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26/07/2008 | Jean-Marie Sépulchre

Jean-Marie SEPULCHRE a testé pour MDLP les 3 optiques Carl Zeiss Distagon 25 mm, Distagon 35 mm et Planar 85 mm en monture Nikon. De cette trilogie, il livre ici le verdict de ses mesures.


Les trois optiques ZF de 25 mm, 35 mm et 85 mm.

Quand Kyocera a annoncé brutalement, en mars 2005, l’arrêt de l’exploitation de la marque Contax et de toute activité dans la photographie, les plus vives inquiétudes se sont manifestées au sujet de l’avenir en « petit format » des mythiques optiques Carl Zeiss, qui étaient très réputées depuis le lancement de la marque en…1846 ! En effet, après avoir dominé le marché mondial entre les deux guerres, notamment avec la constitution d’un grand groupe commercialisant ses produits sous la marque Zeiss Ikon, et être resté au sommet dans les années 60, la marque s’était retirée à la fin des seventies de plusieurs marchés – notamment celui du reflex professionnel 24 × 36 – mais avait rebondi en commercialisant ses optiques en partenariat avec Yashica, puis Kyocera…avec des formules calculées en Allemagne et assemblées au Japon. La marque avait continué à commercialiser directement des optiques moyen format et cinéma, ainsi que des microscopes, jumelles, et instruments scientifiques, mais son image en petit format était Contax. Et l’arrêt de toute production de cette marque, après l’échec du modèle reflex numérique lancé en 2002, laissait les fans de Zeiss orphelins de boîtiers…et alimentait les craintes d’une fin de vie d’une marque si prestigieuse.

Pourtant, Carl Zeiss a rebondi dans trois directions différentes, avec des modèles passionnants :
- tout d’abord, le partenariat avec Sony (optiques pour camescopes, compacts…) a pris un tour tout à fait nouveau suite au lancement des reflex numériques Sony après l’arrêt des Konica-Minolta : Carl Zeiss élabore les optiques les plus prestigieuses pour cette gamme ! Nous avons testés ici–même deux zooms de très haut niveau destinés aux reflex Sony Alpha, le 16-80 de format APS et le 24-70 de format 24 × 36.
- la marque Zeiss Ikon connaît une renaissance du meilleur niveau, avec un boîtier argentique télémétrique compatible avec les optiques en monture Leica M…et la réciproque est vraie, puisque la série d’objectifs Carl Zeiss ZM est parfaitement adaptée mais moins onéreuse que les formules originales sur un Leica M8 numérique ;
- à la surprise générale, Carl Zeiss a annoncé son entrée sur le marché des « compatibles », avec une gamme de focales fixes à l’aspect très « collector », disponibles selon les focales en monture Nikon Ai, Pentax K, voire 42 à vis. Cette gamme a été lancée en 2006, alors même que Nikon annonçait le retrait du marché de certaines optiques fixes manuelles, et elle prend toute son importance maintenant qu’est disponible une offre en numérique 24 × 36 dans la marque japonaise.

Aujourd’hui la gamme disponible en monture Nikon Ai est constituée de huit modèles que nous allons essayer de passer en test selon les disponibilités…Les focales visent les photographes « classiques », avec un échelonnent entre 18 mm, 25 mm, 28 mm, 35 mm, 50 mm, 85 mm et 100 mm. La construction luxueuse tout métal (sauf les bouchons d’objectifs, mais les parasoleils sont en métal !) peut attirer les nostalgiques, mais la prise en main donne toute confiance, avec un design qui s’inspire des optiques Contarex de la fin des années 60, avec la bague chromée située à l’avant pour porter les filtres ou le parasoleil. A l’arrière la bague de diaphragme (un peu raide) dispose de la double graduation propre aux optiques Ai (cela servait pour l’affichage dans les prismes à renvoi optique de la fin des années 70), mais est aussi crantée en demi valeur : sur un D3, l’affichage ne suit pas (entre f/2 et f/2,8 la valeur 2,4 ne s’affiche pas), mais l’exposition automatique de l’appareil en tient compte quand même ! La bague de mise au point finement crantée est un peu ferme quand l’optique est neuve, mais après quelques centaines de vues le rodage est effectué et la recherche de la netteté devient facile, bien que la course de la bague soit parfois un peu courte.

Zeiss offre des alternatives aux Nikkor Ais – certains se trouvent encore en neuf, comme le 24 mm f/2,8, mais les 35 mm f/2 ou 85 mm f/1,4 ne sont plus au catalogue et doivent se rechercher d’occasion - mais présente aussi deux optiques uniques, les Makro Planar de 50 et 100 mm d’ouverture f/2, alors que toutes les optiques macro des autres marques 24 × 36 sont des 2,8 ! Il y a bien là création d’offre alternative ou complémentaire à l’offre du constructeur japonais, et leur compatibilité est totale depuis les Nikon F de 1959 pour tous les modèles argentiques pros, tout comme elle l’est pour tous les numériques pros développés depuis le Nikon D1…jusqu’aux D3, D700 et D300, ainsi que pour les experts Nikon D200 et Fuji S5. Il faut juste aimer non seulement les « belles pièces », mais aussi la mise au point manuelle !


La présentation est très soignée, avec un certificat de qualité individuel.


La fourchette de couplage permet de rendre les Zeiss ZF compatibles avec les Nikon et Nikkormat des années 60 et 70 !


La bague chromée est un rappel du style des optiques du mythique Contarex des sixties, elle sert à clipser le parasoleil en métal

Les optiques Zeiss sont encore peu distribuées en France, et nous remercions chaleureusement le magasin Pose T animé par Bernard Custodio (http://poset.canalblog.com)
d’avoir organisé cet essai avec l’importateur Phot et Us (http://www.phot-et-us.fr).

Adresse Internet du fabricant : http://www.zeiss.fr

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