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Sony Alpha 7R II : 45 Mpxl mais un capteur BSI !

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11/06/2015 | Franck Mée

Sony vient d’annoncer l’Alpha 7R II. Il reprend logiquement les nouveautés de l’Alpha 7 II, mais ajoute la vidéo 4K et une grosse surprise : le premier capteur BSI au format 24x36 mm.

Fin 2014, Sony présentait l’Alpha 7 II, qui améliorait sensiblement la prise en main de l’Alpha 7, ajoutait une stabilisation mécanique et apportait quelques retouches de détails (processeur plus rapide notamment), sans bouleverser la base technique.

Voici logiquement l’Alpha 7R II, qui reprend globalement le boîtier de l’α7 II, mais avec la mission de l’α7R : proposer une très haute définition. Notez que contrairement à son habitude, Sony ne nous a fourni aucune information sur cet appareil ; nous irons donc à l’essentiel et vous renvoyons à notre test de l’α7 II (MDLP n°73) pour plus de détails sur les améliorations du nouveau boîtier.

Au-delà de celui-ci, l’α7R II apporte une première nouveauté notable : il filme en 4K UHD à 24, 25 ou 30 im/s – en plus du classique Full HD jusqu’à 60 im/s. Contrairement au mode 4K de l’α7S et du GH4 par exemple, il ne s’agit pas d’un recadrage : le nouveau Sony peut redimensionner à la volée pour utiliser la pleine largeur du capteur, ou employer une fenêtre réduite correspondant au format Super 35 (22x16 mm), permettant d’utiliser pleinement des objectifs de cinéma avec une simple bague d’adaptation.

L’enregistrement se fait enfin sur carte mémoire (compression XAVC à 100 Mbps maximum) ou sur la sortie HDMI non compressée, avec bien entendu des options de timecode et un choix de gammas propices au post-traitement.

Haute définition et haute technologie

Du côté du capteur, au premier coup d’œil, une petite déception peut apparaître : pour son boîtier « haute définition », Sony se contente de 42 Mpxl (alors même qu’en début d’année, Canon a frappé très fort avec les 50 Mpxl de l’EOS 5DS). Cela masque pourtant une avancée majeure : ce capteur n’est pas un Cmos classique mais un BSI Cmos.

Cela nous inspire deux réactions : la première, un coup de chapeau technologique. Produire un BSI Cmos reste plus complexe que de produire un Cmos simple, et les coûts de la complexité augmentent traditionnellement avec la taille des capteurs ; apparue sur des compacts de téléphones et de compacts, cette technologie a mis plusieurs années à arriver au format 1" (8,8x13,2 mm). Samsung a marqué les esprits l’an passé avec le NX1, en lançant le premier capteur BSI Cmos au format APS, et voilà que Sony reprend la main avec un capteur plus de deux fois plus gros !

La deuxième, c’est l’évolution du discours : les constructeurs nous ont jadis expliqué que les avantages des capteurs rétroéclairés diminuaient avec la taille des photosites. Radical sur des photosites approchant 1 µm, le gain de sensibilité serait moins spectaculaire pour des capteurs au « pas » de 2,4 µm (comme les Sony RX100, Panasonic FZ1000 et Canon G7 X) et plus gros. Cependant, le passage du Cmos au BSI Cmos à définition égale a boosté les performances en basse lumière du RX100 II, et le NX1 a montré un gain notable face aux précédents Samsung malgré une définition accrue au passage.

Nous serions donc enclins à penser que l’Alpha 7R II pourrait se détacher nettement de l’EOS 5D S en basse lumière. Sur celui-ci, Canon a limité la montée en sensibilité à 12 800 Iso, une valeur assez faible pour un appareil 24x36 mm moderne ; Sony pousse l’Alpha 7R II jusqu’à 25 600 Iso en plage normale et 102 400 Iso en plage étendue, soit les valeurs de l’EOS 5D Mk III. Bien entendu, il faudra juger sur pièces lorsque nous pourrons tester l’appareil, mais cela paraît de bon augure.

Notons enfin que ce capteur intègre 399 points de corrélation de phase. C’était une des différences notables entre α7 et α7R, seul le premier disposant de cette technologie : l’autofocus du modèle haute résolution était sensiblement moins efficace que celui du modèle standard. Avec ce nouveau capteur, l’α7R II devrait pouvoir s’aligner sur l’α7 II. Mieux, il propose la même rafale à 5 im/s : sur le terrain, la saturation des cartes mémoires devrait être la principale façon de les différencier…

Progrès à faire

Une révolution, donc ? Non. Le boîtier restant très similaire à celui de l’Alpha 7 II (le grossissement du viseur et un verrou sur la molette des modes sont les principales retouches), nos remarques sur celui-ci restent largement valables : l’absence d’écran tactile, malgré la présence du kiosque PlayMemories et d’une connexion WiFi, reste frustrante, et la durée de vie de la batterie (290 images !) passe désormais d’autant moins bien que le Samsung NX1 a montré qu’il était possible de partir en reportage une journée avec un COI, sans compromis technologique. Sony doit impérativement abandonner la NB-FW50, limitée à 7,3 Wh (une valeur que Casio proposait sur ses compacts !), et adopter des batteries sérieuses pour ses appareils ambitieux.

Nous regrettons aussi l’absence d’un second port de cartes mémoire : étant donnée la taille attendue des fichiers, ce n’aurait pas été un luxe. L’unique port est d’ailleurs toujours limité aux SD UHS-I et l’USB reste en version 2 : un lecteur de cartes externe sera donc essentiel pour rapatrier vos photos sur l’ordinateur sans perdre de temps.

Enfin, le choc tarifaire n’est pas négligeable : l’Alpha 7R II devrait coûter 3 500 € (contre 3 200 $ aux États-Unis…), au lieu des 2 100 € de l’Alpha 7R actuel !

- Le site de Sony

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