Rafale, 2 500 Iso, 1/400s à f/2,8 avec le zoom XF 16-55 mm.
(photo LK)

Des images prises à des sensibilités élevées, entre 1 600 et 10 000 Iso, confirment les performances souvent louées de l’imageur X-Trans./ Et encore, faute de disposer d’un convertisseur Raw, ce sont les Jpeg que j’ai examinés. Une occasion de dire tout le bien que je pense du 56 mm f/1,2, qui offre l’angle de champ d’un 84 mm, pour réaliser des portraits d’une netteté absolue.

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Extrait d’une photo prise en intérieur, à 10 000 Iso (cliquer pour agrandir).
(photo LK)

Le compartiment vidéo avec la 4K, en version UHD (3 840 x 2 180) ou DCI (4 096 x 2 160), a été revu avec l’introduction du gamma F-Log qui offre une grande finesse dans les tons moyens, mais « éteint » les couleurs et la plage dynamique laissant toute latitude aux logiciels de montages et d’étalonnage, pour travailler les couleurs et restaurer leur saturation, densifier les noirs et faire éclater les teintes claires. La nouvelle simulation de film, Eterna, est dédiée à la vidéo. Une appellation qui est celle d’une gamme de films négatifs et positifs dédiés au cinéma. Fujifilm la décrit comme apportant le « rendu d’un film cinéma, avec des couleurs subtiles et des ombres aux tonalités riches ». Au prix d’un gamut limité au détriment des bleus, avec des couleurs chaudes qui ne fatiguent pas la vue.

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Modifier certains réglages en vidéo bénéficie de la discrétion de l’écran tactile.

On voit que les professionnels sont visés, surtout si l’on tient compte du lancement des zooms professionnels Fujinon MKX 18-55 mm T2,9 et MKX 50-135 mm T2,9. Reste que le traitement vidéo interne et l’enregistrement, interne sur SD ou externe via l’HDMI est en 8 bits. Il y a aussi moyen d’intervenir sur des réglages en cours de filmage et en silence, en passant par un menu tactile qui permet de jouer sur l’ouverture, le volume du casque, le niveau d’enregistrement…

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La simulation de film Eterna.
(photo LK)
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Usage de la courbe Gamma F-Log.
(photo LK)
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Travailler l’image redonne du peps et des couleurs au rendu terni de la séquence vidéo prise en F-Log.
(photo LK)

A l’issue de cette première rencontre, le boîtier s’avère séduisant, se distinguant par une belle gestion des hautes sensibilités (ce n’est pas nouveau chez Fujifilm) et un stabilisateur prometteur (voir le test à paraître début avril dans le magazine). Mais aussi délicat dans sa prise en main initiale en raison d’un nombre important de menus, sous-menus et sous-sous-menus et d’options incompatibles qu’il faut découvrir (par exemple extension de sensibilité et obturation électronique). Mais une fois configuré et personnalisé, l’usage est un régal. A signaler pour finir, un obturateur mécanique d’une grande discrétion.

- Le site de Fujifilm

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