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Fujifilm GFX100S : un GFX100 version redux

Materiel
27/01/2021 | Benjamin Favier

Il s’agit du quatrième appareil grand format Fujifilm en monture G. Le GFX100S reprend le capteur de 100 Mpxl du GF100, dans un format plus compact et léger, pour concurrencer le haut du panier des hybrides 24 x 36…

Présentation

Fujifilm a marqué les esprits lors de la Photokina 2018, en annonçant un appareil sans miroir doté d’un capteur de 100 Mpxl. Quelques mois plus tard, en mai 2019, le GFX100 voyait le jour, équipé d’un capteur de 102 Mpxl reposant sur une matrice de Bayer, et non la technologie maison, X-Trans, à l’œuvre sur les APS-C en monture X. Le GFX100S dévoilé ce jour reprend les principales caractéristiques de ce modèle. Dans un gabarit moins imposant, un peu comme le GFX50R par rapport au GFX50S. La construction s’annonce néanmoins robuste, avec la présence de nombreux joints d’étanchéité.

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Le GFX100S intègre le capteur à matrice de Bayer de 102 Mpxl du GFX100, au format 43,9 mm x 32,9 mm.

En chiffres, cela donne 150 x 104 x 87 mm pour le nouveau venu, contre 156,2 x 163,6 x 102,9 mm (avec viseur) concernant l’aîné. Sur la balance, le GFX100S accuse 900 g, soit 500 g de moins que le GFX100 (là encore avec son viseur). Une réduction significative qui ne l’empêche pas d’abriter le fameux capteur rétroéclairé de 32,9 x 43,9 mm, avec une définition de 102 Mpxl, nativement au format 4/3 (11 648 x 8 736 pixels). Mais il sera possible de capturer des images en 3/2 (11 648 x 7 768 pixels), 16/9 (11 648 x 6 552) ou au format 1/1 (8 736 x 8 736). Ce capteur délivre des Raw sur 14 ou 16 bits, et il sera possible de générer des Tiff (16 bits). Dix-neuf modes de simulations de films figurent au menu, dont le nouveau Nostalgic Neg., qui rejoint les Classic Chrome, Astia, Provia, Velvia, Acros…

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Une semelle peut être ajoutée au boîtier. Mais il n’y a pas de poignée externe permettant d’ajouter un accu en plus. Il faudra investir dans le GFX100 pour disposer d’un grip vertical.

Devant cette substantielle cure d’amincissement, se pose aussi la question de la stabilisation : sacrifiée sur l’autel d’une compacité accrue ? Heureusement non. De la même manière que les ingénieurs de la marque sont parvenus à concevoir une unité réduite sur le X-S10, par rapport à celle du X-T4, on trouve bel et bien un système sur cinq axes à la manœuvre dans le GFX100S, avec une efficacité légèrement supérieure, si l’on en croit Fujifilm : on passerait de 5,5 IL sur le GFX100, à 6 IL sur le « S ». En outre, le mode haute résolution – apparu dernièrement sur le GFX100 via une mise à jour de firmware 3.00 – qui octroie la possibilité de prendre des images de 400 Mpxl, semble bien à l’ordre du jour, au sein du GFX100S.

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L’écran supérieur affiche les principaux réglages de prise de vue actifs. L’optique utilisée ici est le Fujinon GF 30 mm.

L’autofocus à détection de phase sur le capteur est identique à celui du GFX100, avec reconnaissance des visages et des yeux. Le mode Rafale en AFC à 5 im/s permet d’engranger quelque 42 Jpeg ou 15 Raw compressés sans pertes. Comme sur le GFX100, l’écran LCD arrière de 3,2 pouces au format 4/3 offre une définition de 2,36 Mpts. Il est tactile et orientable sur trois axes. Sur le dessus un écran LCD de 1,8 pouces rappelle les principaux réglages sollicités.


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L’articulation de l’écran, sur trois axes est identique à celle du GFX100, ou du X-T3.

Au niveau de l’EVF, le GFX100 conserve un avantage en termes de définition et de grossissement avec son viseur amovible (5,76 Mpts/0,86x). Le GFX100S hérite lui d’un Oled fixe de 3,69 Mpts, avec un grossissement 0,77x et un dégagement oculaire de 23 mm environ (identique sur le GFX100). L’autonomie est également supérieure avec le GFX100, qui dispose de deux accus NP-T125 (environ 800 clichés), tandis que le GFX100S est alimenté par l’accu NP-W235 (celui à l’œuvre dans le X-T4), qui permettrait, d’après la marque, de prendre environ 460 vues. Pour le stockage, deux ports SD, comme sur le GFX100, sont mis à disposition.

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L’enregistrement des données passe par deux compartiments pour cartes SD.
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Le volet connectique du GFX100S est complet, avec la présence d’une prise pour flashs de studio.

Du côté de la vidéo, il sera possible de filmer en 4K UHD ou DCI, à 25 im/s, sur 10 bits en 4:2:0, avec une compression de 400 Mbps, en F-Log, sur une carte SD. Et d’accéder à un tournage en 4:2:2 sur 10 bits en Raw 12 bits, via la sortie HDMI (Type D), en utilisant l’enregistreur Atomos Ninja V, qui autorise le format AppleProRes. Outre le format 16/9, il est possible d’opter pour le 17/9. On branchera micro et casque (jacks respectifs de 3,5 mm). La prise USB 3 autorise la recharge de l’accu.

Le GFX100S sera disponible début mars au prix de 5 999 €. Le GFX100 coûte lui 10 999 €.

- Le site de Fujifilm

Premier avis

Toujours attendre la seconde génération. Voilà un adage bien connu des aficionados d’Apple, qui se confirme pour la majorité des systèmes à optiques interchangeables dénués de miroir. Nous l’avons vu avec les Sony Alpha 7, les EOS R, les Lumix S ou les Nikon Z, pour ne citer qu’eux : chaque seconde vague a principalement corrigé des errements observés sur les premiers arrivants, plutôt que d’apporter de réelles évolutions. Il serait certainement un peu sévère de ne pas nuancer le propos en ce qui concerne le GFX100S par rapport à son aîné. Car le GFX100, surtout depuis la récente mise à jour 3.00, est déjà un appareil très abouti.
Néanmoins, le poids, les mensurations, le prix, largement revus à la baisse, jouent en la faveur du GFX100S. D’autant qu’à l’exception de l’absence de grip vertical, d’un viseur moins défini, et de l’impossibilité d’ôter ce dernier, il conserve les principaux atouts du GFX100, tout en se targuant d’un système de stabilisation plus efficace.

Et avec un gabarit plus proche des reflex et hybrides 24 x 36 haut de gamme, il se positionne comme le porte-étendard de la flotte moyen-format Fujifilm, face à la concurrence, puisque la marque reste en marge du format cher à Oskar Barnack, préférant miser sur le « Super Full Frame », slogan utilisé lors de la Photokina 2018.
Pour accentuer cette concurrence, nous aimerions désormais que la marque propose un modèle dans la lignée du GFX50R, pourvu d’un autofocus à détection de phase, car le système AF de ce dernier est largement perfectible – doux euphémisme. En attendant, la gamme optique prend de l’ampleur, et des constructeurs tiers, tels Laowa ou Irix, proposent des focales fixes manuelles à des prix attractifs. De quoi donner un peu plus de crédit au choix de Fujifilm de persévérer dans la voie du « Super Full Frame ».

Fiche technique

  • Capteur : Cmos rétroéclairé 43,8 x 32,9 mm, 102 Mpxl
  • Vidéo : 4K (25 im/s, 10 bits 4:2:0)
  • Monture : Fujifilm G
  • Processeur : X-Processor 4
  • Protection boîtier : oui
  • GPS : -
  • Wi-Fi/Bluetooth : oui/oui
  • Stabilisateur : oui, IBIS sur cinq axes (six IL renvendiqués)
  • Sensibilités : 50 - 102 400 Iso (25 600 Iso en vidéo)
  • Définitions maximales : 11 648 x 8 736 pixels (4/3) ; 11 648 x 7 768 pixels (3/2) ; 11 648 x 6 552 pixels (16/9) ; 8 736 x 8 736 (1/1)
  • Formats de fichiers : Jpeg, Raw (14 ou 16 bits), Tiff (16 bits, conversion interne), Mov
  • Mise au point : Autofocus hybride à détection de phase et de contraste sur 117 points ; modes S, C et manuel
  • Compensation d’exposition IL : +/- 3 IL par 1/3
  • Vitesse : 1/4000s - 30s, obturation électronique jusqu’au 1/16 000 s, B
  • Mode d’exposition : PSAM
  • Mode rafale : 5 im/s (42 Jpeg et 15 Raw compressés sans perte)
  • Balance des blancs : Auto, préréglée (7), manuel (1), K
  • Divers : Modes Film (Astia, Provia, Velvia, Classic Chrome, Acros, Nostalgic Neg., Pro neg. Hi, Pro neg. Std., N&B avec ou sans filtre, sépia), plage dynamique, mode Panoramique, filtres créatifs, intervallomètre, exposition multiple
  • Flash : -
  • Prise flash : Sabot
  • Visée : Oled 3,69 Mpts, 0,77x, dégagement 23 mm
  • Moniteur : LCD RVB 3,2’’, 2,36 Mpts, orientable et tactile, format 4/3
  • Stockage : SD, SDHC, SDXC UHS-I/UHS-II
  • Interfaces : USB 3.2 Type-C, micro HDMI Type D, micro 3,5 mm, casque 3,5 mm, télécommande 2,5 mm, prise synchro flash
  • Alimentation : NP-W235, autonomie d’environ 460 images
  • Dimensions (l x h x p : 150 x 104 x 87 mm
  • Poids : 900 g

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